POLICE STORY (警察故事) de Jackie Chan (1985)

POLICE STORY

Titre original : Ging chaat goo si – 警察故事
1985 – Hong Kong
Genre : Policier
Durée : 1h40
Réalisation : Jackie Chan
Musique : Michael Lai
Scénario : Edward Tang et Jackie Chan

Avec Jackie Chan, Brigitte Lin, Maggie Cheung, Lam Kwok-Hung, Bill Tung, Yuen Chor, Charlie Cho et Money Lo

Synopsis : Une opération policière contre un gang de trafic de drogue tourne mal. Grâce à la persévérance du policier Chan Ka Kui, le chef du gang est tout de même arrêté, mais aucune preuve concrète ne peut être retenue contre lui. Le commissaire libère alors l’assistante du boss si elle devient témoin à charge dans l’affaire. Chan Ka Kui est alors chargé de sa surveillance et de sa protection jusqu’au procès.

Police Story (ainsi que sa suite) est un des films qui a forgé la légende Jackie Chan. Ainsi, deux ans après l’énorme succès que fut Project A (Le Marin des Mers de Chine), Chan revient à la mise en scène, dans un genre au départ pas forcément propice à son humour habituel et surtout aux chorégraphies de haut vol qui le caractérisent tant. Et pourtant, autant être clair, Chan s’approprie le genre en y apportant sa touche personnelle et continue son bonhomme de chemin, en touchant un public de plus en plus large. Aucune surprise, puisque ce premier opus d’une saga sans doute trop longue (cinq opus, dont deux dispensables signés Stanley Tong) reste encore aujourd’hui un classique, bourré de scènes d’actions inventives et violentes dont certains s’inspirent encore de nos jours, entrecoupés de passages plus comiques qui fonctionnent toujours, malgré, il fait bien avouer, la stupidité de certaines situations. Jackie interprète ce coup ci un policier, dans le Hong Kong de nos jours (enfin de l’époque donc, 1985), qui après un raid plus que mouvementé, arrivera à mettre sous les verrous le chef d’un gang. Jackie Chan frappe fort, puisque dés sa scène d’ouverture, le ton est donné. Si l’humour est toujours présent, celui ci ne viendra pas se mélanger à l’action comme ce fut le cas par le passé (et le sera par la suite, à l’exception de Police Story 2), et les différentes scènes d’actions sont assez violentes. Rien que la scène d’ouverture, longue, nous en donne pour notre argent, avec des fusillades, la destruction d’un bidonville par des voitures, avant de nous montrer un Jackie Chan courant après un bus pour poursuivre sa mission et effectuer diverses cascades jusqu’à y parvenir.

A noter que la scène du bidonville, excellente et virtuose pour l’époque (et toujours excellente et jouissive en passant), a été reprise, quasiment plan par plan, par… Michael Bay dans son Bad Boys 2 de bien triste mémoire. Passé cette introduction explosive qui nous en met plein la vue, Jackie Chan va alterner son intrigue policière sérieuse, à base de chef de gang sans pitié, de témoins et de flics ripoux avec des scènes plus axées vers le comique, qui fonctionnent encore aujourd’hui, comme la fausse attaque du témoin dans son appartement, où les différentes scènes de la petite amie de Jackie, May, jouée par une toute jeune Maggie Cheung, dans un de ses premiers rôles, avant qu’elle ne revienne dans d’autres films de Jackie Chan (Police Story 2 et 3 forcément, mais également Le Marin des Mers de Chine 2 en 1987), et qu’elle ne tourne pour Tsui Hark ou Wong Kar Wai. La pauvre, comme dans les suites, jouera la potiche a qui il n’arrivera que des malheurs (ah, sa première scène dans l’appartement, puis sa tentative de quitter Jackie Chan en scooter). Si toute cette partie nous donnera moins d’action, elle n’en sera pas pour autant dénuée d’intérêt, et les courtes scènes d’actions qui la parsèment restent excellentes et violentes.

Mais un film de Jackie Chan ne serait rien sans son final en apothéose, et à ce niveau, il se lâche, encore plus que d’habitude, avec une dernière demi-heure nous montrant son personnage trahi et poursuivi de tous, flics comme criminels. Tout le monde voudra sa peau, et Jackie devra redoubler d’inventivité pour s’en sortir et surtout s’innocenter aux yeux de certains. Et comme la meilleure technique, c’est de foncer dans le tas, Jackie Chan s’en donne à cœur joie, lors de la culte séquence du centre commercial, où, enragé et au bout du rouleau, il se battra contre un nombre incroyable d’ennemis, allant jusqu’à, en plus de se servir de tous les éléments du décors comme souvent (miroir, moto, escalators), détruire pratiquement tout ce qui se trouvera sur son chemin. Police Story constitue avec quelques autres films le cœur du cinéma de Jackie Chan, bien avant que son cinéma ne devienne léger et peu passionnant. Ici, l’humour côtoie des scènes d’actions grandioses et destructrices pour le bonheur des yeux, allant dans la démesure la plus totale certes, mais en respectant son public et en allant toujours plus loin. Les scènes d’action sont inoubliables, les scènes comiques fonctionnent, on a Maggie Cheung en potiche de service, un Jackie Chan enragé dans le final (avec en prime encore une cascade dangereuse de haut vol). Je conseille donc vivement à ceux qui ne l’ont jamais vu de se le procurer de toute urgence ! A noter que cette chronique concerne la version de 1h36 intégrale de la dernière édition DVD en date.

Les plus

L’ouverture, explosive et jouissive
Les scènes comiques
Le long final dans le centre commercial où le décor y passe
Maggie Cheung en potiche

Les moins

Le milieu, plus calme et comique, ne plaira pas à tout le monde

En bref : Un film policier bourré d’humour et d’action, constituant sans difficulté un des meilleurs métrages de Jackie Chan.

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