THE TROLL HUNTER (Trolljegeren) de André Øvredal (2010)

THE TROLL HUNTER

Titre original : Trolljegeren
2010 – Norvège
Genre : Fantastique
Durée : 1h44
Réalisation : André Øvredal
Musique : –
Scénario : André Øvredal

Avec Otto Jespersen, Hans Morten Hansen, Tomas Alf Larsen et Johanna Morck

Synopsis : Un groupe de quatre étudiants partent tourner un documentaire dans le Nord de la Norvège. Rapidement, ils se mettent à suivre Hans, un chasseur étrange qui sort des nuits entières. Alors qu’ils le suivent, ils vont découvrir la vérité : Hans est un chasseur de Trolls. Il va accepter de se faire filmer et de tout leur révéler.

Les faux documentaires ou autres films tournés en caméra subjective, c’est devenu monnaie courante aujourd’hui. Chaque année, nous avons droit à une dizaine de nouveaux métrages venant de tous les pays, que ce soit les Etats Unis, le Japon, l’Australie et même… la Norvège avec ce Troll Hunter. Sauf que là où beaucoup échouent en nous refilant la plupart du temps des films épileptiques ou des sujets vus et revus, Troll Hunter nous livre l’exact opposé. Un film original sur un sujet rare au cinéma, le tout filmé avec sérieux et élégance, avec une caméra qui tremble rarement et une action toujours lisible. En Norvège, la légende des Trolls est importante, ça fait même parti intégrante du folklore de là bas. En dehors des pays nordiques, nous ne savons finalement que très peu de choses sur eux, et notre vision est plutôt celle des nombreux trolls que l’on peut voir dans les films et romans d’héroïc fantasy. En réalité, c’est totalement différent, et le métrage va tout nous expliquer sur les trolls, leur mode de vie, leurs territoires, leur nourriture, leurs faiblesses. The Troll Hunter marque pas mal de points et attire immédiatement notre capital sympathie par différents aspects. Tout d’abord, le scénario, signé par le réalisateur André Øvredal. Celui-ci s’avère incroyablement bien construit, tout en respectant le cahier de charge des films tournés en caméra subjective. Nous avons donc droit à une présentation des personnages en début de métrage pendant qu’ils commencent leur reportage en interviewant des locaux. Premier bon point en sa faveur, les personnages sont très bien écrits, bien définis, et rapidement attachants, et surtout très convaincants. La structure du métrage est vraiment travaillée, avec une première partie où l’on suit les personnages tentant d’obtenir des informations, avant qu’ils rencontrent finalement Hans qui les laisse filmer, et qu’ils rencontrent véritablement les Trolls. Les trolls justement, Hans nous expliquera tout sur eux.

Des explications qui peuvent parfois paraître étranges, mais qui apportent beaucoup à la crédibilité et au sérieux du métrage. Comme quoi ils vivraient dans des territoires bien définis, qu’il en existe plusieurs sortes, que des têtes supplémentaires peuvent pousser lorsqu’ils vieillissent, et qu’ils ne réagissent pas tous pareils à la lumière du soleil ou la lumière vive en fonction de leur âge. Nous retrouvons donc tout le folklore de la Norvège. Un très bon point pour le scénario, même s’il faut avouer que sur la fin, celui devient un brin répétitif, l’équipe ne faisant que suivre Hans dans sa chasse aux trolls de différentes espèces, en suivant toujours le même procédé. Repérage, documentation auprès des locaux, préparation, puis l’aventure de nuit dans le territoire du troll en question. Second bon point pour le métrage: les acteurs. Ils sont tous convaincants et parviennent à nous faire croire à leurs personnages et aux différentes situations, ajoutant ainsi une grande touche de réalisme au métrage. Par moment, tant le scénario est minutieux et crédible et les acteurs investis, on pourrait presque croire à une histoire vraie. Le meilleur personnage restera bien entendu Hans, le chasseur, qui nous expliquera tout sur les trolls et même sur la façon dont le gouvernement Norvégien lutte contre eux et essaye de camoufler leur existence. Joué par Otto Jespersen, il nous livre une grande prestation, rendant son personnage attachant et surtout hyper réaliste. Pour finir d’emballer son produit et de séduire son public, le réalisateur André Odreval signe vraiment son métrage. Filmé en décors naturels, il nous les montre lors de nombreux travellings en voiture, de jour comme de nuit, pour continuer de nous dépayser. Le tournage en caméra embarquée est très maîtrisé et ne comporte pas de fausses notes, une maîtrise que l’on a rarement vue depuis REC en 2008. Les plans sont travaillés, ne tremblent que rarement, et le côté réaliste est poussé à fond. Ainsi lors d’une scène, nous aurons l’occasion de voir une balance des blancs, où lors d’une scène où le cadreur courra seul, le bruit de vent inévitable sur une caméra se fait entendre.

Et les trolls donc dans tout ça ? Contrairement à pas mal d’autres métrages utilisant le procédé de la caméra subjective et (ou) de l’obscurité pour ne nous montrer que partiellement le danger, André Odreval nous montrera les trolls sous toutes les coutures, et même lors des passages sombres, la caméra passera en vision nocturne pour nous faire profiter du spectacle. Malgré le budget du film plutôt maigre, les différents trolls nous sont montrés frontalement, et nous verrons pas moins de quatre espèces différentes, dont la dernière vraiment impressionnante. Les effets spéciaux sont une grande réussite de plus au métrage, pour nous y faire croire encore un peu plus. Si certaines scènes, notamment la première rencontre dans la forêt ou la scène dans le grotte seront des moments relativement stressants, le film ne joue pas vraiment sur ce terrain (ou alors ça ne fonctionne pas). Le fait de voir constamment les trolls leur retire le ôté effrayant qu’ils pourraient avoir. De même, outre une certaine répétitivité sur la fin (qui n’empêche aucunement d’apprécier le métrage), le réalisateur commet une erreur simple et commune de ce genre de métrage, en essayant de nous faire croire en début et fin de métrage par des textes explicatifs sur l’écran que nous allons voir un vrai film réalisé par une équipe de reporters qui a disparue, et que les images montrées sont réelles. Un procédé qui énerve vu qu’il est souvent employé, et le métrage se terminant par un générique de fin classique nous montrant ainsi les acteurs et toute l’équipe technique ayant travaillée sur le film. Des petits fautes de goûts, qui n’empêche pas Troll Hunter d’être une excellente surprise, original et prenant, et surtout différent des faux documentaires habituels.

Les plus

Bien filmé
De magnifiques effets spéciaux
Efficace
Intéressant

Les moins

Peut-être un peu répétitif sur la fin

En bref : Une très bonne surprise dans le genre faux documentaire usé jusque la moelle. C’est original et très prenant.

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