THE GRUDGE de Shimizu Takashi (2004)

THE GRUDGE

2004 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h31
Réalisation : Shimizu Takashi
Musique : Christopher Young
Scénario : Stephen Susco d’après Shimizu Takashi

Avec Sarah Michelle Gellar, Jason Behr, William Mapother, Clea DuVall, Bill Pullman et Ishibashi Ryo

Synopsis: Karen Davis, nouvellement arrivée au Japon pour étudier avec son compagnon, travaille comme stagiaire et remplace une assistante à domicile. Elle se rend ainsi chez une famille pour s’occuper dame neurasthénique et muette, l’ancienne aide de celle-ci ne donnant plus aucun signe de vie depuis deux jours. A l’issue de cette journée, Karen découvre dans un placard un enfant au comportement étrange, quand soudain la femme neurasthénique est tuée par une étrange manifestation surnaturelle. Qu’est-il arrivé aux autres habitants de la maison et qui est le jeune garçon qui se trouvait là, c’est ce que l’inspecteur Nakagawa et Karen chercheront à trouver. D’autant que tous ceux qui ont pénétré dans cette demeure semblent poursuivis par une terrible et impitoyable malédiction…

The Grudge, cinquième opus, second remake, premier épisode produit par les Américains. On a définitivement pas finit d’en entendre parler. A la base, deux films, réalisés pour la télévision japonaise, flippant, poignants, des pures réussites. Quelques années à peine après, deux autres films, remakes des épisodes TV, pour le cinéma japonais. Première déception, un premier opus plus que moyen et un second juste passable. Le concept commençait à tourner sérieusement en rond, le réalisateur n’avait plus grand-chose à raconter, et on connaissait tout par cœur. C’est là qu’arrive The Grudge, premier remake américain, produit par Sam Raimi, mais on le sait depuis quelques temps maintenant, Raimi n’est plus une valeur sure depuis qu’il est devenu un grand avec Spider-Man et qu’il est producteur. Mais la mode est aux remakes des films asiatiques récents, et après Ring et Dark water, c’est The Grudge qui y passe. Pour ceux qui ne connaissent toujours pas, le point de départ de la saga est simple. « Cette malédiction est née de la haine ressentie par une personne juste avant sa mort. Le lieu de sa mort s’est imprégné de sa rancœur. Quiconque sera touché par cette malédiction, perdra la vie, et une nouvelle malédiction naîtra. » Voilà en gros le point de base de la saga depuis son premier épisode, et ici, il n’y a aura rien à ajouter que l’on ne savait pas déjà.

Shimizu Takashi a bien du courage, puisque dans toute sa carrière, il aura fait six épisodes de The Grudge, soit pratiquement tous les épisodes au final, à part le dernier Américain (il est producteur exécutif) et les deux derniers épisodes V-Cinéma Japonais, ayant finalement peu d’autres films à son actif, même si depuis, il se rattrape (Réincarnation, Shock Labyrinth et Rabbit Horror). Pour cette transposition américaine, il se retrouve encore aux commandes. Mais cette fois ci, il n’est plus au scénario, ce qui peut surprendre, tant le style et la narration, à l’exception de quelques petits ajouts, correspondent au monsieur. Ce remake tente pourtant d’innover par certains aspects, mais c’est finalement pour mieux ressembler, en terme d’histoire, de narration, d’apparitions de spectres et de réalisation, aux épisodes précédents. Dans les premiers rôles, on retrouve donc des américains. Ils sont au Japon pour travailler. La fameuse maison hantée par l’esprit de Kayako et Toshio est donc habitée par des américains, mais le scénario se plante complètement. Ces personnages auraient pu ajouter une dimension fortement différente à la saga, en montrant par exemple les différences entre les deux cultures et les difficultés d’adaptations, mais tout ceci sera relégué très en arrière plan, et survolé en l’espace d’une scène au supermarché. Une famille américaine habite donc dans la demeure, et les évènements seront en tout point identiques aux films originaux. Les esprits vont se manifester et quiconque entre dans la maison perdra la vie, faisant naître une nouvelle malédiction. Le scénario tente alors de mixer certaines idées des deux films originaux (ou quatre en comptant les épisodes télé), mais rien n’y fait, on se retrouve devant un métrage sans innovation dont on connaît déjà tout, pratiquement plan par plan.

Shimizu ne va pas se casser la tête à la mise en scène, puisque les apparitions de ses fantômes seront identiques avec les films originaux, jusqu’aux plans de caméra. On pourra ainsi s’amuser à retrouver Toshio en train de miauler derrière son professeur, Kayako descendre l’escalier après que son cadavre ne tombe du grenier ou encore le coup des caméras de surveillance filmant Kayako qui se rapproche de l’objectif, ou encore celle-ci sortant de sous les draps d’un personnage. Pour d’autres personnages, le scénario mixera plusieurs idées, comme pour celui de Yoko, qui finira la mâchoire arrachée. Néanmoins, quelques nouvelles apparitions seront là pour tenter d’innover, et même si elles fonctionnent, l’effet est en vain tant celui connaissant les autres films de la saga va se retrouver lassé, voir dégoûté. Sans génie, le film satisfera ceux qui ne connaissent pas les précédents films, tandis que les autres crieront à la supercherie pure et simple. Mettre des acteurs américains dans des situations que nous avons déjà vus quatre fois ne suffit pas à faire un film, et encore moins un bon film. Dommage, d’autant plus que certains acteurs ne s’en sortent pas trop mal, et qu’on pourra reconnaître Ishibashi Ryo, que l’on connaît pour son rôle dans Audition de Miike Takashi, jouant ici un policier, lui aussi victime de la malédiction. On remarquera également que Sam Raimi n’a pu s’empêcher de mettre son frère Ted dans le film, chose coutume depuis pas mal de temps. Mais non, cette nouvelle version ennuie et n’innove en rien.

Les plus
Sympa pour ceux qui n’ont pas vu les originaux
Les moins
Rien d’innovant
On connaît déjà tous les effets

En bref : Un cinquième opus, américain cette fois, surfant sur ses acquis. Tout a déjà été vu, et les ajouts sont bien maigres et ne changent pas grand-chose à la trame et à la réalisation, tous les deux connues. Grosse déception.

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