TSUMUGI (制服美少女 先生あたしを抱いて) de Takahara Hidekazu (2004)

TSUMUGI

Titre original : Seifuku Bisyojo Sensei Atashi Wo Daite – 制服美少女 先生あたしを抱いて
2004 – Japon
Genre : Érotique
Durée : 1h01
Réalisation : Takahara Hidekazu
Musique : Nojima Kentaro
Scénario : Takahara Hidekazu

Avec Aoi Sora, Kobayashi Satoshi, Naha Takashi et Nakano Shigeru

Synopsis : Tsumugi est une jeune écolière à la vie simple. Elle surprend un jour son professeur Katagari avec une autre professeur, alors que sa femme, absente, est sur le point d’accoucher. Tsumugi va alors, sans contraintes si arrière pensé, séduire son professeur, ainsi qu’un de ses camarades de classe, un garçon réservé. Mais petit à petit, son professeur va tomber amoureux d’elle, alors que Tsumugi va plus s’attacher à Kosuke, son camarade de classe.

Dans le monde du V-Cinema au Japon, on a surtout trois genres de produits: le film d’horreur, le film de Yakuza et le film érotique. Produits souvent à la chaîne, ils ne coûtent pas grand-chose en fabrication, et peuvent faire des heureux sur le marché de la location. Et si on a de plus en plus de métrages fauchés et torchés, parfois, il arrive que certains de ces films sortent du lot. Le principal problème des films dit érotique, c’est qu’ils se contentent d’aligner des séquences érotiques banales et répétitives, sans se soucier d’une recherche esthétique ou d’un semblant d’histoire (hein les Missing 44 et j’en passe). Erotic Ghost Siren, déjà avec Aoi Sora, sortait des sentiers battus (comme, dans le milieu purement pornographique, les films The Last Rose et Malice in Lalaland), en proposant une intrigue policière et un vrai travail visuel. Coïncidence, ce Tsumugi, datant d’un an plus tôt, met en avant la même vedette : Aoi Sora, qui, avant de jouer dans des films érotiques (appelés pinku au Japon), jouait déjà avec son corps dans des films pornographiques (et avec de jolies mosaïques, c’est ça aussi le sexe au Japon). Bref, Tsumugi a remporté plusieurs prix dans des festivals, tout comme Aoi Sora, ce qui donc attire forcément l’attention. Et contre toute attente, Tsumugi est une bonne surprise. Tout simplement parce que malgré quelques fausses notes, il parvient à nous raconter une histoire (simpliste il est vrai, mais pas stupide ni sans intérêt, ce qui change tout), la mise en scène est travaillée, et qu’il ne s’avère pas répétitif, ou ennuyeux (il faut dire qu’il ne dure qu’une heure également). Mieux, les scènes érotiques, parfois barbantes à la longue dans ce genre de films, s’avèrent sensuelles et réussies.

Mieux encore, par moment, lors de ces scènes érotiques, tout de même assez nombreuses, le réalisateur parvient à véhiculer une émotion. Pourtant, soyons clair, l’amateur de films pinku se jettera avant tout sur ce film pour une raison simple : son actrice principale, très bien dotée par la nature. Heureusement, au delà de son physique, la petite Aoi Sora s’en sort plutôt bien, son jeu est convainquant, même si par moment, notamment en début de métrage, il lui arrivera de surjouer ses dialogues mais aussi tout simplement ses gestes. Bien que faisant également un peu parti de son personnage, cela peut surprendre aux premiers abords. Mais là où elle surprendra, ce sera dans toutes les scènes silencieuses précédant les scènes de sexe. L’actrice s’est investie dans le personnage, et ses nombreuses expressions passent à merveille. Les autres acteurs ne sont pas en reste, ils s’en sortent pour la plupart très bien. Les très nombreuses scènes où les personnages se cherchent (et se trouvent au lit…), se questionnent sur la nature de leurs actes et sur leurs ressentis. Ces scènes sont par moment même très fortes émotionnellement parlant, avec cette simple phrase revenant à de maintes reprises dans le métrage : « Je n’ai que ça ». Tsumugi, elle, découvre le sexe, ses sentiments, se questionne, questionne les autres également, mais limite ne veux pas de réponses, elle ne souhaite qu’une chose, profiter. Bien entendu, les choses changement pour elle au fur et à mesure du film. Mais elle souhaite aussi faire plaisir à son partenaire, comme en témoigne les deux scènes du film où elle demande tour à tour à Katagari puis à Kosuke de l’attacher, avant de leur dire qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent avec elle.

La seconde de ces scènes sera d’ailleurs un très grand moment. De leurs côtés, même si c’est Tsumugi qui déclenche chez eux le désir, et que c’est elle qui les cherche dans un premier temps, Katagari et Kosuke ressentiront eux aussi des sentiments assez variés. Kosuke ne sera pas aussi développé, mais Katagari possède une psychologie intéressante faisant que l’on s’attache quelque peu à son personnage, même s’il semble moins mature dans un sens que Tsumugi. Bien entendu, on ne pourra jamais totalement cautionner ses actes, cet homme trompant sa femme sur le point d’accoucher avec une de ses collègues, avant d’avoir une relation régulière avec Tsumugi. Le final, que l’on ne voit pas venir, joue la carte de l’émotion, et changement à jamais la vie de ses trois personnages, leur rappelant que la vie est triste, injuste, et qu’on n’a pas toujours ce que l’on veut. Sans être un grand métrage, le film maintient son intérêt et propose plus qu’un simple métrage érotique. Une bonne surprise de plus, simpliste aux premiers abords, mais qui cache bien son jeu.

Les plus

Une mise en scène travaillée
Aoi Sora investie
De belles scènes érotiques

Les moins

Le début, qui ne met pas forcément en confiance 

En bref : Un film érotique intéressant dans la psychologie de ses personnages et dans sa mise en scène, en plus de proposer de belles scènes de sexe.

2 réflexions sur « TSUMUGI (制服美少女 先生あたしを抱いて) de Takahara Hidekazu (2004) »

  1. Le pink-eiga n’est pas du V-Cinema puisqu’il est originellement destiné à une exploitation en salle!

    1. Oui c’est vrai au départ, maintenant par contre :/ Ça a perdu de sa saveur/valeur avec l’ère du tout numérique et les pinku immondes envahissent le monde du V-Cinema (comme le réalisateur Koshizaka Yasushi avec ces MISSING et autres)

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