LA MALÉDICTION FINALE (The Final Conflict) de Graham Baker (1981)

LA MALÉDICTION FINALE

Titre original : The Omen: The Final Conflict
1981 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h48
Réalisation : Graham Baker
Musique : Jerry Goldsmith
Scénario :  Andrew Birkin

Avec Sam Neill, Rossano Brazzi, Don Gordon, Lisa Harrow et Barnaby Holm

Synopsis : Fin de la saga de Damien Thorn, qu’on retrouve à l’âge adulte et plus dangereux que jamais. Car l’antéchrist règne désormais sur un véritable empire économique, et son influence politique n’en est que plus grande. Mais avant de pouvoir installer son règne sur terre il doit régler le problème de la naissance annoncée du Christ, tandis qu’un groupe de moines s’apprête à l’assassiner.

Trois ans après un second opus réussi, voilà que débarque le dernier opus de la trilogie Le Malédiction (ou tétralogie si l’on compte le téléfilm réalisé plus tard, par le réalisateur de Halloween 5…). Encore une fois, à part le producteur et Jerry Goldsmith à la musique, personne ne revient, si ce n’est que Richard Donner, réalisateur du premier opus, aurait du le réaliser, mais qu’à cause d’un souci de contrat concernant Superman 2, il n’occupa que la place de producteur exécutif. Après un premier opus nous montrant Damien a l’âge de 5 ans innocent, un second opus nous le montrant à 13 ans dans une crise d’identité, nous le retrouvons ici âgé de 32 ans, homme d’affaires, charmeur, célèbre et riche. La vie lui a réussi, comme dit depuis le premier opus, le fils de Satan doit naître et évoluer dans le milieu de la politique. Damien Thorn a surpassé toutes ses espérances. Ainsi, premier gros changement permettant à la Malédiction finale d’être supérieur au second film, qui était dans lors de sa première demi-heure une variation du premier film, ici, Damien, parfaitement conscient de qui il est, de son pouvoir, et des gens autour de lui qui l’adore, il n’hésite pas à manipuler pour arriver à ses fins, il est responsables des actes qui se déroulent sous nos yeux. Damien, à chaque fois joué par un nouvel acteur, est ici interprété par Sam Neill, bien avant que celui ci ne soit connu pour avoir joué dans Jurassic Parc ou dans quelques films d’horreur comme L’antre de la folie de Carpenter ou Event Horizon de Paul Anderson. Acteur de talent, il était le choix parfait pour ce rôle, et ce n’est donc pas une surprise de dire que la réussite du film est en partie grâce à lui. En partie, puisque si la réalisation du métrage est assez classique dans l’ensemble, le scénario tente de faire quelque chose de totalement différent des deux premiers opus, et La Malédiction Finale prend même des allures de thriller surnaturel. Ce qui n’est pas un mal.

Damien a évolué depuis le second opus, et la direction du film aussi. Là où dans Damien : la malédiction 2, nous avions un jeune adolescent qui prenait conscience de ces pouvoirs et d’une force surnaturelle mettant tout en œuvre pour que le secret de son identité ne soit pas révélé, Damien est ici responsable des actes qui se déroulent, il n’est plus spectateur, il est le principal intervenant. Dés le début, où il va planifier la mort de l’actuel ambassadeur des Etats Unis en Angleterre afin de pouvoir récupérer sa place et d’accéder à une nouvelle part de pouvoir, alors qu’il dirige déjà l’organisation Thorn. Damien est à présent manipulateur, calculateur, il est là pour accéder au pouvoir sous toutes ses formes, et pour tenter les autres, tenter de les corrompre. C’est ainsi que pendant tout le métrage, il tentera de séduire et de corrompre la journaliste Kate Reynolds et son jeune fils. Mais il ne s’agît pas de la seule nouveauté du métrage, puisqu’un sujet juste effleuré dans les deux premiers opus explose à l’écran. Dans le premier opus, la gouvernante était là pour protéger Damien, dans le second, son instructeur militaire mais également d’autres personnes au sein de l’entreprise de son oncle étaient là pour lui prendre conscience de qui il est. Ici, c’est plusieurs milliers de personnes qui l’adulent, sont ralliés à sa cause, le protègent et le servent. Un traitement donc différent, qui avec l’arrivée d’un autre élément, nous donnera des scènes glaçantes. Une armée de traitre, possédant la seule arme capable de tuer Damien, se lance à sa poursuite pour l’éliminer avant la naissance du fils de Dieu. Une direction forte intéressante, et surtout qui nous donne la possibilité à Sam Neill de nous montrer l’étendue de son jeu. Il réunira ses adeptes afin de tuer tous les nouveaux nés… Une scène glaçante.

Malheureusement, aucun film n’est parfait, et ce troisième opus n’échappera pas à la règle. Chaque opus souffrant de quelques défauts et ayant des qualités différentes, ce sera le cas ici. Le premier distillait une ambiance très réussie mais à un peu vieilli, le second n’exploitait pas totalement toutes ses idées, et ce troisième opus souffre de deux petits défauts, moins gênants pourtant, mais qui se font sentir. Jusque là, une scène choc agrémentait la vision de chaque opus (décapitation pour le premier, la scène de l’ascenseur pour le second), ici, rien du tout. Les scènes de meurtres seront très classiques, cela va avec l’orientation du scénario : Damien est manipulateur et n’a recours à la force que s’il n’a pas le choix. Malheureusement, l’absence de scène choc est tout de même dommage. Autre point négatif : le final, bien trop rapide (toute la fin ne se résume qu’en quelques minutes) et surtout inexpliqué. Les dernières images restent un mystère total, entre représentation chaotique et facilité. On pourrait aussi signaler qu’en s’axant principalement sur Damien, sa mission, et donc, le mal, les éléments du bien (les prêtres désirant l’assassiner) paraissent bien en retrait et ne fonctionnent pas vraiment. Pourtant, malgré ces quelques défauts, ce troisième opus reste d’un niveau plus que correct, surpassant le second opus sur bien des points, et bénéficiant de l’interprétation sans faille de Sam Neill. On en retiendra de nombreuses bonnes idées, des scènes vraiment fortes (Damien parlant devant ses disciples, ou faisant un monologue dans sa cave à son père, puis à une statue représentant le Christ ventre contre la croix), un très bon opus souffrant juste de quelques facilités.

Les plus

Très intéressant
Sam Neill
La musique de Jerry Goldsmith

Les moins

Pas de scène choc
Un final décevant

En bref : Un épisode final plus psychologique, fortement intéressant, bien que choisissant la facilité lors de son final. Sam Neill est parfait.

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