L’INVASION DES PROFANATEURS (Invasion of the Body Snatchers) de Philip Kaufman (1978)

L’INVASION DES PROFANATEURS

Titre original : Invasion of the Body Snatchers
1978 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h55
Réalisation : Philip Kaufman
Musique : Denny Zeitlin
Scénario : W.D. Richter d’après Jack Finney

Avec Donald Sutherland, Brooke Adams, Jeff Goldblum, Veronica Cartwright, Leonard Nimoy, Art Hindle et Kevin McCarthy

Synopsis : À la suite d’une tempête cosmique à la périphérie de la Terre, une pluie de particules végétales tombe sur l’ouest des Etats-Unis. Elisabeth Driscoll, employée du ministère de la Santé à San Francisco, découvre d’étranges fleurs se mettant à pousser sur les arbres de son quartier. Elle va cueillir un bourgeon pour l’étudier et tenter d’en identifier l’origine. Elle informe son collègue et fiancé, Geoffroy, de sa découverte. Ce dernier ne semble y prêter aucune attention. Le lendemain, il lui semble même étranger tant son comportement semble avoir changé. Plutôt déconvenue, Elisabeth se confie à Matthew Bonnell, spécialiste de l’hygiène alimentaire et collègue de travail.

En 1956, Don Siegel avait adapté une nouvelle en signant le film culte L’invasion des Profanateurs de Sépultures. 22 ans plus tard, c’est au tour de Philip Kaufman de livrer sa version, une version beaucoup plus sombre, parfois bien différente, pouvant donc à la fois être vu comme une suite, mais comme un remake bien entendu. Car oui, dans l’original, l’invasion des aliens qui prenaient l’apparence des humains se déroulait dans une petite ville Américaine. Ici, plus de vingt ans plus tard, c’est San Francisco, grande ville de Californie, qui subit l’invasion. Les différences ne s’arrêtent pas là non plus, puisque comme dit plus haut, cette seconde version se veut beaucoup plus sombre, dans le ton, dans le message, mais également dans ces personnages. Adieu donc le docteur qui n’avait rien à se reprocher dans l’original, les personnages ici sont avant tout humains, avec leurs défauts, leurs qualités. Et Philip Kaufman ne fait pas les choses à moitié pour donner vie à ces personnages, puisqu’il fait appel à un grand casting. Dans le rôle principal, on trouve Donald Sutherland (JFK, Les Maîtres du monde, Haute Sécurité), et à ses côtés, attention : Brooke Adams (Les Moissons du Ciel, Deadzone), Jeff Goldblum (La Mouche, Jurassic Park), Veronica Cartwright (Les Oiseaux, Alien) et Leonard Nimoy (Star Trek). Sans compter des apparitions clin d’oeil de Kevin McCarthy, acteur principal de la première version, et de Don Siegel, réalisateur de l’original, en chauffeur de taxi.

Si le métrage reprend certains moments clés du film original, comme la trahison de certains personnages ou une partie de son final, on peut bel et bien le prendre comme une suite, comme le prouve donc l’apparition de Kevin McCarthy tentant d’alerter la population du danger dans une scène rappelant par ailleurs le final de l’original. Le métrage pousse d’ailleurs certains aspects de l’original encore plus loin, notamment dans l’absence d’émotions et de sentiments des « envahisseurs », mais surtout dans l’aspect paranoïa de l’œuvre. On pourra rapprocher cet aspect du métrage et ce côté sombre et nihiliste à un autre remake effectué quatre ans plus tard, celui de The Thing de John Carpenter. Et dans les deux œuvres, on retrouve cette tension, ici sublimée par la réalisation habile et rythmée de Philip Kaufman, mais également par la bande son assez originale signée Denny Zeitlin, envoutante et contribuant à créer ce sentiment de peur et de tension quasi permanente instaurées par le métrage. Et lorsque le réalisateur nous montre alors ses envahisseurs et comment ils prennent forme humaine, l’effet est réussi, saisissant, et encore une fois, fait froid dans le dos.

Mais là où le métrage s’éloigne encore du premier film, c’est dans sa dernière partie, qui prend pourtant encore une fois l’apparence d’une fuite, une fuite de l’envahisseur, une fuite pour rester qui nous sommes et ne pas être comme tous les autres, sans sentiments, à coup de dodo métro boulot. Mais Philip Kaufman va bien plus loin (c’est aussi l’époque qui veut ça), et en gardant les éléments marquants, livre un grand final d’une noirceur marquante, ce jusque sa dernière image absolument sans espoir, qui marqua et continuera de marquer les spectateurs. Différent dans son message, intéressant, prenant et véritablement flippant, cette suite/remake/variation fait fort en surpassant l’original tout en s’inscrivant dans son époque, si bien qu’on lui pardonnera quelques rares défauts (peut-être quelques rares longueurs, le métrage dure quasi 2h), et reste un des meilleurs films du genre de cette époque. Un classique.

Les plus

Flippant

Très noir et nihiliste

Prenant

Doté d’un grand casting

Les moins

Quelques rares longueurs

 

En bref : Une relecture astucieuse et sombre, une œuvre majeure du cinéma de genre des années 70, à l’ambiance unique.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading