INVASION (The Invasion) de Olivier Hirschbiegel (2007)

INVASION

Titre original : The Invasion
2007 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h39
Réalisation : Olivier Hirschbiegel (et James McTeigue)
Musique : John Ottman
Scénario : Daniel Kajganich d’après Jack Finney

Avec Nicole Kidman, Daniel Craig, Jeremy Northam, Jeffrey Wright, Jackson Bond et Veronica Cartwright

Synopsis : Une immense explosion embrase le ciel, de Dallas à Washington, répandant sur des milliers de kilomètres carrés les restes de la navette spatiale Patriot. Les autorités prennent rapidement la situation en main, mais d’étranges rumeurs ne tardent pas à circuler : on aurait trouvé, collée aux fragments de l’engin, une matière inconnue, hautement toxique, capable de résister à des températures extrêmes. Et les premiers à entrer en contact avec elle n’auraient plus d’humain que l’apparence… Mais pas question de déclencher la panique pour autant. Quelque temps après le crash, Carol assiste à une vague de phénomènes aberrants. Une de ses patientes se plaint, par exemple, qu’on lui a « changé » son mari. Simple délire ? Mais pourquoi tant de gens à travers le pays en sont-ils affectés ? Et pourquoi les rues des villes sont-elles devenues si paisibles, comme si personne n’osait plus s’énerver ? Plus inquiétant : Oliver, le jeune fils de Carol, ramène le jour d’Halloween un sucre d’orge enduit d’une matière inconnue… et vivante !

En 2007 débarquait ce The Invasion. Sous ce titre passe partout se cache la quatrième adaptation du roman de Jack Finney, Body Snatchers. La troisième adaptation signée Abel Ferrara en 1993 prouvait déjà qu’il était difficile de passer après Don Siegel en 1956 et Philip Kaufman en 1978. Néanmoins, son film, sobrement intitulé Body Snatchers, n’était pas une honte pour autant. Moins bon, mais correct tout de même. Il aura donc fallut attendre 2007 pour revoir le concept sur les écrans, et là, c’est le drame. Pas la déception non, juste le drame. On aurait du s’en douter vu les soucis survenus durant la production, puisque Olivier Hirschbiegel (La Chute) tourna le film en 2006 et livra son métrage à la Warner et à son producteur, Joel Silver. Mécontents du résultat, ils embauchèrent les frères Wachowski pour réécrire le film et James McTeigue (V pour Vendetta) pour tourner les modifications et nouvelles séquences. Un tournage épique qui n’est pas sans évoquer certains ratages de la firme Dimension Films, avec Hellraiser 4 (tourné par Kevin Yagher, puis réécrit et tournage additionnel de Joe Chappelle) ou encore Halloween 6 (encore de Joe Chappelle, le film retourna en tournage et changea radicalement). Ici, c’est un peu la même chose, avec un métrage qui nous prend en permanence par la main en ne réservant aucune surprise, et qui en plus, le fait platement. Après la paranoïa et la tension des films originaux, voilà qu’ici on nous propose un message politique et sur les maladies, du blockbuster, du budget, des effets spéciaux, des effets bouh fait moi peur et… pas mal de ridicule, des moments prévisibles, une bonne grosse morale familiale.

Oui, Invasion a tout du bon gros nanar des familles, sauf qu’il n’est pas drôle et qu’il est plutôt chiant. En quelques mots, un navet donc. Sa seule qualité est de nous donner envie de revoir (ou de voir tout court pour les plus jeunes) les premières versions de cette même histoire. Dès la scène d’ouverture, se situant en réalité à la fin du film et ne laissant aucune place au suspense, avec son montage ultra cut, une Nicole Kidman tentant de jouer la panique et disant à son fils de ne pas s’endormir, on comprend le produit devant lequel on se trouve. Un blockbuster sans âme. La suite vient confirmer nos peurs, avec l’intervention de l’armée, la contamination des humains d’une manière qui n’a plus grand-chose à voir et un suspense totalement inexistant. Pire, lorsque le film tente de faire monter la tension, c’est plutôt le ridicule qui pointe le bout de son nez, comme lorsque Nicole Kidman se fait agresser à la porte de chez elle. Car le réalisateur, ou plutôt, vu qu’il est dur de savoir qui a tourné quoi, les producteurs, décident qu’au lieu de jouer sur la peur, la paranoïa, c’est mieux d’en mettre plein la vue. C’est tout le film ainsi que les personnages qui en prennent pour leur grade, puisque tout est lisse, sans profondeur, pour jouer avant tout sur le côté spectateur.

La première partie du métrage veut se la jouer thriller, mais l’effet ne fonctionne jamais vraiment. Nicole Kidman essaye d’être convaincante, tandis que Daniel Craig lui peine à convaincre (il obtiendra le rôle de James Bond pour Casino Royale durant le tournage de The Invasion), comme s’il ne voulait pas être là. Ou alors la direction d’acteur était catastrophique. Le film désamorce tout suspense ou nous montrant dés le début qui est contaminé, si bien que l’on regarde le métrage d’un œil discret. La seconde partie allant donc dans la science fiction fera encore pire, avec des clichés en pagaille, une musique qui en fait des tonnes, et aucun suspense encore une fois. Avant que le tout ne s’achève de la manière la plus horrible qui soit (je n’en dirais pas plus). Oui, The Invasion est une honte, un film franchement pas bon, qui peut se regarder d’un seul œil, mais préférez lui les versions de 1956 et 1978 par pitié !

Les plus

Nicole Kidman essaye d’y croire

Les moins

Une relecture ratée

Ridicule

Aucune tension

Un blockbuster lisse de plus

 

En bref : Une quatrième adaptation totalement foirée à tous les niveaux, qui ne laissera aucun souvenir aux spectateurs.

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