THE HOUSE OF CLOCKS (La Casa Nel Tempo) de Lucio Fulci (1989)

THE HOUSE OF CLOCKS

Titre original : La Casa Nel Tempo
1989 – Italie
Genre : Fantastique
Durée : 1h24
Réalisation : Lucio Fulci
Musique : Vince Tempera
Scénario : Gianfranco Clerici et Daniele Stroppa d’après une histoire de Lucio Fulci

Avec Keith Van Hoven, Karina Huff, Paola Paolini, Bettine Milne, Peter Hintz et Al Cliver

Synopsis : Trois jeunes délinquants cambriolent la demeure, remplie d’horloges, d’un vieux couple. Le cambriolage tourne au massacre et le couple est assassiné. Les horloges s’arrêtent alors et repartent en sens inverse : les morts reviennent à la vie…

Ah, Lucio Fulci en 1989, on n’attendait plus grand chose de lui. Malade, il venait d’enchaîner de très mauvais films, et ce depuis 1982. On ne les compte plus, mais on pourra citer parmi eux Conquest, Murder rock, Aenigma, Les fantômes de Sodome et Zombie 3, qui fut terminé par Bruno Mattei. Entre tous ces métrages, un seul film parvenait quelque peu à se hisser au-dessus, Soupçons de mort (Touch of death). En 1989, Fulci se lance avec Umberto Lenzi dans une série de quatre films tournés pour la télévision italienne et mettant en scène le thème de la maison hantée. Fulci mettra deux films en scène, et Lenzi les deux autres. Etonnement, Fulci fournira un travail acceptable sur ce House of clocks, tourné avec peu de moyens. Avec une histoire très différente de ce que Fulci a fait jusque là, le metteur en scène s’entoure d’une équipe qu’il connaît déjà et qui, en général, continueront de jouer dans ces films (enfin, le peu qu’il fera ensuite). Les têtes sont donc connues, on peut se lancer dans l’aventure, avec au départ une grande appréhension, vu son époque. Et pourtant, la surprise, sans être énorme, n’en sera que meilleure. Nous suivons le parcours de trois jeunes, en voiture à travers le pays, deux hommes et une femme, pour voler dans les magasins et piller des maisons. Leur petite escapade les emmène dans la grande maison isolée des Corsini. Un couple de vieillard, normaux en apparence, mais qui cachent dans une pièce de leurs maisons les cadavres de leurs enfants, qu’ils entretiennent jours après jours. La particularité de leur demeure est que celle ci est pleine à craquer d’horloges en tout genre. Chacun sa passion après tout.

Au casting, on reconnaît donc Al Cliver, que l’on a pu voir dés L’Enfer des Zombies chez Fulci, avant qu’il ne continue en faisant The Black Cat, L’Au-Delà, et malheureusement pour lui, Murder Rock et les Fantômes de Sodome. Dans le rôle du père Corsini, Paolo Paoloni, qui retournera pour Fulci dans Voix Profondes, et qui a déjà tourné auparavant pour des metteurs en scène tels que Argento (dans Inferno) et Deodato (Cannibal Holocaust). Et dans le rôle de la jeune femme voleuse, on découvre Karina Huff, que l’on retrouvera dans le premier rôle de Voix Profondes. Fulci est bien entouré, tant au niveau des acteurs que de son équipe technique (Vince Tempera nous offre une bande sonore intéressante) et peu donc se concentrer sur l’ambiance et les effets sanglants, finalement peu nombreux ici.Mais outre quelques défauts au montage et dans l’usage des couleurs, Fulci dirige son film avec sérieux et sans pour autant être exceptionnelle, sa mise en scène est agréable et parfois ingénieuse. Le groupe de voleur arrive alors dans la demeure afin de la piller, et rien ne se passe comme prévu, avec l’apparition du jardinier armé d’un fusil (Al Cliver). Le tout dégénère et le couple de vieux finit par mourir, par accident. C’est alors que le fantastique fait irruption dans le métrage, car les horloges sont en quelque sorte magiques. A la mort du couple Corsini, les horloges s’arrêtent, comme si cette perte avait eu des conséquences sur ce lieu paisible, et que c’est toute la demeure qui était morte. C’est en effet le cas, les horloges s’arrêtent, il n’y a plus un son, et il est à présent impossible pour nos trois voleurs de sortir de la demeure, gardée par de féroces chiens, comme s’ils étaient maintenant coupés du monde des vivants.

Les trois voleurs vont être obligés de rester dans la maison, silencieuse, morte, et les horloges vont alors se remettre en marche, mais dans le sens inverse. Le  temps va défiler en sens inverse pour redonner la vie aux morts et ainsi leur permettre de se venger. Le rythme du film, les rebondissements et les différents effets vont alors s’accumuler pour ne plus laisser le spectateur tranquille jusqu’à la fin du métrage. Pour un Fulci en fin de carrière, étonnement, on ne s’ennuie pas, le tout est plutôt sérieux et ne fait pas rire, et on suit l’aventure comme il se doit, comme un véritable métrage de genre, misant beaucoup plus sur l’ambiance que les effets sanglants (bien que le film ne fut pas diffusé à la télévision italienne, jugé trop violent). Bien sur, l’ensemble est très loin d’être parfait, certains acteurs sont plutôt mauvais (le couple de vieux par contre est excellent, toujours très calme, dans toutes les situations) et on pourra reprocher la qualité de l’image étrange, bien trop lumineuse du à des couleurs surexposées, mais cette maison luxueuse peuplée d’horloges possède une ambiance plutôt intrigante et divertit. On ne s’y attendait vraiment pas.

Les plus
Une bonne ambiance
Bien rythmé
Les moins
Des défauts techniques
Rien d’extraordinaire

En bref : Des défauts dans la photographie, beaucoup trop lumineuse, une intrigue sympathique et une bonne mise en scène pour un petit film honnête en fin de carrière pour Fulci. Peu sanglant, mais agréable et bien emballé.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading