KRAKEN: LE MONSTRE DES PROFONDEURS (Kraken: Tentacles of the Deep) de Tibor Takacs (2006)

KRAKEN: LE MONSTRE DES PROFONDEURS

Titre original : Kraken: Tentacles of the Deep
2006 – Etats Unis
Genre : Poulpe géant
Durée : 1h28
Réalisation : Tibor Takacs
Musique : Rich Walters
Scénario :  Sean Keller, Nicholas Garland et Brian D. Young

Avec Charlie O’Connell, Victoria Pratt, Jack Scalia, Kirsti Angus et Cory Monteith

Synopsis : Enfant, Ray Reiter assiste à la mort de ses parents sur leur bateau, attaqué par un calamar géant, le Kraken. De nos jours, Nicole, une archéologiste maritime, son assistant Michael et leur amie Jenny sont à la recherche de trésors cachés sous l’eau. Attaqués par la bête, ils retournent à la terre ferme. Entendant parler de cette histoire, Ray les rejoint et leur propose un bateau pour repartir à la mer…

Aaaaaaah, NU Image, Syfy et Tibor Takacs dans le même bateau, c’était forcément voué d’office à se faire attaquer par un poulpe géant. NU Image avait déjà mis en scène le fameux monstre avec les deux opus de Octopus, en 2000 et 2002, et il faut avouer que c’était franchement pas fameux. Décidant de remettre sur le devant de la scène le calamar géant, NU Image s’associe avec la chaine Syfy pour livrer un nouveau métrage, en s’inspirant d’un certain film à gros budget pour nommer leur métrage Kraken ! Tibor Takacs lui, que l’on ne présente plus, rempile pour la troisième fois chez NU Image après le plutôt sympathique Rats en 2003 et un Mansquito du même acabit. Même si on sait que la suite sera beaucoup moins glorieuse (le foireux Ice Spiders, Mega Snake), Tibor Takacs se présente donc comme un tâcheron plutôt compétent, livrant des œuvres fauchés pleines de bonnes intentions. Kraken se situe justement entre ces quelques films précédents et ses films suivants. C’est à dire que même avec toutes les meilleures bonnes intentions du monde, on se fait franchement un peu chier entre deux attaques, et que les effets spéciaux, comme souvent, ne sont pas franchement au point. Passons donc rapidement sur le scénario, qui va reprendre tous les points indispensables du film animalier. On aura donc droit à un héro traumatisé depuis sa jeunesse, le trésor qu’il faut récupérer, des méchants franchement très méchants, sans oublier l’héroïne blonde et le monstre géant.

Le cahier de charges est donc préservé, Kraken ne viendra pas apporter une once d’originalité à une formule qui peut se décliner à toutes les sauces, avec tous les animaux possibles et imaginables, comme le requin, le serpent, le crocodile, et donc là, la pieuvre géante. Le souci, c’est qu’à tous les niveaux, Kraken va décevoir.  Au niveau des acteurs, on est souvent content de trouver des acteurs de seconde zone, oubliés, ou issus du monde de la télévision qui viennent s’éclater et surjouer dans ce genre de petites productions. Ici, on nous offre donc Charlie O’Connell, frère de Jerry O’Connell, qui lui bénéficie d’un jeu d’acteur déjà plus convaincant. Charlie, lui, il s’en fou un peu, peu importe ce qui se passe à l’écran, il reste (trop) sérieux, (trop) sobre, (trop) inexpressif. Dommage pour lui. Dans le rôle de la blonde forcément un brin cultivée et scientifique, Victoria Pratt. Les connaisseurs ont pu l’admirer dans quelques séries TV (un épisode de Fear Itself, Life, Ghost Whisperer) ou dans une autre production Syfy : le très nul et chiant Mongolian Death Worm. Et dans le rôle du grand méchant très méchant, Jack Scalia, aujourd’hui oublié (la série Dallas par exemple). Tout ce bon monde évolue donc de manière plutôt sérieuse (dommage…) dans son histoire aux rebondissements prévisibles. On aura droit à notre lot de situations du style le méchant capture les gentils, un gentil s’échappe et va sauver les autres. Outre ses situations archi vues et revues, le problème, c’est que ça prend tout son temps. Kraken se traîne affreusement en longueurs, et donc la fameuse pieuvre géant, on l’attend parfois avec impatience à l’écran.

L’ensemble n’est pas forcément désagréable non plus (si l’on fait autre chose en même temps), mais son manque de rythme et le trop grand sérieux de l’ensemble sont très dommageables et le film peine à intéresser. On pourrait se dire qu’au moins, ce sera cool quand le monstre entre en action et se décide à bouffer de l’humain, comme dans tout bon film animalier qui se respecte, aussi mauvais soit-il. Et bien dans Kraken, les apparitions de la pieuvre géante se font plutôt rares, et même parfois assez brouillonnes et ennuyeuses (en plus d’être en numérique pas toujours subtil). Aucun élément ne vient véritablement sauver le film, mais le traîne plutôt vers le bas. La réalisation est plate, le rythme pas très travaillé, les attaques sont plutôt rares, l’ensemble reste sérieux tout le long et ne se permet aucun écart de conduite. Dans Kraken, pas ou peu de sang, pas de seins, pas de rythme… mais trois scénaristes par contre. Le constat est plutôt triste pour ce Kraken, qui est destiné à rester aux côtés de son monstre, en eaux profondes et troubles, ne sortant que de temps en temps pour venir hanter les spectateurs lors de futures diffusions télévisuelles.

Les plus

On peut toujours trouver pire, et quelques plans sous l’eau sont sympas

Les moins

Un manque de rythme énervant
Le film se veut trop sérieux
Le monstre est peu présent

En bref : Tibor Takacs revient chez NU Image pour livrer un film peu glorieux, franchement chiant et déséquilibré, et qui ne fait même pas rire. Dommage.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading