LE SENS DU DEVOIR (皇家戰士) de David Chung (1986)

LE SENS DU DEVOIR

Titre original : In The Line of Duty – Royal Warriors – Wong Ga Jin Si – 皇家戰士
1986 – Hong Kong
Genre : Policier – Action
Durée : 1h36
Réalisation : David Chung
Musique : Romeo Diaz
Scénario :  Tsang Kan-Cheung

Avec Michelle Yeoh, Hiroyuki Sanada, Michael Wong, Pai Ying, Michael Chan, Lam Wai et Kam Hing-Yin

Synopsis : De retour de vacances au Japon, l’inspectrice Michelle Yip parvient à empêcher le détournement d’un avion par deux criminels Hongkongais. Elle est aidée par un ancien policier Japonais et par Michael, un agent de sécurité. Arrivés à Hong Kong, les ennuis les poursuivent, puisque deux amis des terroristes décédés dans l’avion veulent les venger quoi qu’il arrive.

En 1986, David Chung (dont je n’ai rien vu d’autre de lui) livrait le film Royal Warriors, avec Michelle Yeoh en tête d’affiche et un tout jeune Michael Wong qui cabotinait déjà. Le film devint alors le premier opus de la saga In The Line Of Duty (Le Sens du Devoir donc), rapidement suivit par un second opus, en réalisé le film Yes Madam, réalisé l’année précédente par Corey Yuen, déjà avec Michelle Yeoh. C’est à n’y rien comprendre, certes, mais il ne faut pas toujours chercher la logique dans l’industrie cinématographie de Hong Kong. Devenue avec le temps une trop longue saga, que Michelle Yeoh quitta après le second opus, remplacée par Cynthia Khan, ce premier opus s’inscrit clairement dans son époque. Nous sommes en 1986, c’est l’époque des polars sombres mâtinés de kung-fu, de fusillades, mais c’est également l’époque des girls and gun. Ce premier opus pose les bases dés les premiers instants, pour nous montrer ce que l’on va pouvoir découvrir : des phases un peu niaises, un Michael Wong qui surjoue pour notre plus grand plaisir (dans le fond, c’est aussi pour ça qu’on l’aime), Michelle Yeoh donnant de grands et méchants coups de tatanes dans la gueule, une intrigue simple et épaisse comme du papier à cigarette, des moments biens violents parfois inattendus, et le tour est dans le sac. Est-ce que ça marche, encore une fois ? OUI, oh grand oui ! Le réalisateur s’amuse tout le long du film en alternant niaiserie, scènes tragiques, scènes très violentes, combats, et le tout avec une simplicité extrême. Dès la scène d’ouverture, le ton est donné : petite musique limite inapproprié pour un polar, Michelle Yeoh prenant des photos au Japon, et sans nous laisser le temps de comprendre, un petit combat d’introduction, pas vraiment utile, mais juste pour bien nous faire comprendre qu’il ne faut pas chercher la petite Michelle. L’instant d’après, le film démarre réellement pour nous dévoiler sa vraie histoire et son trio de héros.

À peine a-t-on le temps de faire la connaissance de Yamamoto, ancien flic Japonais qui semble avoir une vie de famille plutôt tendue, et de Michael Wong (je vous laisse deviner qui joue le rôle !), agent de la sécurité que l’action débarque à nouveau. Et ce sera ainsi tout le long du film, qui va alterner combats cultes, vifs et souvent violents avec des moments étonnamment plus légers, laissant en général la part belle à Michael Wong. Ainsi, oui, nous pourrons le voir envoyer des fleurs, essayer de séduire Michelle Yeoh en la suivant de son travail jusqu’à la porte de son appartement, faire des grimaces, ou même parler à son poisson rouge. Oui mesdames et messieurs, Michael Wong ne recule devant rien, et c’est tout aussi bien comme ça. Le point de non-retour sera atteint lorsque face au danger, son ennemi lui lancera un « Vous êtes vraiment un mauvais acteur ». Pour autant, malgré tous ces moments que l’on ne pourrait pas vraiment qualifier de « bons », il y a tout le reste, et là, il faut bien avouer qu’à quelques exceptions près (le tank bricolé à l’arrache sur le final), ça envoi du lourd sans rarement s’arrêter.

Passé un événement tragique, prévisible si vous êtes habitués aux structures de ce genre de films, mais bien amené, le film se transforme en simple chassé croisé, où la violence amène encore et toujours la vengeance. Vengeance envers un frère d’arme, envers sa famille, envers quelqu’un d’aimé, et ça ne s’arrête plus jusque la toute fin. Sur un propos aussi simpliste, le réalisateur (notons d’ailleurs que Johnnie To est réalisateur de seconde équipe) dynamite son métrage de séquences cultes et violentes, où il n’hésite pas à sacrifier ces personnages, tuer un nombre conséquents d’innocents, et à prouver que Michelle Yeoh a bel et bien un magnifique jeu de jambes. La séquence du bar, sans doute d’une des scènes d’action les plus longues, arrivant en plein milieu du métrage, reste dans les mémoires de par sa violence et la qualité de ses chorégraphies. La suite sera du même acabit, parvenant même par moment à instaurer lors de certaines scènes une tension bienvenue et surprenante. Le final sera du même acabit, parvenant à mixer certains éléments kitchs (le gros tank, souvent filmé en accéléré d’ailleurs, cela se voit) et des combats plus nerveux et explosifs (la tronçonneuse) pour le plus grand plaisir de l’amateur de bonne péloche made in HK des années 80. Un très bon premier opus, qui sera malheureusement suivit par un Yes Madam lorgnant plus vers la comédie et au rythme assez mal géré.

Les plus

De très bonnes scènes d’action

Michelle Yeoh toujours convaincante

Michael Wong à ses débuts

Des scènes parfois violentes

Les moins

Un côté kitch par moment

Des phases niaises aussi

En bref : Un excellent premier opus, qui mixe des moments légers avec d’autres beaucoup plus nerveux. Un très bon divertissement.

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