GORE FROM OUTER SPACE (血を吸う宇宙) de Sasaki Hirohisa (2001)

GORE FROM OUTER SPACE

Titre original : Chi No Sû Uchû – 血を吸う宇宙
2001 – Japon
Genre : Gros bordel et mélange de genre expérimental
Durée : 1h25
Réalisation : Sasaki Hirohisa
Scénario : Takahashi Hiroshi

Musique : –

Avec : Abe Hiroshi, Abe Sadao, Kuribayashi Tomomi, Miwa Hitomi, Kurosawa Kiyoshi, Nakamura Aimi et Nakata Hideo

Synopsis: Désespérée, Satomi se rend au poste de police pour signaler la disparition de sa fille. La police se rend chez elle, mais ils apprennent par son petit ami qu’ils n’ont pas d’enfants. Qu’à cela ne tienne, une voyante débarque et fait appel à des spectres sans tête qui vont mettre Satomi sur la piste d’extra-terrestres, menés par un politicien qui la viole et veux mettre au monde une race supérieure. Heureusement, deux agents du FBI sont après eux.

A peine un an après le gros délire qu’était Crazy lips, les créateurs remettent le couvert dans des conditions pour le moins étrange. C’est sur son lit d’hôpital que le scénariste inventera l’histoire de cette fausse suite, Gore from outer space. Reprenant certains personnages (les deux agents du FBI, la voyante), certaines situations (le vomi, les cadavres sans tête, les viols) et bien sur, certains acteurs (la plupart remballent, pour des rôles similaires ou totalement différents, mais Ren Osugi n’est plus là…), Gore from outer space était pourtant un pari hautement risqué. Comment placer la barre plus haute alors que Crazy lips allait déjà très loin dans le délire, le mélange de genre et le port’nawak ? C’est un défi que le scénariste (sur son lit d’hôpital) et le réalisateur vont tenter de relever. Et s’ils ne vont pas échouer, une petite déception sera pourtant là à l’arrivée. Dans un premier temps, le métrage ressemble comme deux gouttes d’eau à son prédécesseur, en remplaçant la disparition du frère par la disparition d’un enfant. Et comme Crazy lips, le film va rapidement partir dans tous les sens, ne nous laissant jamais le temps de nous en remettre, ou même de comprendre, ce qui n’était sans doute absolument pas le but. Passé un stade, la compréhension a foutu le camp, même plus rapidement que dans Crazy lips, le scénariste ayant lui-même avoué qu’il n’avait pas tout comprit… C’est dire l’ampleur de la chose. Dans un premier temps, Satomi se rend au commissariat pour se plaindre du kidnapping de sa petite fille. Les inspecteurs se rendent chez elle pour enquêter (l’inspecteur est ici joué par l’assistant de la voyante dans le premier opus), et l’arrivée du petit ami de Satomi va chambouler tout, puisqu’ils n’ont pas de fille. Pire, on apprendra par la suite que Satomi est encore vierge. Mais contre toute attente, la voyante va débarquer (même rôle, même actrice que dans Crazy lips), pour annoncer que la fille existe, et que l’agresseur va appeler. Ce qui va se produire, et elle tentera de tracer l’appel grâce à ses pouvoirs psychiques, avant d’envoyer Satomi sur ses traces, guidée par des cadavres sans tête. Cette introduction rappelle fortement Crazy lips, dans ses situations, ses personnages, ses effets. Rien de bien neuf, et si cela tient la route ( ???!!!), on est forcément un peu déçu.

Pendant toute sa première partie, Gore from outer space reprendre les grandes lignes de Crazy lips, en ajoutant heureusement quelques trouvailles, que ce soit visuelles ou scénaristiques, qui nous décrocheront plus que des sourires. Les envies pressentes des personnages dans une maison sans toilettes (les aliens n’y vont pas apparemment), le jeu des deux agents du FBI (le meilleur morceau du métrage, entre Lucy parlant anglais comme une vache espagnole et son collègue lâche, avec un dialogue sur les Men In Black…), Nakata Hideo lui-même en alien invincible, des indiens aliens, une baston gigantesque et de nouveaux passages musicaux. Si on n’évite pas toujours la redite, le tout se suit avec grand plaisir, d’autant que les acteurs s’y donnent à fond, et y croient (on se demande bien comment ils font d’ailleurs !) Soyons clair, tous les acteurs sont excellents, et on les retrouve avec grand plaisir, notamment (encore une fois) les deux irrésistibles agents du FBI. On aura même droit à une apparition de Miwa Hitomi, l’héroïne de Crazy lips, dans le rôle d’un extra-terrestre, qui se changera par la suite en homme. Le scénario n’épargne ainsi rien, ni personne, et le tout navigue en plein délire, ne cherchant pas de cohérence. Crazy lips mélangeait tous les genres, de la comédie au gore, en passant par le kung-fu et la comédie musicale. Gore from outer space, c’est aussi tout cela, mais avec de la science fiction en plus, c’est dire le niveau! Mais si on s’amuse à regarder cette bonne farce, si on est content de retrouver les moments forts du premier opus et ses personnages, la lassitude s’installe, et à force d’aller dans tous les sens, le rythme finit par faiblir, en fin de parcours, ce que son prédécesseur arrivait à éviter.

Si cela fait plaisir de revoir une grande baston de kung-fu, une voyante, des cadavres sans têtes, nos fameux agents du FBI idiots, pas un, mais deux passages de comédie musicale, le manque d’originalité se fait ressentir par moment, entre deux moments d’anthologie. Et c’est fort dommage, vu que le rythme nous balance tout dans la gueule à vitesse grand V. Et le final partira dans des directions regrettables, parfois inutiles, ne trouvant que bien peu d’intérêt. On ne peut s’empêcher de reprocher un tas de choses à cette fausse suite, malgré le bon moment que l’on passe. Le délire est assumé, mais aurait peut être mérité d’aller encore un peu plus loin, pour nous surprendre d’avantage. Mais il ne faut pas bouder non plus le petit plaisir coupable éprouvé à la vision du film, ce genre de spectacles se faisait vraiment très rares sur nos écrans, d’autant que les dernières images du film mettent de bien belle humeur, nous forçant à oublier la petite dizaine de minutes décevante qui précédait.

Les plus
Encore un gros bordel
Retrouver les agents du FBI
Gros mélange de genre
On rigole bien encore
Les moins
Pas très original comparé à l’original
Répétitif

En bref : La recette de Crazy lips est reprise à la lettre prés. On rigole beaucoup, on prend du plaisir, mais le manque d’originalité est malheureusement décevant. Il y avait un tel potentiel que l’on est forcément déçu par certaines directions prises. Ça reste tout de même bien plaisant.

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