RIGOR MORTIS (殭屍) de Juno Mak (2013)

RIGOR MORTIS

Titre original : Rigor Mortis – 殭屍
2013 – Hong Kong
Genre : Ghost Kung-Fu
Durée : 1h41
Réalisation : Juno Mak
Musique : Nate Connelly
Scénario : Philip Yung et Jill Leung

Avec Chin Siu-Ho, Anthony Chan, Kara Hui, Pau Hei-Ching, Lo Hoi-Pang, Richard Ng et Chung Fat

Synopsis : Ancienne vedette de cinéma abonnée aux rôles de chasseurs de vampires, Chin Siu-Ho vit désormais une longue traversée du désert. Alors que le destin s’acharne contre lui, il prend une chambre d’hôtel, la 2442, pour y mettre fin à ses jours. Son geste est interrompu par la présence autour de lui d’autres résidents que Siu-ho ne tarde pas à trouver étranges…

Avant d’être un réalisateur, Juno Mak était acteur, et même chanteur. Aperçu dans les films Cat III qu’étaient Dream Home puis Revenge : A Love Story, il passe à la réalisation en 2013 avec ce Rigor Mortis. Et plutôt que de continuer dans cette voie en faisant encore un film choc, il se tourne plutôt vers le film hommage, cette fois-ci envers un genre bien particulier qui a fleuri dans les années 80 à Hong Kong avant de s’éteindre doucement e n quelque sorte. Ce genre n’est autre que la Ghost Kung-Fu Comedy, créé par Sammo Hung en 1980 avec L’Exorciste Chinois, puis rendu célèbre en 1985 avec Mr Vampire et ses suites, bien que de qualité variable. Rigor Mortis est donc un hommage, avant tout visuel, qui dépoussière un peu le genre, en lui retirant certaines données (l’aspect comique par exemple), et le modernise. Aucune surprise à voir Shimizu Takashi en producteur quand on voit l’approche qui par moment fait plus penser à un film de fantômes Japonais qu’à un film de la belle époque. Pour autant, Rigor Mortis constitue un hommage de taille, autant avec ses acteurs, son histoire et sa mythologie. Pour le fan, c’est assurément un grand moment, réalisé avec sérieux, bien que l’on pourra lui reprocha un aspect assez vide en terme d’histoire.

Nous suivons donc Chin Siu-Ho, joué par… Chin Siu-Ho, acteur en pleine traversée du désert, connu pour avoir été longtemps un chasseur de vampire. L’hommage est donc là dés les premiers instants, puisque Chin Siu-Ho fut l’assistant dans Mr Vampire en 1985, et fut dans d’autres métrages du genre comme New Mr Vampire en 87 ou Vampire VS Vampire en 1989. Mais le casting ne s’arrête pas là puisque l’on aura droit dans l’autre rôle important du métrage en chasseur d’esprit Anthony Chan, acteur principal de Mr Vampire 4 et tant d’autres métrages, et dans d’autres petits rôles le grand Richard Ng (Mr Vampire 3), Chung Fat (L’Exorciste Chinois) et d’autres acteurs bien connus de cette époque bénite. Si l’aspect comédie est totalement absent de Rigor Mortis, les rites des chasseurs de vampires sont bien là, et le film compte sur deux éléments pour combler son manque d’histoire, puisque celle-ci tient en deux lignes. Dans un premier temps, son aspect nostalgique envers le genre, puis sa mise en scène, qui avouons le, met le paquet pour nous en mettre plein la vue. Décors étranges et exigus, cadrages millimétrés, filtres de couleurs, ambiance pesante, oui, visuellement, c’est sublime. Il faut bien ça, car outre son histoire simpliste, Rigor Mortis possède un rythme très lent qui ne plaira pas à tous.

Les personnages sont déprimés, vieux pour certains, Rigor Mortis mise sur son ambiance et sur les liens et le passé des personnages plutôt que sur un rythme soutenu, ce qui ne l’empêche pas de nous offrir pas mal d’apparitions, et même quelques combats. Les créatures sont finalement assez nombreuses, et l’on retrouvera avec plaisir dans la dernière partie du film un vampire sauteur, même si ici, il faut bien avouer que la bête est très énervée et brutale, comparée à ces ainés. Rigor Mortis se permettra même au détour de certaines séquences d’être gore, chose assez rare dans le genre pour le signaler. Juno Mak prouve qu’il sait filmer un film, et c’est sans doute un peu trop focalisé sur cet aspect de son métrage et sur l’hommage (on verra même des photos d’acteurs de la bonne époque par-ci par-là, et le film est dédié à Lam Ching-Ying et Ricky Hui), mais rend son film par la même occasion honnête, attachant, et débordant de bonnes idées. Certaines n’apprécieront pas forcément l’aspect plus moderne adopté par le métrage et son rythme lent puisque se focalisant beaucoup sur ses personnages, mais le métrage a parfaitement fonctionné pour ma part.

Les plus

Techniquement somptueux
Revoir tous ces acteurs
L’hommage est intéressant

Les moins

Rythme très lent

En bref : Juno Mak livre un bel hommage doublé d’une mise en scène sublime. Le scénario se fait parfois un poil vide et le rythme lent mais si on adhère, le spectacle est là.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading