TOKYO GORE POLICE (東京残酷警察) de Nishimura Yoshihiro (2008)

TOKYO GORE POLICE

Titre original : Tôkyô zankoku Keisatsu – 東京残酷警察
2008 – Japon
Genre: Gore
Durée : 1h50
Réalisation : Nishimura Yoshihiro
Musique : Nakagawa Kô
Scénario : Kaji Kengo, Nishimura Yoshihiro et Nakoshi Sayako

Avec Shiina Eihi, Itao Itsuji, Benny Yukihide et Asano Maiko

Synopsis : Ruka est flic dans la police de Tokyo, qui a été privatisée. Sa mission est d’exterminer les mutants, êtres violents qui ont la particularité de régénérer leurs membres coupés en les transformant en arme redoutable.

Et voilà, après The Machine Girl, le dernier petit bijou qui nous arriva du Japon en 2008. Pour nous remettre au goût du jour, The Machine Girl était une production japonaise faite pour l’exportation, qui se voulait avant tout gore et fun. Si le contrat était remplit, on pouvait tout de même reprocher quelques longueurs au métrage et une première partie se voulant plus sérieuse et dramatique, et donc en contraste total avec le reste du film. Tokyo Gore Police est le nouveau film sortant du même studio, et tente de corriger certaines erreurs, tout en allant encore plus loin dans le gore, le sexe et le fun, et, bon point, il y parviendra très facilement. Tokyo Gore Police est donc le second film de Nishimura Yoshihiro, après un métrage passé totalement inaperçu en 2004. Pour autant, il n’est pas inconnu, puisqu’ayant travaillé sur les effets spéciaux de films barrés et variés tels The Machine Girl justement, mais également L Change the world de Nakata Hideo et la plupart des films de Sono Sion depuis ses débuts, et depuis réalisateur de Helldriver. Autant dire que le métrage semblait être entre de bonnes mains, surtout si l’on ajoute que le scénario est signé par le superviseur de Uzumaki et que l’on retrouve dans le rôle principal Shiina Eihi, qui ne jouait autre que Asami dans le traumatisant Audition de Miike Takashi. Un film entre de bonnes mains, et dés la séquence d’ouverture, on sait à quoi s’attendre et le doute n’est plus là, Tokyo Gore Police s’annonce comme un pur délire de 1h50 qui ne nous décevra pas. Nous faisons la connaissance de Ruka, jouée donc par Shiina Eihi, qui est officier de police, une police différente de ce que l’on connaît, depuis la privatisation de celle-ci. Son travail est simple : rétablir l’ordre dans la ville et traquer les mutants, qui apparaissent de plus en plus souvent ces temps ci. Les mutants sont des humains comme les autres, à l’exception que dés qu’un de leurs membres est sectionné, celui ci repousse, transformé en arme mortelle. Ainsi, un bras coupé peut se transformer en tronçonneuse. Vous pouvez facilement imaginer le reste. Ruka elle même n’est pas un policier comme les autres, puisqu’elle s’automutile.

Voilà déjà matière à laisser libre cours à l’imagination des scénaristes et surtout du réalisateur, qui s’occupe également des effets spéciaux (mais aussi du montage), qui sont pour la plupart d’un très bon niveau, tandis que certains restent rudimentaires et grossiers. Mais la majeure partie du temps, le spectateur en aura pour son argent. Tous les personnages sont totalement barrés, les situations les plus tordues arriveront, le sang va gicler à profusion (on a parfois du mal à imaginer qu’un homme puisse avoir autant de sang dans son corps… ah normal, ce n’est pas le cas) et le film poussera la plupart du temps le bouchon encore plus loin en se la jouant Robocop ou Starship Troopers, ou entrecoupant le métrage avec des fausses pubs totalement délirantes et de mauvais gout. Ces fausses pubs sont un morceau de choix dans le métrage tant elles ne reculent devant rien, nous en verront pour la police, mais aussi pour stopper ou encourager les suicides. Même si ces dernières sont totalement stupides, elles ne laissent pas totalement de marbre face à un problème encore bien trop présent dans la société japonaise. Mais là n’est pas le cœur du film, puisque celui ci nous parle bel et bien du parcours de Ruka, de sa traque des mutants et de la recherche du meurtrier de son père. Bien entendu, les deux affaires sont liées. Premier constat, si dans le métrage, tout va vite, tout est fun (même les explications sont racontées et filmées de façon comiques), quelques longueurs demeurent par moment. Tout le gore présent dans le métrage, aussi fun soit-il, reste totalement gratuit, et finalement, on ne s’en plaindra pas, mais en milieu de récit, le métrage ne parviendra pas à cacher ses faiblesses de scénario, et il faudra attendre la dernière partie du métrage, avec la rébellion de Ruka contre la police, et voir la police massacrer tout le monde, pour avoir du renouveau, et pas des moindres.

Mais grâce au dynamisme de sa mise en scène, de la qualité des effets spéciaux et des millions d’idées délirantes que le film nous projette à la gueule en si peu de temps (et dans une moindre mesure, de son interprétation correcte et de son fond assez pessimiste), Tokyo Gore Police parvient à se hisser au dessus de nombreuses autres productions produites pour l’international, malgré peut être une petite dizaine de minutes en trop. Le film s’avère tellement inventif et imaginatif, que l’expression trop n’est jamais assez prend tout son sens. Le réalisateur aura dit dans une interview avoir utilisé plus de 4 tonnes de faux sang pour le tournage, et cela se voit à l’écran. Que ce soit les têtes qui soient coupées, ou les mains (voir pire, je vous laisse imaginer quoi), le sang jaillit jusqu’à vider totalement le personnage de son sang. Tout cela fait bien évidemment plus rire qu’il ne dégoute, mais le réalisateur réserve néanmoins certains passages bien dégoutants, entre une fausse pub et un démembrement. Pour l’occasion, on retrouve même Sakaguchi Tak, acteur connu depuis sa prestation dans le Versus de Kitamura, en mutant. Tokyo Gore Police ne recule devant absolument rien, que cela soit sanglant ou sexuel, lui assurant une bonne place chez les amateurs du genre, d’autant plus que l’on reconnaît des influences américaines, outre les films de Verhoveen, provenant de chez Cronenberg. Un cocktail détonnant !

Les plus

Du gore qui tâche
Les fausses pubs
Quelques excellentes idées
Délirant

Les moins

Quelques baisses de rythme

En bref : Un film qui ne plaira pas à tout le monde, mais un film gore totalement délirant qui se démarque des autres. C’est gratuit, fun, peut-être un poil trop long, mais quel bon moment.

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