MÉTAMORPHOSES de Christophe Honoré (2014)

MÉTAMORPHOSES

Titre original : Métamorphoses
2014 – France
Genre : Drame
Durée : 1h42
Réalisation : Christophe Honoré
Musique : –
Scénario : Christophe Honoré d’après l’œuvre d’Ovide

Avec Amira Akili, Sébastien Hirel, Mélodie Richard, Damien Chapelle, George Babluani, Matthias Lebrun et Samantha Avrillaud

Synopsis : Devant son lycée, une fille se fait aborder par un garçon très beau mais étrange. Elle se laisse séduire par ses histoires. Des histoires sensuelles et merveilleuses où les dieux tombent amoureux de jeunes mortels. Le garçon propose à la fille de le suivre.

Christophe Honoré, au final, je ne connaissais de lui que Les Chansons d’Amour, qui m’avait fait lors de sa sortie en salle une excellente impression, qui persiste à chaque vision. Un film chanté certes, mais un film où les sentiments sont traités avec justesse. En tombant sur Métamorphoses, datant de 2014, je m’étais dis que le réalisateur allait bien trouver un moyen habile et étrange de traiter de son sujet, à savoir l’adaptation des 15 livres des Métamorphoses d’Ovide, ce long poème de douze mille vers environ. Le réalisateur choisit donc d’adapter ces 15 livres en un seul film d’environ 1h40, en transposant le tout à notre époque. Why not. Sauf qu’il faut bien en arriver à l’évidence, et ce dés les premiers instants, Métamorphoses est un gros ratage. À pas mal de niveaux, voir presque tous les niveaux d’ailleurs. La jeune Europe croise donc le chemin de Jupiter, un dieu, qui va lui raconter son histoire. Ou plutôt des histoires, et parfois même des histoires au sein d’histoires, puis la jeune fille va rencontrer d’autres dieux, pour d’autres histoires, et ainsi de suite. Sur cette idée plutôt originale et même culotée, avec un budget que l’on sent bien maigre pour les ambitions d’une telle adaptation, Christophe Honoré nous livre un résultat bancal, souvent ridicule, parfois monté avec les pieds, et surtout ennuyeux au possible. Car tout semble clocher.

Des premiers plans pas franchement esthétiques (le premier tournage en numérique de Christophe Honoré), à la première apparition d’un Dieu dans la forêt (à poil forcément) quelques instants après, avec la transformation d’un chasseur en mignon petit animal de la forêt (hors champs bien entendu, comme toutes les transformations du film), le début n’inspire pas confiance. Il y a de l’idée, mais les plans sont parfois trop longs, parfois confus (volontairement ?) et aucune ambiance ne se pose. Le pire est à venir, puisque lorsque nous faisons la connaissance d’Europe puis de Jupiter, on tombe de haut. Oui, Christophe Honoré a fait le choix de ne prendre que des acteurs amateurs pour son film. Et oui, c’est une catastrophe, personne ne venant relever le niveau. Si bien qu’on se demande à quoi l’on doit ce manque de naturel constant. Une absence de direction d’acteurs, ou des dialogues absolument pas adaptés à notre époque et aux échanges verbaux ? Sans doute un peu des deux, car la transposition du texte de nos jours n’est pas des plus habiles, et fera grincer des dents plus d’une fois.

Bref, on est en droit d’attendre quelques moments surréalistes, des envolées lyriques et tout ça d’une telle adaptation. Que nenni ici ! Bien entendu, on aura bien quelques plans esthétiques forts réussis, ce serait être de mauvaise foi de ne pas le reconnaître, mais souvent noyés dans une mise en scène naturelle cherchant à cacher son manque de moyen. Et au milieu de ce bordel, le spectateur s’ennuie. Il faut dire que ça parle beaucoup, pour dire des choses peu passionnantes et surtout qui semblent récitées de manière la moins naturelle du monde, et que quand ça ne parle pas, on nous sort de très longs plans sur des hommes, des femmes, des dieux, peu importe, mais toujours à poil, dans l’herbe, contre un arbre, dans l’eau. Si bien qu’on décroche, et qu’à force d’histoires, de récits racontés mollement, et bien moi, j’ai décroché et n’ai plus suivi grand-chose, plutôt préoccupé par le bouton « info » de ma télécommande afin de vérifier la durée restante du métrage, ce qui m’arrive au final quasiment jamais. Métamorphoses, oui, ce n’est pas intéressant, c’est une torture, c’est long pour rien, lent pour rien, jamais prenant, jamais bien joué…

Les plus

Quelques jolis plans

Les moins

Que ça joue mal !

Une transposition contemporaine inutile

Un métrage qui semble fauché

Et en plus, c’est méga chiant 

En bref : Métamorphoses, ce n’est pas du bon cinéma. C’est lent, long, mal joué, c’est tout ce que je n’apprécie pas dans le cinéma français, et ça se veut artistique. Fuyez !

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading