HITCHER (The Hitcher) de Robert Harmon (1986)

HITCHER

Titre original : The Hitcher
1986 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h37
Réalisation : Robert Harmon
Musique : Mark Isham
Scénario : Eric Red

Avec Rutger Hauer, C. Thomas Howell, Jennifer Jason Leigh, Jeffrey DeMunn et John M. Jackson

Synopsis : Alors qu’il fait route pour la Californie, un jeune américain prend un auto-stoppeur s’avérant être un véritable psychopathe. Pour le héros, Jim Halsey, c’est le début d’un long voyage vers l’horreur, à la fois traqué par le tueur et pris pour cible par la police qui le rend responsable des meurtres qu’il n’a pas commis.

Avec le temps, The Hitcher est devenu culte, tout en étant au final assez peu regardée et limite oubliée de beaucoup, et ce malgré la sortie d’un (piteux) remake dans les années 2000. Pourquoi un tel oubli de la part des spectateurs pour ce film ? Peut-être car son réalisateur, Robert Harmon, n’est pas connu du grand public, n’ayant pas réalisé grand-chose outre des téléfilms et une tentative de revenir à The Hitcher en 2004 avec Highwaymen. Ou peut-être car The Hitcher, malgré une suite tardive (et ratée) en 2003 et son remake en 2007, n’est pas vraiment le départ d’une longue sage reconnue. On ne saura jamais vraiment au final, et on ne pourra pas mettre cela sur le dos du scénario, pas bien compliqué, mais néanmoins au final plus étoffé qu’un Vendredi 13. Mais The Hitcher, ce n’est pas un scénario en béton, mais une ambiance en béton. Une ambiance se mettant au service d’un concept, pour installer une tension et surtout rythmer le tout dés qu’il le faut. Oui, son scénario est mince. Jim traverse l’Amérique en direction de la Californie, c’est un soir de pluie. Et il finit par croiser un auto-stoppeur. Qui se révèle très rapidement, en réalité, dés les premières minutes, être un gros psychopathe en puissance ! Mais le film ne va pas seulement s’amuser à jouer au chat et à la souris entre Jim et l’auto-stoppeur, mais augmenter le terrain de jeu et les pions, puisque Rutger Hauer s’amuse avec sa proie, la transformant en cible pour les flics du coin.

Dès qu’un meurtre sera commit, il s’arrangera pour que le coupable désigné soit tout simplement Jim. Poursuivi par un psychopathe, Jim devra également fuir les flics. À chaque fois qu’il verra enfin une porte de sortie, un échappatoire, l’auto-stoppeur (dont le seul nom que l’on connaîtra de lui est un faux) n’est jamais loin pour préparer son prochain coup et enfoncer Jim un peu plus. Oui, une base simple, une course contre la montre, pour survivre, simple mais efficace, filmée avec talent et surtout rythmée. Les événements s’enchaînent et la tension ne retombe que rarement. Pourtant, contrairement à son remake, le métrage ne se laisse pas toujours aller à la facilité, que ce soit en terme d’action (l’ensemble reste sobre et réaliste, mais néanmoins parfois impressionnant) qu’en terme d’horreur. Le réalisateur Robert Harmon ne s’attarde pas avec complaisance sur tel ou tel effet, préférant la plupart du temps jouer sur la subtilité, mais parvient néanmoins avec quelques scènes plutôt simples à marquer les esprits.

Fait étonnant lorsque l’on sait que la première version du scénario contenait du gore, une décapitation, et même une scène de sexe explicite. À l’écran, rien de tout ça. Bien entendu, l’auto-stoppeur ne fait pas dans la dentelle, tirant sur tout ce qui bouge, à l’exception de Jim sur lequel il effectue une pression psychologique. Rutger Hauer tient bien là un de ses meilleurs rôles, réellement flippant à l’écran, dans sa façon d’être et dans ses paroles. Face à lui, C. Thomas Howell (ayant débuté dans E.T.) joue l’américain moyen, le jeune qui se cherche et qui va devenir adulte et trouver le courage au fur et à mesure de ses péripéties Jennifer Jason Leigh vient compléter le casting, retrouvant Rutger Hauer un an après La Chair et le Sang. Un rôle certes un peu en retrait mais important pour le cheminement du héros. Qu’est ce qui rend The Hitcher si prenant ? Serait-ce finalement tout simplement Rutger Hauer, interprétant un fou presque fantomatique, apparaissant et disparaissant sur les routes désertiques et dans les restaurants quand bon lui semble, et semblant n’obéir à aucune logique ? Probablement oui. Son antagoniste, plus la tension psychologique qu’il parvient à mettre sur les autres personnages font de Hitcher un thriller dont son concept se suffit à lui-même puisqu’il est bien huilé.

Les plus

Rutger Hauer flippant
Très bien rythmé
Un concept bien travaillé

Les moins

Un film injustement oublié maintenant

En bref : The Hitcher s’en sort en gérant le rythme de son mince concept et en donnant à son auto-stoppeur une aura mystérieuse et limite fantomatique réussie.

4 réflexions sur « HITCHER (The Hitcher) de Robert Harmon (1986) »

  1. En tout point d’accord avec toi ! Revu ce soir, quel pied ce film bien réalisé qui va à l’essentiel, super ambiance, Rutger Hauer est FABULEUX. J’aime bien le fait qu’il n’y ait pas de blabla inutile, jusqu’à la fin on se demande pourquoi… Il veut mourir visiblement, mais pourquoi… Pourquoi comme ça, pourquoi des mains de ce jeune homme ? On imagine des choses alors, et Rutger fait le reste. Hypnotisant.

    Et tout cela ne fonctionnait pas dans le remake – malgré mon amour sans borne pour Sean Bean.

    1. Un homme de goût comme toi ne pouvait que valider mon avis sur ce film ! THE HITCHER, c’est finalement une utilisation plutôt judicieuse des non dits, ce qui nous force à être actif, à imaginer. Même si en soit, le film peut aussi sa savourer sans se poser de questions tant le rythme est au poil et le suspense efficace.

      Ah le remake… Il ne visait pas la même chose, ni le même public… Mais même en tant que film d’action, je le trouve raté, et Bean ne convient pas pour le rôle je trouve.

      1. Entièrement d’accord sur le remake. Bean est un acteur génial, mais il ne collait pas. Quelque chose clochait. J’ai presque tout oublié du remake d’ailleurs, c’est un mauvais signe. ^^

        1. Je l’ai intégralement oublié en vrai le remake. J’ai du partir relire des bouts de ma review d’époque et voir mes captures pour avoir des petites bribes, et me dire que oui, c’était bien Michael Bay qui produisait 😉

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