SAW 3 de Darren Lynn Bousman (2006)

SAW 3

Titre original : Saw 3
2006 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h48
Réalisation : Darren Lynn Bousman
Musique : Charlie Clouser
Scénario : Leigh Whannell et James Wan

Avec Tobin Bell, Shawnee Smith, Angus Macfadyen, Bahar Soomekh, Dina Meyer et Leigh Whannell

Synopsis : Tandis que la police traque sans relâche le responsable de ces jeux macabres et son assistante Amanda, le médecin Lynn Denlon ne se doute pas qu’elle va être la nouvelle victime de leurs cruels agissements…

Après un second opus désastreux, voilà que débarque pile un an après un nouvel opus de la saga Saw. Même si le réalisateur reste le même, un élément vient tout de même nous rassurer, avec au scénario la présence du tandem responsable du premier opus, Leight Whannell (coscénariste également du second épisode) et James Wan. Saw 3 a fait couler beaucoup d’encre à sa sortie, avec son interdiction au moins de 18 ans. Et malgré cette forte restriction, le film a cartonné à sa sortie. Le film commence pile là où le précédent s’était arrêté, et se permet un rapide clin d’œil agréable au premier opus. Une introduction haute en couleur, parfaitement dans le ton du film, tout comme les nouveaux pièges parcourant le film. Toujours plus sadique, toujours plus loin. Mais Saw 3 n’effectue pas les mêmes erreurs que le précédent opus. Il les corrige en complétant l’histoire à la fois du second opus, mais du premier, tout en nous dévoilant encore un peu plus le passé de John. La psychologie du film va s’axer sur seulement quatre personnages, en faisant ainsi une œuvre bien plus approfondie que le second opus, plus complète, plus agréable à suivre, tout en étant toujours plus perverse. On pourrait d’ailleurs considérer les vingt premières minutes comme étant le prologue de l’histoire, où nous assistons en un temps record à plusieurs mises à mort. Mais le film ne commet pas l’erreur de ne proposer que ça au spectateur, il étoffe ses personnages, son intrigue, et son twist final, encore une fois réussi, loin du plantage total du second, encore une fois.

La souffrance est présente à chaque instant, mais ne s’avère pas gratuite (enfin, moins que dans Saw 2, et dans les suites), servant à merveille des personnages travaillés. Le travail des acteurs est d’ailleurs formidable pour faire passer les différentes émotions. Tobin Bell, jouant pour la troisième fois le Jigsaw, et Shawnee Smith, sont tous deux formidables. Si le film est parsemé de scènes sanglantes qui feront bien plaisir au fan de gore, l’histoire se focalise sur la relation entre les deux personnages, et c’est ici que se situe le cœur même du film, l’enjeu. Leur relation est très bien développée, et va évoluer au fur et à mesure du métrage, sur toute sa durée, et va s’avérer bien plus complexe que prévue, jusqu’au twist final, réussit et inattendu, comme pour le premier opus. L’intrigue, après nous avoir plongée dans le bain avec quelques rappels du précédent opus, et quelques mises à mort, arrive dans le vif du sujet. Lynn, une infirmière, est capturée. Son but est de garder John, le Jigsaw, envie assez longtemps pour qu’il puisse voir le résultat de sa dernière expérience sur Jeff, un homme n’ayant toujours pas fait le deuil de son fils, écrasé par un chauffard quelques années plus tôt. Si John meurt, le collier que porte Lynn se déclenchera, provoquant ainsi l’explosion de plusieurs balles qui lui exploseront la tête. Saw 3 va alors exploiter des thèmes intéressants tels que la vengeance et le pardon, puisque John a concocté pour Jeff un parcours du combattant ou il devra faire face au passé qu’il n’a pas réussit à oublier, en décidant du sort de diverses personnes, que ce soit le juge de l’affaire de la mort de son fils, des témoins, ou encore du coupable en personne. Pardonner ou se venger, il a le choix, mais il devra y laisser une partie de lui-même.

Ainsi, outre les nombreuses scènes chocs aux pièges machiavéliques (dont une étonnante machine pouvant faire tourner les membres de sa victime dans tous les sens), c’est autant l’aspect psychologique qui parvient à déranger ici. Le personnage d’Amanda intéresse véritablement, et le fait de n’avoir que quatre personnages vraiment importants aide à la fluidité de l’histoire, ainsi qu’à l’identification des personnages. Autre excellent point, le réalisateur parvient, tout en gardant l’identité visuelle de la saga, identique depuis le premier opus, à se calmer dans ses mouvements de caméra et dans le montage épileptique (à quelques exceptions près), permettant ainsi de mieux profiter des différentes atrocités. On gardera donc un bon souvenir de ce troisième opus, dont le final osera pas mal de choses inattendues, et donc bienvenues. Le film s’éloigne petit à petit de l’idée de base en forme de puzzle pour s’axer sur des histoires linéaires, mais le charme opère encore. Faisant directement suite au second opus, il est regrettable qu’il faille se taper l’épisode précédent pour tout comprendre ici, surtout que le métrage apporte des réponses au premier opus plutôt sympathiques. Ça relève bien le niveau.

Les plus

Un fond plus développé que le 2
Des tortures qui font mal
Un film qui boucle la boucle

Les moins

Parfois un brin gratuit tout de même
Toujours une photographie abusant de filtres dégueulasses
 

En bref : Bien loin du second opus, Saw 3 est à la fois plus visuel et poussé scénaristiquement. Les personnages sont intéressants, les pièges sadiques, le retournement de situation final agréable.

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