RING 0 (リング0 バースデイ) de Tsurata Norio (2000)

RING 0
Titre original : Ringu 0: Bâsudei – リング0 バースデイ
2000 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h39
Réalisation : Tsurata Norio
Musique : Ogata Shinichiro
Scénario : Takahashi Hiroshi d’après le roman de Suzuki Kôji
Avec Nakama Yukie, Tanabe Seiichi, Aso Kumiko, Tanaka Toshiko et Mizukami Ryûji

Synopsis : 30 ans avant les évènements de Ring, Sadako est une jeune adolescente troublée qui va travailler au sein d’une troupe de théâtre et prendre goût à la vie la vie, notamment grâce à l’intérêt que lui porte un jeune homme s’occupant du son. Mais les autres filles de la troupe sont jalouses, et vont tout faire pour déstabiliser la jeune femme, possédant des pouvoirs surnaturels qu’elle ne maîtrise pas, et qui peuvent tuer. Une journaliste, elle, enquête sur sa famille, les facultés de sa mère et les expériences de son père.

Ring aura été un carton partout dans le monde en 1998, et sa suite, réalisée par Nakata Hideo encore, n’aura pas eu les mêmes honneurs (en même temps, il faut quand même avouer que le film est bien naze). C’est alors que contre toute attente, une nouvelle suite, ou plutôt une préquelle revenant sur la jeunesse du personnage clé de la série, Sadako, est mise en chantier. Si le scénariste reste le même que les deux précédents opus, Kawai Kenji n’est plus à la musique, et Nakata n’est plus à la mise en scène, et c’est Tsurata Norio qui s’y colle, signant d’ailleurs son premier film pour le cinéma, avant de signer l’année suivante l’intéressant Kakashi, en 2004 le film Prémonition pour la saga J-Horror Theater aux côtés d’autres métrages, dont Infection, et surtout un épisode de la saison 2 de la série Masters of horror (il aura signé le sympathique POV récemment). Bref, normalement, un réalisateur a qui l’on peut avoir confiance, sauf que ces métrages souffrent toujours de défauts gênants, et ce Ring 0 n’échappe pas à la règle, bien au contraire. Tout cela avait pourtant quelque chose d’attirant, revenir trente ans en arrière pour expliquer le passé de Sadako, le fameux spectre de la cassette maudite. Malheureusement, on comprend rapidement que le film va s’attarder sur les derniers instants de la vie de Sadako avant sa chute dans le puit, et donc bien peu de réponses viendront finalement. Le film peut alors être divisé en deux parties distinctes, la partie résolument dramatique, durant une bonne heure, et la partie lorgnant sérieusement vers le fantastique, pour la dernière demi-heure. Outre le concept attirant, Ring 0 avait également tout du projet casse gueule, étant donné que la finalité de cette histoire est déjà forcément connue de tous. Nous savons déjà que Sadako a été tuée, enfermée dans un puit pour y mourir.

Finalement, Ring 0 nous raconte donc l’adolescence de Sadako, et pas sa jeunesse tourmentée avec ses parents. Si le contenu et l’histoire est donc dramatique, elle ne dérange pas comme aurais pu le faire l’enfance plus lointaine du personnage. Nous la suivons donc, venant d’entrer dans une troupe de théâtre. Elle n’est pas appréciée par les autres, et elle possède un pouvoir qu’elle ne contrôle absolument pas, et qui se libère lorsqu’elle est stressée, ou en colère contre quelqu’un, un peu à la manière de Carrie en fait. Pour elle, le théâtre est la seule solution pour oublier son passé et passer à quelque chose de nouveau. Mais son insertion dans la société n’est pas facile, car outre sa beauté à rendre jalouse les autres femmes, Sadako est timide et réservée, et cela lui donne un aspect étrange, ce qui va faire d’elle une cible facile pour les autres, qui vont en payer le prix. Bien entendu, étant à part dans la troupe, les autres vont s’attaquer à elle dés qu’il arrivera quelque chose d’inhabituel, et Sadako va en souffrir. Malgré tout ce que tout le monde pense d’elle, elle trouvera un homme parmi la troupe qui va s’occuper d’elle, compatir et tenter de la protéger. Il faut bien l’avouer, rien de vraiment neuf, tant des histoires identiques ont déjà été faites, mais finalement, la première partie, malgré sa lenteur, fonctionne plutôt bien, et on s’attache au personnage de Sadako. Attachante, cette première partie l’est, mais ne nous apprendra rien de véritablement intéressant ou surtout important sur les épisodes précédents (ou suivants, si on se fixe sur l’ordre chronologique).

Cependant, si la première partie fonctionne, même si elle reste conventionnelle, elle n’arrivera jamais à faire monter une quelconque tension et l’aspect fantastique restera longtemps en arrière plan. Quelques passages surprenants interviendront tout de même, comme le fait que Sadako possède également un pouvoir guérisseur, mais elle ne s’en servira finalement que très peu, les autres préférant la voir comme une personne différente, et dont il faut fatalement avoir peur. Ce qui nous emmènera fatalement à une dernière partie s’axant plus sur l’aspect fantastique de l’histoire, et malheureusement, excepté ses derniers instants, cette partie fonctionnera beaucoup moins bien, bien qu’elle cherchera à innover quelque peu. Tout d’abord, la peur sera toujours absente du métrage, malgré quelques tentatives, la plupart du temps ratées. Le film cherchera quelque peu à copier le tout premier opus lors de certaines apparitions, et si quelques plans de caméra s’avéreront astucieux, on ne sursautera pas tout seul dans notre siége. L’ambiance elle aussi n’arrive pas une seule seconde à la cheville du premier opus, rien n’arrive à nous terrifier, et malgré quelques clins d’oeil amusants et intéressants, cette seconde partie reste bien décevante, un peu comme l’ensemble du métrage finalement, même si on est très loin du ratage de Ring 2.

Les plus

Une première partie attachante
Technique solide et sérieuse
Quelques aspects intéressants

Les moins

La partie fantastique ratée
Un rythme assez mou
Rien de franchement surprenant

En bref : Décevant. Une première partie dramatique, lente, banale, mais intéressante tout de même, et une seconde fantastique mais passant à côté de beaucoup de choses et ne déclenchant jamais la peur. Cela reste regardable, surtout vu la qualité de Ring 2, mais déçoit.

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