SHOCK LABYRINTH (戦慄 迷宮 3D) de Shimizu Takashi (2010)

SHOCK LABYRINTH

Titre original : Senritsu Meikyû 3D – 戦慄 迷宮 3D
2010 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h35
Réalisation : Shimizu Takashi
Musique : –
Scénario : Hosaka Daisuke

Avec Gagira Yûya, Maeda Ai, Renbutsu Misako, Matsuo Suzuki et Katsuji Ryo

Synopsis : Plusieurs enfants, amis, se perdent dans l’hôpital hanté d’un parc d’attraction populaire alors que celui ci était fermé. Quelque chose d’horrible a lieu à l’intérieur, et Yuki disparaît. 10 ans plus tard, alors que tout le monde a oublié ce tragique événement et qu’ils se retrouvent enfin, une jeune femme les rejoindra, prétendant s’appeler Yuki…

Ah, Shimizu Takashi, même si ce réalisateur a souvent choisi la facilité, on ne peut pas ne pas lui reconnaître un certain talent et ce depuis ses premiers métrages V-Cinéma, voir ses premiers courts métrages. Débutant en 1998 avec quelques courts métrages donc (annonçant déjà la couleur), il se lance dans le V-Cinéma en 2000 avec les deux premiers Ju-On. Des films flippants qui vont créer un engouement et lancer la machine The Grudge, dont Shimizu aura bien du mal à se détacher. En 2001, il signe son premier film pour le cinéma avec Tomie Rebirth, très bon opus de la saga, puis fera ses propres remakes au Japon de Ju-On avec Ju-On the Grudge 1 et 2, avant de s’accorder une petite pause en tournant Marebito (avec le génial Tsukamoto Shinya dans le rôle principal). Il revient alors à la saga The Grudge en signant le remake Américain, puis le second (il aura quand même fait 6 fois le même film…), puis réalisera le sympathique Réincarnation (encore une histoire de fantôme). Son film suivant fut, encore et toujours, une histoire de fantôme. Shock Labyrinth de son titre international diffère pourtant au départ de ce que Shimizu a fait jusque là, puisque le film s’inspire tout simplement d’une vraie attraction au Japon, supposé être (je n’ai pas été vérifier, mais un jour peut-être) la maison hantée la plus flippante au monde, et que le film a été tourné dans la vraie attraction. Voilà qui pourrait constituer un plus dans un film de flippe, surtout que Shimizu connaît bien les rouages du genre, depuis le temps. C’est donc avec une joie certaine que la vision du film commence, et en 2D s’il vous plaît. Le court générique met dans l’ambiance avec quelques plans sur la dite maison hantée, des escaliers rouges, des plumes tombant d’on ne sait où, des enfants, de longs couloirs lugubres, une peluche. Le début est énigmatique (comme souvent chez Shimizu), et donne envie de voir la suite devant une maîtrise certaine, qu’elle soit visuelle ou auditive. Le bougre nous donne envie d’en voir plus en nous montrant juste un aperçu de ce qui nous attend.

Les plans sont magnifiques, les couleurs très travaillées, tout comme l’ambiance. Shock Labyrinth promet beaucoup. On nous présente rapidement les différents personnages principaux : un groupe d’amis qui se retrouve après de longues années. Des personnages variés : deux hommes tout ce qu’il y a de plus banal, dont un homme ayant quitté la région il y a dix ans après la mort de sa mère, une jeune aveugle et la petite sœur de Yuki, disparue depuis des années. Le drame commence lorsqu’une jeune femme les rejoint en disant s’appelle Yuki. Aucun doute, il s’agît bien de la disparue, la grande sœur de Miyu. Quelques événements assez étranges se produisent, et après cette introduction, notre groupe de personnage conduit Yuki à l’hôpital, et dés leur arrivée, le cauchemar commence. Mais pour le spectateur, ce n’est absolument pas le cauchemar auquel il s’attend, ce qui peut bien surprendre de la part de Shimizu, et décevoir. Yuki disparaît à nouveau et notre groupe de 4 amis vont se lancer à sa recherche, avant de constater que l’hôpital est absolument désert, et qu’ils sont dans l’hôpital hanté qu’ils ont tous fréquentés étant jeunes. Shimizu oblige, le réalisateur va volontairement déstructurer sa narration, séparer ses personnages, et faire intervenir des événements surnaturels. Mais cependant, le film de Shimizu ne fera jamais peur. On en vient même à se demander, malgré la qualité de sa direction artistique et les décors dont il dispose, si cela l’intéressait dans la construction de son récit. La plupart du temps, on a l’impression que Shimizu est bien plus intéressé par l’aspect dramatique de son récit. Les effets de trouilles à proprement parlé, les apparitions furtives, les sons glutineux de fantômes, les apparitions dans les miroirs, il n’y en aura pas un seul dans Shock Labyrinth. Ce choix peut surprendre et largement décevoir la plupart des spectateurs potentiels du métrage, mais ce serait passer à côté d’autre chose.

Shimizu fait preuve de plus de maturité dans le traitement de son histoire et dans la dramaturgie générale. Ces personnages sont bien développés et il parvient à nous tenir en haleine jusqu’au final. Il ne cède pas aux effets faciles pour faire peur mais préfère poser son ambiance doucement pour mieux nous dévoiler son drame, finalement plus humain que surnaturel. En tant que film d’épouvante pur et dur censé faire peur, Shock Labyrinth est une énorme déception, puisqu’à aucun moment il ne fera peur, ni sursauter. Shimizu pourtant a bien exploité ces décors, les cadrages sont très bien trouvés, mais la peur ne vient pas. Toujours est-il que niveau ambiance, de nombreuses scènes parviennent à sortir du lot. On pensera au début aux « visions » d’un des personnages avec cet énorme escalier aux bords rouges qui descend. Il y aura également une splendide scène se déroulant dans un couloir où tombent des gouttes d’eau au ralenti. Oui, Shimizu a vraiment maîtrisé son film, bien qu’oubliant un peu son aspect de peur soudaine, et c’est pour cela aussi que Shock Labyrinth se révèle être un film tout à fait recommandable. On ne s’y ennuie pas, les images sont belles, l’ambiance intéressante, les acteurs crédibles, le final bien trouvé (bien que simpliste finalement), mais il lui manque indéniablement ce qui fait la force des grands films d’horreur. Surtout que si j’en crois Oli de Echec et (ciné)mat (http://echecetcinemat.wordpress.com), l’attraction avait un réel potentiel, oublié en chemin par Shimizu.

Les plus

La mise en scène
L’ambiance générale
Les décors
Le rythme soutenu

Les moins

Ne fait absolument pas peur
Final simpliste
 

En bref : Shimizu mise sur une intrigue dramatique plus qu’horrifique, ça se révèle sympa à défaut d’être inoubliable.

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