I AM A GHOST de H.P. Mendoza (2012)

I AM A GHOST

Titre original : I Am a Ghost
2012 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h16
Réalisation : H.P. Mendoza
Musique : –
Scénario : H.P. Mendoza

Avec Anna Ishida, Rick Burkhardt et Jeannie Barroga

Synopsis : Les journées d’Emily se suivent et se répètent inlassablement. Prisonnière d’une demeure victorienne, elle apprend par l’intermédiaire d’une médium qu’elle est en réalité un fantôme. Ensemble, elles vont tenter de trouver le moyen pour Emily de passer « de l’autre côté ». Une démarche qui lèvera le voile sur de sombres et effrayants secrets…

C’est avec un budget de seulement 10 000 dollars, 3 acteurs en poche et un lieu unique que H.P. Mendoza se lance dans l’aventure du film I Am A Ghost, le second métrage d’une courte carrière méconnue et probablement vouée à rester dans l’ombre malgré d’évidentes qualités. Car I Am a Ghost est un film intéressant, partant de thématiques très rarement exploitées dans le monde du cinéma et baignant dans une ambiance étrange et réussie, mais également un film souffrant des défauts de ses qualités, d’un manque de rythme certain. Les dix premières minutes du métrage souffrent par exemple clairement de son manque de rythme, et de l’aspect totalement voulu de répétition. On y découvre la jeune Emily, jouée par Anna Ishida, qui jour après jour, a la même vie monotone. Elle se lève, prend son petit déjeuner, se regarde dans le miroir, part faire les courses, se pose dans le salon. Le réalisateur veut jouer sur cet aspect répétitif et multiplie les journées, en utilisant à chaque fois les mêmes plans, parfois en les commençant plus tôt, en les allongeant ou à l’inverse, en les raccourcissant. Mais commencer son film ainsi, en enchaînant les journées identiques pendant dix minutes ne rend pas forcément son film accessible d’office. Il faudra s’armer de patience pour en percer les secrets et donc les qualités.

Si le titre ne nous cache finalement pas grand-chose du sujet du film, le traitement lui sera original, et le réalisateur nous lance une vision assez unique du sujet, puisqu’Emily est en réalité un fantôme, destinée à revivre encore et toujours la même journée, sans pouvoir quitter sa maison. Lorsqu’elle se rend dans le salon, elle discute avec une exorciste qu’elle ne peut voir, et qui essaye de la guider vers la lumière. Mais dès qu’elle quitte la pièce, elle oublie ce qu’il vient de se passer et la même journée recommence. Heureusement, par moment, les souvenirs lui reviennent et permettent donc à la « thérapie » d’évoluer. Voilà donc un postulat étrangement intimiste et surtout psychologique sur le thème du fantôme. Pas de gros twist, puisque très rapidement, Emily est consciente de son état de fantôme. La mise en scène de H.P. Mendoza va dans le sens de son sujet, simple, intimiste, optant pour des plans posés et lents, jouant avec les filtres, les couleurs, la luminosité. Même au niveau sonore, il joue énormément sur les silences et les sons de vents, installant par moment une ambiance assez lourde.

Malheureusement, aussi soigné soit sa mise en scène, et aussi original et intimiste soit son traitement, I Am a Ghost souffre néanmoins de son rythme très lent qui en découragera plus d’un, et de son aspect répétitif totalement volontaire mais pas toujours hyper bien amené, ou du moins parfois peut-être un peu trop étiré, surtout que le métrage dans son ensemble ne dépasse pas 1h15. De même, si la mise en scène et la mise en place de certains éléments de l’intrigue fonctionnent à merveille, on pourra regretter l’aspect cheap de certains effets arrivant tardivement et désamorçant quelque peu l’ambiance tendue qui était installée jusque là. Néanmoins, pour peu que l’on apprécie le genre et que l’on souhaite se plonger dans un film sortant de l’ordinaire et de la production cinématographique actuelle à base de Paranormal Activity 275, I Am a Ghost a de bons atouts.

Les plus

Une excellente ambiance

La mise en scène collant à son sujet

Différent

Les moins

Long à démarrer

Quelques effets ratés

 

En bref : Malgré quelques défauts, l’exercice reste intéressant et par moment maîtrisé.

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