LA MALÉDICTION (The Omen) de Richard Donner (1976)

LA MALÉDICTION

Titre original : The Omen
1976 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h51
Réalisation : Richard Donner
Musique : Jerry Goldsmith
Scénario :  David Seltzer

Avec Gregory Peck, Lee Ramick, David Warner, Billie Whitelaw et Harvey Stephens

Synopsis : Robert Thorn, ambassadeur des Etats Unis à Londres, adopte un enfant lors de la mort du sien, mort né. Personne n’est au courant, lui et sa femme l’élèvent comme si c’était leur propre fils. Mais quelques années après, alors que Damien n’a que cinq ans, des événements étranges se produisent, et Robert se rend compte que son fils n’est nul autre que le fils de Satan.

Dans les années 70 naissaient les sages cultes du cinéma d’horreur, qui connurent de très nombreuses suites même dans les années 80, et parfois même jusqu’à aujourd’hui. L’exorciste en 1973 connu trois suites, Les dents de la mer en 1975 eu droit à quatre suites, la saga Halloween initiée en 1978 continue encore aujourd’hui, idem pour la saga des Massacre à la tronçonneuse initiée en 1974. Toutes ces sagas ont un point commun, c’est que les suites aux films originaux sont en général inutiles et de piètres qualités. La saga La malédiction est justement un peu à part, puisque chaque épisode traite d’une période différente de la vie de Damien, le fils de Satan, et même si chaque opus a ses défauts, l’intérêt est toujours là grâce à des qualités différentes pour chaque opus. En 1976, le premier opus sort et créé un choc. Choc qui provoqua la mise en chantier de deux suites pour le cinéma, d’un téléfilm et d’un remake en 2006. L’original est d’ailleurs un des premiers films de Richard Donner, maintenant connu et reconnu pour avoir réalisé les deux premiers Superman et la saga des Arme Fatale. Que dire de La Malédiction vu aujourd’hui ? Tout d’abord que s’il reste indiscutablement un bon film avec d’énormes qualités, le métrage a un peu vieilli. Après un début plutôt intéressant, où l’on apprend que le bébé de Robert Horne vient de mourir et où un prêtre lui propose d’adopter dans le plus grand secret un nouveau né dont la mère vient de mourir, le film prend son temps pour nous présenter les personnages cinq ans après. Robert est devenu ambassadeur des Etats Unis à Londres et s’est donc installé avec sa femme Katherine là bas, et leur fils Damien va bientôt fêter ces cinq ans. Mais très rapidement, il se passe des choses plutôt inquiétantes, à commencer par le suicide de la gouvernante, et son remplacement par une autre au comportement assez étrange.

Nous sommes dans le bain, La malédiction est un film d’ambiance, et on pourra d’ailleurs remarquer au fur et à mesure de son avancement qu’il a inspiré bien des films d’horreur plus récents. Un prêtre va approcher le père Thorn pour le mettre en garde contre le danger que représente Damien pour lui et sa famille, et un photographe (David Warner, que l’on a pu voir dans la saison 2 de Twin Peaks, mais aussi dans Waxwork ou La compagnie des loups) va s’apercevoir que des signes étranges apparaissent sur ces photos, lui permettant de prévoir ce qui va arriver. En plus d’avoir lancé une mode plaçant les enfants dans le rôle du mal, La malédiction aura influencé bien plus tard la saga Destination finale. La présentation des différents personnages prend malheureusement son temps, peut être trop, et si l’ambiance est efficace, tout comme la musique (sublime de Jerry Goldsmith) et la mise en scène de Richard Donner, on ne peut trouver que le film a prit un petit coup de vieux.  Non pas qu’il soit chiant mais quelques longueurs se font sentir, ce qui, paradoxalement, fera ressortir la tension et l’efficacité de certaines scènes. Mais ce n’est pas tout, puisque si le début prend son temps pour se mettre en place, arrivé à la dernière demi-heure, le rythme s’accélère considérablement, tout va s’enchainer très rapidement, et la fin pourra même paraître bien trop rapide, si celle ci n’était pas suivie d’un plan final glaçant. La première heure sera donc surtout là pour mettre en place les personnages, l’ambiance, faire grimper la tension et bien que l’on connaisse déjà l’histoire aujourd’hui, tout cela fonctionne plutôt bien. La mise en scène de Donner fonctionne plutôt bien, et si certaines scènes peuvent paraître datées (la scène devant l’église), d’autres sont vraiment très maitrisées, comme l’accident de Katherine ou la visite dans le zoo.

C’est lorsque Robert Thorne va s’allier avec le photographe Jennings que le rythme va vraiment s’accélérer et que le pourquoi du comment de l’histoire va nous être expliqué, et surtout que surviendront les scènes d’anthologie du métrage. Ceux ci, conscients des choses qui se passent, commenceront à douter de Damien, et vont donc partir en Italie, là où il est né, pour chercher qui était sa mère. Une recherche qui les mènera dans des lieux variés, tels un hôpital à Rome, un monastère, un vieux cimetière ou dans un vieux village où des fouilles sont faites. Narrativement la partie la plus réussite du métrage, elle l’est aussi du point de vie visuel et émotions. Lors des scènes avec Katherine à l’hôpital ou au cimetière, la musique de Jerry Goldsmith se permet des envolées avec des chœurs sataniques des plus réussis (ce qui se poursuivra dans les deux opus suivants d’ailleurs), et Donner nous donne ce qu’il peut faire de mieux dans les scènes de tensions. La scène du cimetière restera à jamais gravée dans les mémoires, avec son ambiance gothique, la tension qu’elle dégage, les cadrages, la magnifique photographie. Si par moment la mise en scène peut paraître brouillonne, notamment lors d’un affrontement entre Robert et la gouvernante, elle se révèle sublime dans d’autres parties du métrage. Les dix dernières minutes, qui s’enchainent vraiment rapidement (trop rapidement d’ailleurs) marquera les spectateurs grâce à deux plans pourtant d’une simplicité extrême, mais fonctionnant à merveille : la mort d’un personnage, scène choc du métrage, et le plan final totalement flippant. Vu (ou revu) aujourd’hui, La Malédiction n’est pas un film parfait, mais est toujours un film qui fonctionne et possède bien le charme de son époque.

Les plus

Des moments de bravoures

Une ambiance excellente

La musique de Jerry Goldsmith

La mise en scène parfois magnifique

Les moins

Un peu long à démarrer

En bref : Un film culte qui a prit un coup de vieux, mais qui reste une œuvre phare et importante, maitrisée et contenant des moments de vraie terreur. Toujours mieux que le remake.

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