TWILIGHT TENTATION (Twilight: New Moon) de Chris Weitz (2009)

TWILIGHT TENTATION

Titre original : Twilight: New Moon
2009 – Etats Unis
Genre : Romance niaise partie 2
Durée : 2h18
Réalisation : Chris Weitz
Musique : Alexandre Desplat
Scénario : Melissa Rosenberg d’après le roman de Stephenie Meyer

Avec Kristen Stewart, Robert Pattinson, Peter Facinelli, Ashley Greene, Rachelle Lefevre et Taylor Lautner

Synopsis : Abandonnée par Edward, son vampire amoureux, Bella ne s’en remet pas. Pour combler son vide affectif, Bella cherche de l’adrénaline, court des risques. Jacob, son ami, qui s’avère être un loup garou, va tenter de la protéger à la place d’Edward.

Yoooohooooo, Twilight, chapitre 2, tentation. Après la merde sans nom qu’était le premier, voilà donc la suite. Que va-t-il donc se passer ? Plus d’action (pas difficile) ? Plus d’amour (pitié nooooooooon) ? Plus de retournements de situations (ce ne serait pas un mal) ? Et bien ce second chapitre fait en gros tout ce qu’il ne faut pas faire. Multiplier les défauts de l’original par deux, et lui supprimer ces qualités… En fait non, car il n’y avait pas vraiment de qualité. Ainsi, le carnage continue, faisant gagner aux fans, les jeunes femmes d’en moyenne 14-15 ans pour rappel, un deuxième mot de vocabulaire dans les salles de cinéma : « Jaccooooooob ». Un grand phénomène que je ne parviens toujours pas à comprendre. Enfin bref, encore une fois, dans cet opus, il ne va se passer strictement que dalle. Dans le premier, il avait fallut une heure à Bella pour comprendre qu’Edward était un vampire, 1h40 pour voir une scène d’action torchée qui visiblement n’a jamais intéressée ni l’écrivain, ni la scénariste, ni la réalisatrice, et 1h50 pour une belle (hmm hmm) déclaration d’amour. Le second parvient à faire pire, avec une histoire encore plus réduite, des scènes encore plus allongées, et un ennui encore plus profond. Ainsi, résumons le métrage. Bella et Edward s’aiment (pendant 10 minutes), Edward part (10ème minute), Bella est triste et veut souffrir (de la 10ème minute à 1h30), Jacob est un loup garou (50ème minute) qui se coupe les cheveux et se met toujours torse nu (tout le film), et qui aimerait bien visiter le derr… se faire Bella (tout le film aussi). Bella retrouve Edward (1h30), Edward demande Bella en mariage (2h02), générique de fin (de 2h02 à 2h10). Oui mesdames et messieurs, 2h10 pour ça, 2h10 pour faire avancer une histoire qui aurait fait un court métrage peut être honnête car circoncis. 2h10 sans action, 2h10 de dialogues mielleux en veux tu en voilà, 2h10 de « Jaccooooob » et de « Edwaaaaaaard ».

Au programme malgré tout, un changement de réalisateur, un changement de compositeur. Adieu Catherine Hardwicke (qui a commis depuis Le chaperon rouge), bonjour Chris Weitz, adieu Carter Burwell, bonjour Alexandre Desplat. Si seulement on aurait pu tout simplement changer la scénariste, et refuser toutes les futures publications de Stephenie Meyer pour une durée d’au moins 45 ans, le monde se porterait mieux. Le changement de réalisateur, qu’est ce que cela apporte donc au récit. Plus de filtres ternes affreux sur l’image, ce qui n’est pas un mal, voilà pour la grande nouveauté de cet opus. Malheureusement, si on y gagne quelque chose indéniablement, on y perd tellement dans le reste. Oui, il arrive que l’on perde des choses que l’on n’avait pas nécessairement vues dans le premier film. Ainsi, si le récit ajoute une nouvelle race de monstre dans le métrage avec des loups garous, Chris Weitz, le nouveau réalisateur (le premier American Pie, pour vous situer un peu tout ça), décide de les transformer en gay torse nu à la David DeCotteau à même de faire crier toutes les midinettes de la salle. Oui, Jacob, toutes les dix minutes, retirera son tee-shirt. « Oh Bella, tu saignes, attends prend mon tee-shirt »… Niveau interprétation, pas de grands changements, les deux acteurs principaux, Robert Pattinson et Kristen Stewart, sont toujours aussi expressif qu’un macchabé dans une morgue. Les rôles secondaires ne s’en sortent pas trop mal, mais comme là n’est pas le cœur du récit… Car oui, ce qui plaît avant tout aux spectateurs (euh, spectatrices), c’est l’amour. Et là, ça y va pendant bien les deux heures du métrage. De l’amour, des phrases mielleuses, ça tourne en rond pour rien du tout, on se fait chier royalement, et on est totalement dégoutés.

Imaginez un peu toutes les situations les plus clichées, les plus niaises, les plus détestables possibles, et vous obtiendrez Twilight Tentation. Un film qui préfère se fourvoyer dans de bien profonds abysses plutôt que de faire avancer les choses. Soyons clair, en comptant à la fois l’histoire du premier et du second opus, cela aurait fait un petit film d’une heure et demi facile, sauf que non, on atteint à présent la durée de 4h, et il est flippant de constater cela vu la maigre épaisseur de l’ensemble, et que certains films atteignant pratiquement cette durée sont bien plus palpitants. S’il y aura bien une chose pouvant sauver ce Twilight Tentation du zéro absolu et du vide intersidéral, ce sera une séquence, unique, dans laquelle la vampire Victoria refera son apparition et sera poursuivie par des loups garous dans la forêt, séquence trop courte mais maîtrisée malgré des effets numériques un peu ratés pour les loups. Les loups garous justement, reparlons en un peu. Quand ils ne sont pas transformés, ils viennent d’un film de DeCotteau, lorsqu’ils sont en loups, ils semblent sortis d’un film d’animation un peu raté, ou alors peut être bien que le réalisateur a filmé son berger allemand, a doublé sa taille et l’a incrusté dans le film… Après le traitement raté du vampire dans le premier opus, le traitement raté du loup garou. Aucun respect pour des années et années de culture cinématographique, et même littéraire, car il faut bien avouer que si une adaptation est toujours décevante en comparaison du roman, Twilight le roman ne doit pas non plus briller pour ses qualités. Pour finir, je me dois de préciser en quelques mots l’évolution de la morale par rapport au premier film. Dans le premier, alors que nous avions un « soit inexpressive, tais toi, soit prude, trouve un homme qui t’espionne et peut surgir n’importe quand », nous avons maintenant droit à un « Même s’il te jette comme une merde et te fais souffrir, soit toujours là pour lui et pardonne tout ». Mais bien sur…

Les plus

Une séquence réussie en forêt

Les moins

Il se passe encore moins de choses…
Les deux expressions des acteurs
La vision du loup garou…
Toujours un film pour midinette
C’est archi mauvais à tous les niveaux
 

En bref : La suite ratée d’un film raté, ou comment faire pire à tous les niveaux.

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