LE SENS DU DEVOIR 5 (皇家師姐之中間人) de Cha Chuen-Yee (1990)

LE SENS DU DEVOIR 5

Titre original : In The Line of Duty 5 : Middle Man – 皇家師姐之中間人
1990 – Hong Kong
Genre : Policier
Durée : 1h34
Réalisation : Cha Chuen-Yee
Musique : Philip Chan et Tang Siu-Lam
Scénario : Tony Leung, Patrick Yuen et Kim Yip

Avec Cynthia Khan, David Wu, Alvina Kong, Lo Lieh, Goo Goon-Chung, Billy Chow, Chris Lee et Steve Tartalia

Synopsis : Devant localiser et arrêter son cousin David qui est le premier suspect dans une affaire, l’inspecteur Yeung décide finalement de l’aider afin d’élucider la mort d’Alan. Ils vont devoir partir pour la Corée du Sud pour démanteler un puissant réseau illégal.

Le Sens du Devoir 4 réalisé par Yuen Woo-Ping en 1989 était une franche réussite, le meilleur de la saga jusque là. Avec un scénario toujours aussi mince, le réalisateur parvenait à déjouer les pièges habituels pour livrer un produit 100% action. Si bien que l’arrivée d’un nouvel opus faisait peur, tant la barre avait été placée haute. Aucune surprise, le film s’avère une grande déception, malgré quelques beaux moments. Encore une fois comme depuis le troisième opus, on retrouve Cynthia Khan dans le rôle principal, et cette fois ci, elle va se retrouver directement impliquée par l’histoire, puisque celle-ci tourne autour d’un trafic et de corruption, et que son cousin est impliqué. Oui, sur le papier, cela n’apporte finalement rien tant les différents éléments du scénario sont des clichés, utilisés à maintes reprises dans les films du genre. Il faut dire qu’en 1990, et après quatre opus, il est difficile d’innover. On retrouver donc tous les poncifs du genre, avec des méchants russes, des secrets militaires vendus, la CIA, des traites, la police, et l’homme innocent que tout le monde recherche. Sauf que là où Yuen Woo-Ping avait assimilé son scénario bête et méchant dans le précédent épisode en le dynamisant à fond, Cha Chuen-Yee (Theft Under the Sun) lui, fait l’opposé, en retournant à des structures plus classiques, et en voulant faire croire qu’il tient là un bon scénario.

Grossière erreur dés le départ, il handicape donc son film en prenant le temps de développer une intrigue dont on devine tout à l’avance, et en nous faisant croire que ses personnages sont intéressants. Ce qu’ils ne sont, bien évidemment, pas. Cynthia Khan donc a le rôle principal et fait ce qu’elle peut pour lever le film vers le haut, comme souvent, notamment en mettant en avant ses capacités physiques, ce qu’elle fait extrêmement bien et le prouve au détour de plusieurs séquences. Pour l’épauler, dans le rôle de son cousin David, on trouve David Wu, tenant l’un des rôles principaux la même année dans Tiger Cage 2 (dans lequel Cynthia Khan a un petit rôle), et qui s’aventura l’année suivante dans le nanar culte Robotrix. Il donne également de sa personne, bien plus convaincant dans les scènes d’action que lorsqu’il doit faire passer une quelconque émotion. Face à eux, des ennemis, très nombreux comme souvent, mais dont les premiers moments de bravoures vont tarder à véritablement arriver. Car oui, Cha Chuen-Yee tient à son développement et à respecter le cahier de charge, et ça y va en fausses accusations, traitrises, petites poursuites gentilles, protections de témoins et retournements de situations. Malheureusement, on a souvent l’impression de se retrouver devant un téléfilm de luxe (aux scènes d’action bien torchées certes) alors que les précédents opus ressemblaient à de vrais films calibrés pour le cinéma.

Quand finalement Cynthia Khan et David Wu seront réunis à l’écran dans un but commun, le film lui démarre réellement, nous proposant toutes les dix minutes une nouvelle scène d’action, remettant le scénario à sa place, c’est à dire, bien en arrière plan. Et c’est tant mieux. Le spectacle commence alors réellement, pour ne plus s’arrêter. Les combats sont violents à souhaits, et ce n’est pas étonnant de retrouver en réalisateur des scènes d’action Chris Lee, qui s’était déjà occupé du troisième opus de la saga, sans doute le plus sombre et violent. Les chorégraphies sont plutôt sympathiques, et lors d’une scène, Cynthia Khan se lancera même dans un combat au sabre laissant présager celui de Tiger Cage 2. Et comme souvent, le final sera le meilleur moment du métrage, où tout le monde se donne à fond, donnant les meilleurs coups et en profitant, par la même occasion, pour exploser l’intégralité du décor. Le Sens du Devoir 5, s’il divertit et propose de bonnes séquences d’action, pêche pour tout le reste. Son scénario basique est dans un premier temps trop mis en avant pour développer des personnages qui ne sont pas forcément intéressants ou subtils. Rien de nouveau dans la saga finalement, juste un honnête divertissement que l’on pourra oublier.

Les plus

Quelques très bons combats
Divertissant

Les moins

Un épisode inégal
Rien de nouveau
Long à démarrer

En bref : Le Sens du Devoir 5 déçoit. Passer après le quatrième opus en reprenant une structure plus lente et classique n’était pas le bon choix. Lent à démarrer, la seconde partie se réveille et nous offre notre quota d’action.

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