CRIMES DANS L’EXTASE (Sie Totete in Ekstase) de Jess Franco (1971)

CRIMES DANS L’EXTASE

Titre original : : She killed in Ecstasy – Sie Totete in Ekstase
1971 – Allemagne / Espagne
Genre : Vengeance
Genre : 1h20
Réalisation : Jess Franco
Musique : Manfred Hubler et Siegfried Schwab
Scénario : Jess Franco

Avec Soledad Miranda, Fred Williams, Paul Muller, Howard Vernon, Ewa Stromberg et Jess Franco

Synopsis : Le docteur Johnson est un scientifique ambitieux, faisant des expériences en mélangeant les hormones animales et humaines. Ses quatre supérieurs vont le réprimander et le radier de l’ordre des médecins, ainsi que détruire ses expériences. Johnson va tomber en dépression puis se suicider. Sa femme, désespérée, va décider de se venger des quatre scientifiques…

Parfois, quand on a envie de se faire du mal, rien de plus simple : chercher dans sa collection un titre honteux et oublié réalisé au choix par Jean Rollin ou Jess Franco. Réalisateurs cultes, ils n’auront pas signés que des mauvais films, certains de leurs métrages étant même plus intéressants qu’ils n’y paraissent, mais face à leur impressionnante filmographie (201 films pour Franco d’après Imdb, et je pense qu’ils en ont forcément oubliés certains signés sous un pseudonyme…), on trouve à boire et à manger, et à côté de films potables et intéressants, on trouve du néant, du vide, du chiant, de l’emmerdant, du catastrophique, et ce en pagaille. Il faut dire que le réalisateur est réputé pour se lancer dans des projets pour l’amour d’une idée. Et que se passe-t-il lorsque cette idée est en boite. Et bien il bâcle le reste du métrage. Crimes dans l’Extase fut tourné en Juillet 1970… soit moins d’un mois après que Franco ai terminé son film précédent, le très sympathique Vampyros Lesbos. Bonne période pour le réalisateur, qui tourne avec sa muse, Soledad Miranda. Le rapide retour des deux sur un plateau pour le film fera reprendre au réalisateur une grande partie de l’équipe de son précédent volet. Le directeur de la photo, ainsi que le monteur et les deux compositeurs de Vampyros Lesbos reviennent. Outre Soledad Miranda, Paul Muller et Ewa Stromberg reviennent également.

Crimes dans l’Extase nous propose donc sans surprise de retrouver ce que l’on a aimé (ou détesté, au choix) dans Vampyros Lesbos. Même esthétique, même musique psychédélique, même façon de filmer, cadrages, montage fonctionnant sur les mêmes bases, et mêmes visages. Encore une fois, Franco rend sublime son actrice à l’écran. Malheureusement, on retrouve également dans tout ça les défauts habituels de Franco, comme un gros abus des zoom, du faux sang franchement mal fichu. Heureusement, encore une fois, le film se fait court (1h13) et la pilule passe facilement encore une fois, même pour le néophyte (s’il ose le regarder). Mais il faut bien se dire que malgré tout, Crimes dans l’Extase se fait moins bon que Vampyros Lesbos. Déjà, son histoire de vengeance se fait bien plus classique et donc bien plus simple et déjà vu. Franco fait dans la simplicité et la facilité, mais pas nécessairement pour le meilleur. La première partie de son métrage est en soit très classique, mais plutôt bien menée, avec la voix off de Soledad Miranda qui nous raconte le tout.

Dès le départ, on sent, comme toujours, le tournage express. Franco aime les zoom et en use et abuse, faisant ainsi apparaître des défauts de mise au point, à moins que l’effet ne soit voulu… auquel cas son aspect est très très spécial. Si Soledad Miranda est sublime à l’écran et se montre convaincante et naturelle, d’autres acteurs sont plutôt inexpressifs et peu concernés. À noter que Franco joue dans son métrage mais ne sera pas crédité, mais qu’il se fera malgré tout capturé par Soledad en deuxième partie de métrage pour une scène qu’il a du apprécier tourner… Franco pose donc dans sa première partie son ambiance, et la musique du duo fonctionne à merveille. Lorsque débarque la seconde partie, la vengeance donc, Franco tourne son film simplement, sans réelles surprises encore une fois, et ses mises à morts se font parfois un brin répétitives. Il filme néanmoins son actrice sous tous les angles, probablement sa motivation pour le métrage. Il oublie également quelques personnages en cours de route (le détective par exemple) pour se focaliser uniquement sur son personnage féminin. Avec un peu plus de rigueur et d’originalité, son film aurait probablement été encore meilleur. Il demeure un film sympathique au sein d’une bien trop grande filmographie.

Les plus

Ça se suit plutôt bien
Soledad Miranda
La musique

Les moins

Ah Franco et les zoom
Trop classique, peu de surprises

En bref : Direct après Vampyros Lesbos, Franco enchaîne avec la même équipe sur un film de vengeance. Moins réussi, plus classique, mais l’ambiance est toujours là et ça se regarde.

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