ROBOCOP de José Padilha (2014)

ROBOCOP

Titre original : Robocop
2014 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h58
Réalisation : José Padilha
Musique : Pedro Bromfman
Scénario : Joshua Zetumer d’après Edward Neumeier et Michael Miner

Avec Joel Kinnaman, Gary Oldman, Michael Keaton, Abbie Cornish, Jackie Earle Haley et Samuel L. Jackson

Synopsis : En 2028, la technologie robotique de l’OmniCorP, conglomérat militaro-industriel, est à la pointe du progrès. Non content de vendre des drones et autres robots militaires, comme le « E.D. 209 », lors de conflits, la société désire rentrer dans le marché de la sécurité publique mais les dirigeants sont hésitants à vouloir tester cette technologie sur le sol américain pour protéger les citoyens. Alex Murphy est un père de famille aimant et un bon policier qui fait son possible pour éliminer le crime à Détroit, dans l’État du Michigan. Suite à l’explosion de son véhicule piégé, son corps est gravement mutilé et brûlé à 80 %. Murphy est cependant sauvé par OmniCorp et le Dr Dennett Norton, qui utilise son savoir scientifique pour le remettre sur pied : il est transformé en machine, un cyborg du nom de RoboCop spécialement programmé pour rétablir la justice grâce à des méthodes expéditives.

Alors que la mode des remakes est toujours plus persistante au sein du milieu Hollywoodien, certains projets font bien plus peur que d’autres. Car il existe des films tellement féroces et qui ne semble pas prendre une ride que l’idée d’un remake fait immédiatement peur. C’est le cas avec l’œuvre en général de Paul Verhoeven. Après Total Recall et son remake signé Len Wiseman (Underworld, Die Hard 4), voilà que c’est Robocop. Un film au budget de 100 millions de dollars qui fut critiqué et lapidé avant même sa sortie, ce qui valût au film un grand retard de planning et une très mauvaise publicité. Car quand un réalisateur crache sur la production de son propre film via twitter en se plaignant des studios alors que le tournage n’est même pas achevé, il y a de quoi avoir peur. Résultat final, Robocop cuvée 2014 n’est pas franchement un bon film, et assurément pas un bon remake, mais assurément pas de la faute de son réalisateur, qui livre la plupart du temps un boulot honnête, mais à cause de son scénario, et donc, de sa production. On est cependant, grâce à quelques bonnes idées et à une mise en scène parfois ingénieuse (et parfois bien maladroite), loin du carnage annoncé par certains. Soyons clair dés le départ, Robocop nouvelle version ne tient pas la comparaison avec son ainée. Pur produit à gros budget fait pour des raisons commerciales, on peut immédiatement oublier la portée politique et sociale de l’original, et bien entendu, sa violence qui appuyait fortement le propos de manière habile.

Pour autant, la première demi-heure, voir les 45 premières minutes (sur 2h) font illusion. L’ouverture montre le ton en faisant du film quelque chose de différent. La guerre, les sociétés, et les robots pour réguler l’ordre sont là. On aura même droit à Samuel L. Jackson en roue libre (mais c’est souvent le cas en ce moment) en présentateur télé pour une petite satire de ce monde là plutôt bienvenue. Mais au delà de ça, en effet, la première partie du métrage tente de s’éloigner du métrage de Verhoeven. Ici, Alex Murphy est toujours flic, mais au delà de ça, le reste change. Pas de coéquipière mais un coéquipier qui ne sert pas à grand-chose, une petite famille (qui si mes souvenirs sont bons, on ne découvrait dans la vraie saga que dans Robocop 2 de Irvin Kichner) qui n’apportera pas que du bon au métrage, et des méchants très méchants. Sans être exceptionnelle, cette première partie fonctionne bien, puis arrive l’élément ramenant fortement l’histoire à celle du film original : la présumée mort de Alex Murphy. Scène d’une violence inouïe et à la symbolique forte dans l’original, la scène ici devient beaucoup plus banale et donc a beaucoup moins de portée. Alex Murphy peut néanmoins devenir Robocop, et le métrage nous offrir ces meilleurs moments avant de sombrer. Car oui, les premiers pas d’Alex Murphy, dans un costume ressemblant beaucoup à l’original bien que plus souple (et donc plus Power Rangers) sont des plus convaincants. Tout simplement car le métrage s’autorise quelques scènes bienvenus et joue la carte du sérieux.

Et avec un tel casting qui se prête au jeu, la sauce prend. Gary Oldman en créateur de Robocop est convaincant, mais n’est ce pas toujours le cas ? Michael Keaton en chef de société se montre intéressant au début avant de ne devenir par la suite qu’une simple caricature débile. Et c’est lorsque Robocop nous propose sa meilleure scène, très visuelle et avec une vraie portée émotionnelle (ce qui lui manquait jusque là et lui manquera par la suite) avec Alex Murphy découvrant ce qui lui reste d’humain, que le film s’écroule sous son propre poids, en reprenant son cahier de charge de simple remake bête et méchant, repiquant dans l’original quelques punchlines en les utilisant maladroitement, en nous livrant des scènes d’action souvent bien trop clean et à côté de la plaque, et en caricaturant à l’extrême chaque élément de son scénario. L’ensemble devient alors parfois risible, parfois amusant, parfois pathétique aussi, et ce jusqu’à un final convenu sur un toit d’immeuble, parce que depuis Max Payne, les finals sur les toits, ça a la classe. Robocop s’autodétruit alors totalement lors de sa dernière heure pour ne laisser qu’un souvenir amer aux spectateurs. On ne retiendra que quelques moments dans la première partie ainsi que les prestations de Gary Oldman et Samuel L. Jackson de ce mauvais remake. Le remake de Total Recall, bien que bien plus clean et moins intéressant, se montrait au moins divertissant.

Les plus

De bons moments dans la première partie
Gary Oldman comme toujours parfait

Les moins

Une seconde partie catastrophique
Une action brouillonne
Un gros manque d’émotion et donc des scènes ratées

En bref : Pas si catastrophique que tout le monde le cri, Robocop version 2014 n’est pas bon pour autant. Quelques excellentes scènes noyées dans un cahier de charge improbable et perdu d’avance.

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