MPD PSYCHO épisode 1 (多重人格探偵サイコ) de Miike Takashi (2000)

MPD PSYCHO ÉPISODE 1

Titre original : Tajuu Jinkaku Tantei Saiko – Amamiya Kazuhiko No Kiban – 多重人格探偵サイコ
2000 – Japon
Genre : Policier (série)
Réalisation : Miike Takashi
Musique : Gotô Tsugotoshi et Shirakura Yumi
Scénario : Ootsuka Eiji, Ootsuka Gichi et Sirakura Yumi d’après le manga de Ootsuka Eiji

Avec Hosaka Naoki, Nakajima Tomoko, Osugi Ren, Shiota Sadaharu et Miura Shiota

Synopsis : La vie de l’inspecteur profileur Kobayashi Yosuke bascule le jour où il reçoit un étrange colis sur son lieu de travail. Abasourdi, il découvre dans une glacière le corps démembré et maintenu en vie de sa petite amie. Kobayashi traque le meurtrier et le tue de sang froid. Il prend alors une nouvelle identité et se fait appeler Amamiya Kazuhiko…

MPD psycho, qu’est ce que c’est ? A la base, un manga populaire au Japon, qui a commencé à faire parler de lui en France. Contenant 13 tomes actuellement, il s’agît d’une intrigue policière, avec ce qu’il faut de manipulations, d’ultra violence, et bien plus que cela. L’intrigue est très complexe, et ne cesse de le devenir un peu plus au fur et à mesure des tomes. Dés l’année 2000, MPD psycho fut adapté en mini série, alors que le manga est (et est toujours actuellement) en cours de parution. La tâche n’est donc pas aisée, d’autant plus que l’intrigue archi complexe n’aurait jamais tenu en six épisodes. Le scénariste du manga rédige alors lui-même, aidé de deux autres scénaristes, une intrigue tenant en six épisodes, reprenant les grands points du manga, les personnages, et l’ambiance. Cela signifie-t-il que l’intrigue a été simplifiée ? Pas vraiment, et tant mieux ! Mais encore fallait-il trouver un metteur en scène à la hauteur de l’histoire. Et qui retrouve-t-on à ce poste ? Miike Takashi , le fou filmant comme certains aiment l’appeler. Et autant le dire, ce choix était le choix parfait pour cette mini-série, pour lui donner un visuel propre et original, mais également prenant, torturé et novateur. Ce premier épisode nous en mettra plein la vue, et pourtant, la compréhension s’avérera plus que difficile au départ. Images subliminales, mélange de passé, présent et futur. Le personnage principal n’arrangera pas les choses, puisqu’il s’agît d’un détective souffrant de personnalités multiples, devenant tour à tour Amamiya Kazuhiko ou Kobayashi Yosuke.

Bien que la quantité d’information présente dans l’épisode soit énorme, il est quasi impossible de retenir tout, et de remarquer tous les détails dés la première vision, tant l’univers de MPD Psycho est riche. On ne retiendra en gros que les grandes lignes : Kobayashi Yosuke est un détective schizophrène qui se lance avec ses amis Isono Machi et l’inspecteur Sasayama à la poursuite d’un tueur ayant le pouvoir de changer de corps. Pour se faire, il utilise le réseau (téléphone portable, internet) pour transmettre sa personnalité dans le corps d’autres personnages, mais il ne peut pas « rentrer » à l’intérieur de n’importe qui. Ses victimes doivent avoir un code-barre sur l’œil. Voilà pour les grandes lignes, ce qui laisse déjà apercevoir la complexité de l’œuvre. Si dans un premier temps, on est complètement paumé par ce trop plein d’information, et le fait que l’on nous montre le passé des personnages (parfois de différentes périodes, dans deux scènes à la suite, entrecoupées de la scène actuelle) très rapidement, on ne peut s’empêcher d’être captivé tout de même, et cela grâce à l’aspect visuel vraiment unique de cette série. Grâce au tournage en DV, et donc à la mobilité facile de la caméra, Miike se lâche et peut ainsi partir dans différentes directions, que ce soit dans ses mouvements de caméra, les différents filtres utilisés, ou même les effets numériques. Passage en noir et blanc, grain sur l’image, filtre de couleur, accéléré, ralenti, Miike poussera même le bouchon plus loin en ajoutant sur certaines scènes de la pluie numérique, qui ne mouille donc pas les acteurs donc, et parfois même, de la pluie… verte. Le délire visuel va donc parfois loin, et cela fonctionne malgré tout à merveille, on se retrouve devant un univers totalement étrange, décalé, et l’immersion se fait très rapidement.

Grâce à son style visuel assez unique en son genre, son humour noir, la complexité de son intrigue, le temps passe à une vitesse phénoménale, les 52 minutes passent très rapidement, et on a immédiatement envie de continuer afin de connaître le fin mot de cette histoire, et donc de continuer la vision de la mini-série (même si certains épisodes seront bien en dessous de ce que l’on pouvait espérer). L’autre force de MPD Psycho, c’est son casting, plutôt réussi et juste. On retrouve dans le rôle de Amamiya (Kosuke) l’acteur Hosaka Naoki, plutôt connu dans le milieu des séries TV, et ayant déjà joué pour Miike dans Salaryman Kintaro en 1999, et surtout, dans le rôle de l’inspecteur Sasayama, un acteur incontournable, Osugi Ren (Nightmare Detective de Tsukamoto, Dolls et Aniki mon frère de Kitano, et quelques Miike, dont Sabu, Zebraman, Dead or alive 1 et 2, City of lost souls, et quelques curiosités intéressantes du fantastique tels Uzumaki, Crazy lips ou Shikoku). Un grand réalisateur, un scénario excellent, un casting surprenant, un univers unique, voilà ce que réserve la mini-série MPD Psycho, même si la qualité des épisodes variera (les épisodes 4 et 5 étant décevants). Même la violence du manga est présente, mais recouverte à l’image par des mosaïques, pouvant gêner au départ, mais finalement, laissant beaucoup plus de place à l’imagination. Un pari donc risqué, mais réussit, une nouvelle fois.

Les plus

Un univers sombre et torturé
Mise en scène inventive<
Ambiance particulière
Unique en son genre

Les moins

Un nombre incroyable d’informations, peut-être trop
Certains peuvent être rebutés par le style

En bref : Un premier épisode excellent, montrant que Miike est à l’aise partout, que ce soit pour la télévision, le cinéma, des adaptations.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading