LES PRÉDATEURS DE LA NUIT de Jess Franco (1987)

LES PRÉDATEURS DE LA NUIT

Titre original : Les Prédateurs de la Nuit – Faceless
1988 – France
Genre : Horreur
Durée : 1h38
Réalisation : Jess Franco
Musique : Romano Musumara
Scénario : René Chateau, Jess Franco, Michel Lebrun, Jean Mazarin et Pierre Ripert

Avec Helmut Berger, Brigitte Lahaie, Telly Savalas, Chris Mitchum, Stéphane Audran, Caroline Munro et Christiane Jean

Synopsis : Un médecin, aidé de sa maîtresse, attire et tue de jeunes femmes dans une clinique privée. Son but : récupérer de la chair pour reconstituer le visage défiguré de sa sœur à la suite de la vengeance d’une patiente mécontente.

Pour les fans purs et durs de Jess Franco, les années 80 sont difficiles. Le réalisateur a plus de mal à trouver des budgets, son univers personnel disparaît petit à petit des bobines, il livre pas mal de films de commande pas forcément réussis. On y trouve pourtant quelques films, certes impersonnels, mais sympathiques, comme la Lune de Sang en 1981. Les Prédateurs de la Nuit, Faceless en anglais, arrive lui bien plus tard en 1988. René Chateau, alors en couple avec Brigitte Lahaie, rencontre Jess Franco en 1987 sur le tournage de Dark Mission où joue sa campagne. Impressionné par la débrouillardise du réalisateur, il décide de lui propose un budget plus conséquent et des acteurs plus professionnels pour tourner ce métrage dés l’année suivante. René Chateau écrit lui-même le scénario, qui sera retravaillé par d’autres, et voilà que commence l’aventure, entre une relecture des Yeux sans Visage de Franju et une suite de L’Horrible Docteur Orlof réalisé par Franco lui-même en 1962. Car ici, l’on suit un docteur (Helmut Berger) capturant avec l’aide de sa femme (Brigitte Lahaie) des jeunes femmes pour tenter de reconstruire le visage de sa sœur défigurée (Christiane Jean). Pour se faire, il va demander de l’aide au docteur Orlof (Howard Vernon reprenant son rôle), qui va le guider jusqu’à un ancien docteur allemand, le docteur Moser (Anton Diffring), qui s’y connaît en greffe de visage. Dis comme ça, ça paraît nanar non ?

Alors, pour compliquer un peu l’intrigue, il faut ajouter du contenu, des intrigues, des personnages. René Chateau et Jess Franco ajoutent donc du rebondissement en pagaille, avec une mannequin kidnappée en début de métrage (Caroline Munro), recherchée par son père (Telly Savalas) qui va alors embaucher un détective privé pour la retrouver (Christopher Mitchum). Ça ne suffit pas ? Oh, alors ajoutons l’actrice Florence Guérin jouant son propre rôle et Gérard Zalcberg dans le rôle de l’homme de main, sans sourcil, qui aime violer les femmes et les tuer à coups de perceuse ou de tronçonneuse quand le besoin s’en fait ressentir. Comment ça c’est un gros bordel ? Bon oui, Les Prédateurs de la Nuit n’est pas un grand film, et s’apparente même souvent à un bordel monstre où chaque scène rajoute un élément supplémentaire pour ne jamais ennuyer le spectateur. Le pire, c’est qu’en dépit de logique parfois, et bien ça fonctionne. Quand le scénario ajoute une jeune femme qui connaît tout des agissements du docteur, on sait par avance qu’elle mourra, et bingo, Brigitte Lahaie débarque pour lui planter une seringue dans l’œil. C’est con ? Oui, et moi ça me plait, c’est expéditif ! Bien sûr, comme tout va vite et que le docteur Moser arrive tôt dans le métrage, on ajoutera une chirurgie ratée (gore et mal foutue), et on entrecoupera tout ça par l’enquête de Chris Mitchum, pas forcément palpitante, mais souvent bien drôle.

Comment ne pas citer ce moment où notre détective va interroger un photographe, dont l’homosexualité dans la voix et la gestuelle est poussée à l’extrême, et va faire appel à son homme de main pour se défendre : un gros bras surnommé… Doudou ! Oui, si le métrage se fait dans la forme sérieux (la mise en scène est très correcte par exemple), dans le fond, il se fait parfois ridicule, et cela semble parfois volontaire. Mais mine de rien, le spectateur lui, pour peu qu’il sache à quoi s’attendre, et bien il s’éclate. Les rebondissements s’enchaînent, tout comme les meurtres (coups de ciseaux, de seringues, chirurgie ratée), Brigitte Lahaie a l’air d’y croire à fond, et on aura même droit à une chirurgie réussie façon Volte/Face avant l’heure ! John Woo, tu t’es inspiré de Jess Franco, petit coquin ! Et tout cela nous amène à un final que l’on n’a pas franchement vu venir, et qui est aussi surprenant que plaisant, et déroutant. Alors Les Prédateurs de la Nuit, super nanar d’horreur ? Malheureusement, pas totalement, car si la mise en scène se fait sérieuse, si le métrage se fait généreux dans tout ce qu’il entreprend, on pestera par exemple contre la bande son, typiquement année 80, mais qui nous passe les mêmes morceaux, en boucle, tout le long du film. J’aime bien les années 80… mais un peu de diversité bon dieu, là, on sait qu’à chaque changement de scène, nous aurons droit aux mêmes morceaux, encore et encore…

Les plus

Un film très généreux

Du gore

Rythmé, on ne s’ennuie jamais

Les moins

Non mais la musique… stop !

Des moments bien ridicules

 

En bref : Les Prédateurs de la Nuit n’est assurément pas un grand film ! Mais il fait ce qu’on demande de lui en délivrant du gore, un peu de folie, des rebondissements et quelques rires.

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