THE GRUDGE 3 de Toby Wilkins (2009)

THE GRUDGE 3

2009 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h31
Réalisation : Toby Wilkins
Musique : Sean McMahon
Scénario : Brad Keene d’après Shimizu Takashi

Avec Matthew Knight, Shawnee Smith, Mike Straub, Horiuchi Aiko et Tsuchiya Shimba

Synopsis: Une jeune femme japonaise détient le secret qui pourrait mettre fin à la malédiction des Saeki. Elle voyage jusqu’à Chicago où elle rencontre dans un immeuble une famille qui se bat pour survivre aux fantômes. Ensemble, ils vont affronter le fantôme de Kayako afin de sauver leurs âmes de leur tragique destin devenu imminent…

Pourquoi ? Mais pourquoi ? Nous voici donc en face du troisième opus américain de la saga The Grudge, mais en réalité, il s’agît, en comptant les opus japonais, du septième film. Une bien longue saga, et comme on le sait, plus les sagas durent, moins elles restent convaincantes. La saga The Grudge ne déloge pas à cette règle. Deux épisodes magistraux, puis une longue et lente descente aux enfers. Pour ce nouvel opus, Shimizu Takashi délaisse enfin sa place de metteur en scène. Il faut dire qu’en six films pour la plupart identiques, il a eu le temps de faire le tour du sujet. Il est donc remplacé par Toby Wilkins. Ce n’est pas le seul changement qui s’opère. Sam Raimi n’est plus présent à la production, Stephen Susco n’est plus au scénario, Christopher Young n’est plus à la musique, et le film est à présent un produit pour le marché de la vidéo. Sic, déjà que les remakes étaient de bien mauvaise qualité, si on retire les éléments que l’on connaissait, que reste-t-il ? Et bien justement, pas grand chose, et The Grudge 3 parvient très facilement à être le plus mauvais épisode de la saga. Il reprend exactement là où le précédent s’arrêtait. Premier changement, tous les précédents opus avaient une histoire totalement morcelée, entre différents pays, et parfois différents espace temps, rendant les films parfois difficiles à comprendre au premier coup. Et pourtant, cette structure unique présente depuis le premier téléfilm donnait justement charme et originalité aux métrages. Ici, ce n’est plus le cas, l’histoire sera linéaire et se déroulera entièrement à Chicago. Finit les magnifiques décors de Tokyo, retour aux vieilles banlieues américaines. La mythologie, même s’il s’agît de la continuité logique, en prend un sacré coup, et tout le charme des précédents films disparaît. Pour relier le précédent et celui ci, outre le lieu, nous retrouvons lors de la séquence d’ouverture le seul survivant, le jeune garçon, enfermé dans un hôpital psychiatrique. Dans le rôle du docteur, on reconnaît Shawnee Smith, des trois premiers Saw. Faire une suite directe à The Grudge 2 se déroulant en Amérique promettait beaucoup de nouveautés, et nous le payons cher.

Si le premier remake souffrait du fait que l’on voyait pour la 5ème fois le même film, et que The Grudge 2 parvenait à être ridicule dans ses apparitions trop fréquentes, The Grudge 3 réussit l’exploit de rendre Kayako et Toshio, les deux fantômes, ridicules. On se demande même comment cela est possible avec Shimizu Takashi toujours présent à la production. On se souvient d’ailleurs d’une interview de Shimizu à l’époque de The Grudge 2 ou celui ci disant que tant qu’il réaliserait, Kayako sera jouée par Fuji Takako, et que sans elle, The Grudge ne serait plus son univers. En effet, elle tenait le rôle depuis le tout premier épisode vidéo au Japon, si bien que le rôle était le sien, elle était Kayako. Ici, changement de réalisateur, et changement d’actrice, Kayako est jouée par Horiuchi Aiko. Le changement se sent, l’actrice, sans être totalement mauvaise, est parfois hésitante dans ses mouvements, tente d’en faire beaucoup trop, et le personnage perd toute sa crédibilité, alors que le métrage évite une des erreurs de The Grudge 2, qui était de trop faire apparaître ses spectres. En effet, les fantômes sont ici moins présents, pour plusieurs raisons déjà. Moins de personnages, histoire plus linéaire, et ne se fixant qu’à un seul lieu, un immeuble de Chicago. The Grudge 3 accumule les défauts, tant dans son scénario inintéressant, sa mise en scène poussive mettant plus en avant les défauts que les qualités du métrage, personnages creux, apparitions ratées, et l’ennui arrive. On aura beau critiquer les deux premiers épisodes américains, en voyant ce troisième opus, on ne peut que les réévaluer. Pire, à chaque instant du métrage, on sent le manque d’inspiration (apparitions déjà vues dans les précédents opus), le manque de budget (lieu unique, maquillages pas toujours au top), et donc, aucun doute, nous sommes devant un produit pour le marché de la vidéo. Produit qui, heureusement, pourrait peut être, vu sa qualité, mettre un terme à la franchise, et il était temps.

Regarder The Grudge 3, c’est alterner constamment entre deux états : le rire et l’ennui. Mais la raison est la même : la qualité du produit qui nous est proposé. On aurait du s’en douter, mais notre curiosité est toujours plus grande. Le début nous mettait en garde pourtant. Un meurtre dans une cellule d’isolement dans un hôpital psychiatrique tout ce qu’il y a de plus risible, avec sans aucun doute l’utilisation du numérique venant encore plus gâcher la partie. Passé cela, nous sommes de retour dans l’immeuble ou nous faisons la connaissance d’une famille, unie. Unie pour le moment. Le grand frère s’occupe de l’immeuble, en faisant des réparations, trouvant des locataires. La grande sœur elle, vit avec lui et prend du bon temps avec son copain habitant là également. Ensembles, ils s’occupent de la petite sœur, très malade. Au niveau des locataires, on peut ajouter une peintre et une nouvelle arrivante, une japonaise (sans doute histoire de mettre un lien de plus avec les films précédents). Tous les clichés du cinéma américain sont présents dans le métrage, et les artifices pour faire peur également, sauf qu’ils ne fonctionnent pas. L’utilisation d’effets numériques bas de gamme continue de faire plonger le film vers le bas, et le résultat faire franchement peine à voir. Depuis le temps qu’on vous dit que la saga Ju-On The Grudge aurait du s’arrêter au Japon, ce n’est pas pour rien. En attendant une éventuelle suite…

Les plus
Ah ah ah ah… non
Les moins
Du changement certes, mais pas bon
Les fantômes ridicules
Cliché

En bref : On peut le dire, la saga touche le fond, ridicule, peu passionnant, effets ratés, laissez Kayako et Toshio reposer en paix.

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