FULL ALERT (高度戒備) de Ringo Lam (1997)

FULL ALERT

Titre original : 高度戒備
1997 – Hong Kong
Genre : Policier
Durée : 1h38
Réalisation : Ringo Lam
Musique : Peter Kam
Scénario : Lau Wing-Kin et Ringo Lam

Avec Lau Ching-Wan, Francis Ng, Amanda Lee, Monica Chan, Jack Kao, Raymond Tso et Chin Ka-Lok

Synopsis : Un flic met la main sur un meurtrier. Petit à petit, il va acquérir la conviction que le meurtre en question n’est en fait que la première étape d’une opération de plus grande envergure. Il va alors donner tout ce qu’il a dans le ventre et dans le cœur pour résoudre cette affaire.

En 1997, pour beaucoup, Ringo Lam ne referait pas de grands films comme à la fin des années 80 et début 90. City on Fire, Prison on Fire, Full Contact semblait bien loin après des films comme Great Adventurers ou Risque Maximum avec Jean Claude Van-Damme. Et pourtant, avec Full Alert, il effectue un retour aux sources saisissant, un film noir de chez noir, avec des personnages sans cesse tiraillés entre le bon et le mauvais. Le genre de personnages que Ringo Lam adore depuis ses débuts. Après Chow Yun-Fat dans City on Fire, flic infiltré chez les truands qui va se prendre d’amitié pour l’un d’eux, et après Anthony Wong dans Full Contact, petite frappe hanté par son passé et sa trahison envers son meilleur ami, Ringo Lam retourne encore une fois à une histoire simple mais suffisamment développée, sombre et peuplée de personnages forts que la sauce prend immédiatement. Ringo Lam nous propose donc la confrontation entre un flic et un truand. Classique sur le papier oui. Les deux sont joués par Lau Ching-Wan, habitué de Johnnie To, dans le rôle du flic et de Francis Ng (Infernal Affairs 2) dans le rôle du truand. À noter que les deux se retrouveront quelques années plus tard pour The H.K. TRiad et pour la scène d’ouverture de Colour of the Truth.

Une confrontation noire et psychologique, puisque chacun connaît les faiblesses de l’autre, et les conséquences que pourraient avoir leurs actions, chacun ayant déjà tué, et le vivant mal, hantés par ce souvenir. La scène de visite en prison arrivant assez tôt dans le métrage sera un modèle dans le genre, tant la tension se fait sentir. La peur de la mort, de ses conséquences, pour le meurtrier, est au cœur du film, et cette noirceur ne quittera jamais un seul instant la bobine. Ringo Lam semble au sommet de son art tant tout fonctionne à merveille et qu’aucune fausse note ne souhaite s’inviter au tableau. Que ce soit les acteurs, la tension, les thèmes abordés et leur traitement, ainsi que les rares scènes d’action, aux cadrages millimétrés, tout est magnifique dans Full Alert.

Une beauté morbide puisque traitant de la mort et surtout de son appréhension, mais beauté tout de même. Ironiquement, comme ce fut le cas pour City on Fire et d’autres auparavant, les personnages féminins semblent quelque peu en retrait, peu présents, mais possèdent néanmoins une grande importance, puisque autant les personnages de Lau Ching-Wan que de Francis Ng ont une petite amie, amenant ainsi dans leur vie encore plus de doutes. Des personnages qui se complètent, qui se ressemblent, qui pourraient même quasiment s’intervertir alors qu’ils sont chacun d’un côté différent de la loi. De ces personnages profondément humain et de cette ambiance sombre, Ringo Lam parvient en plus à nous offrir des scènes marquantes et faisant définitivement froid dans le dos, comme lorsque Lau Ching-Wan tirera par accident sur un passant, mais continuera sa poursuite comme si de rien n’était, trop obsédé par sa mission. Dans le même ordre d’idée, comment ne pas penser à son final, qui marque longtemps encore après sa vision. Pour son retour à Hong Kong, Ringo Lam prouve qu’il n’a absolument rien perdu de son talent, loin de là, livrant un de ses meilleurs films haut la main !

Les plus

Un film très noir
Des personnages travaillés et humains
Lau Ching-Wan et Francis Ng
Une mise en scène parfaite

Les moins

Personnages féminins en retrait

En bref : Ringo Lam au sommet de son art livre un polar noir et désespéré.

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