GOODNIGHT MOMMY (Ich Seh, Ich Seh) de Severin Fiala et Veronika Franz (2014)

GOODNIGHT MOMMY

Titre original : Ich Seh, Ich Seh
2014 – Autriche
Genre : Drame
Durée : 1h39
Réalisation : Severin Fiala et Veronika Franz
Musique : Olga Neuwirth
Scénario : Severin Fiala et Veronika Franz

Avec Lukas Schwarz, Elias Schwarz, Susanne Wuest, Hans Escher, Elfriede Schatz et Karl Purker

Synopsis : Durant les vacances d’été, dans une luxueuse maison isolée, les jumeaux Élias et Lukas, âgés de 11 ans, voient revenir leur mère, la tête entièrement bandée après une absence justifiée par une lourde intervention de chirurgie esthétique au visage. Elle apparaît vite étrange dans son comportement, distante et froide avec les garçons, semblant cacher quelque chose. Les rapports de la mère avec les jumeaux leur semblent inhabituels, elle ignore systématiquement Lukas, ne parle qu’à Élias. Dans leurs conciliabules secrets, les jumeaux doutent rapidement de son identité et, sous l’impulsion de Lukas, la mettent en question, puis au défi de se justifier.

Goodnight Mommy, j’en avais entendu beaucoup de bien. Son passage au festival de Gérardmer avait également été salué et remarqué. La vision de la bande annonce laissant en effet présager un métrage avant tout psychologique et à l’ambiance étouffante. Tout ce qui pouvait me plaire en gros. Résultat des courses 1h40 après, je fut incroyablement déçu par le métrage. Non pas qu’il soit mauvais, mais… sérieusement, tout ça pour ça ? Mais commençons par le début. Goodnight Mommy nous propose de suivre durant un été les aventures de deux jumeaux de 11 ans, Lukas et Élias. La mère revient d’une opération chirurgicale au niveau du visage et a la tête recouverte de bandages, logique. Mais rapidement, la mise en scène de Severin Fiala et Veronika Franz interpelle. C’est carré, millimétré, l’ambiance se poser, réellement étouffante. Pourtant, à l’écran il ne se passe pas grand-chose, voir rien du tout. Le silence met mal à l’aise, et l’on suit le quotidien de ces jumeaux, trouvant des chats dehors, ayant des insectes dans une boite, s’amusant à courir sous la pluie, ou jouant à cache-cache dans un champ de maïs.

Oui il ne se passe rien, mais une ambiance lourde se pose, et l’on essaye de comprendre où les deux réalisateurs veulent en venir. Quête de la personnalité chez ses jeunes enfants qui s’interrogent sur l’identité et la personnalité même de leur mère, qui semble distante et méchante ? Ambigüité dans les relations entre les personnages traduisant un mal être. Un non dit sur un événement passé que le spectateur ignore ? On n’en saura rien pour le moment, et la première heure se limitera à tenter de faire monter la sauce. Si dans un premier temps, ça fonctionne grâce à la mise en image désincarnée, avec ses longs et très lents mouvements de caméras dans des couloirs blancs, quelques plans inquiétants (l’œil infecté après l’opération de la mère), l’effet s’estompe assez rapidement. Oui, on en vient à trouver le temps long, et la grande force du métrage, à savoir cette lente mise en scène posant l’ambiance, devient une faiblesse. On aimerait bien que ça bouge un peu. Lorsque finalement ça bouge, on se dit que ça y est, ça démarre.

Et c’est vrai que le métrage nous livre alors des moments assez sauvages et dérangeants, qui ramènent à des films quasi chirurgicaux comme Funny Games de Michael Haneke, ou Hard Candy de David Slade. L’effet est réussi, et le film prend alors cet air de huit clos étouffant que les deux metteurs en scène semblaient tant vouloir intégrer à leur métrage depuis le début. Mais le métrage commet alors deux erreurs plutôt fatales ! La première sera d’ajouter deux personnages en cours de route, un couple venant de la croix rouge, qui ne sert strictement à rien au récit, si ce n’est allonger un peu le métrage et vouloir faire souffler artificiellement les personnages et le spectateur, mais la seconde sera plus tragique encore. Ce sera bien entendu le fin mot de l’histoire, que je ne révélerais pas, mais qui déçoit. Oui on se dit clairement, tout ça pour ça ! La déception est alors énorme, et sans pour autant détester le métrage, on ne pourra après tout pas lui retirer la maîtrise visuelle de son propos, on préfèrera l’oublier doucement, et on se dit que finalement, attendre trop d’un film peut le tuer !

Les plus

Une mise en scène très classe

De très beaux plans

Les acteurs

Des moments assez durs

Les moins

Une première partie un peu lente

Des personnages parfois peu utiles

La fin

 

En bref : Grosse déception pour ce film qui avait pourtant tout pour me plaire, entre son ambiance étouffante et sa mise en scène ultra calculée. Mais finalement, c’est un beau pétard mouillé.

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