POINT BREAK de Ericson Core (2015)

POINT BREAK

Titre original : Point Break
2015 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h54
Réalisation : Ericson Core
Musique : Junkie XL
Scénario : Kurt Wimmer

Avec Edgar Ramirez, Luke Bracey, Ray Winstone, Teresa Palmer, Matias Varela, Clemens Schick, Delroy Lindo et James Le Gros

Synopsis: Ancien sportif de l’extrême, Johnny Utah se reconverti en agent du FBI après la mort de son meilleur ami. Il se retrouve sur la piste de férus de sports extrêmes qui cherchent à accomplir 8 exploits…

Ah les remake ! Ah Point Break ! Le film original de Kathryn Bigelow, de 1991, est devenu culte assez rapidement. Loin d’être un chef d’œuvre, il demeure néanmoins un métrage fort intéressant, avec de bons personnages, de bonnes thématiques, des scènes de surf et de sports impressionnantes. Oui, tout le monde connait Point Break pour la scène too much où Keanu Reeves tire en l’air, et bien que totalement justifiée par l’intrigue et le développement des personnages, c’est aussi très réducteur. L’idée d’un remake en a fait grincer beaucoup des dents, et le résultat final, pourtant pavé de bonnes intentions, et bien, ce n’est pas du tout ça. Pourtant oui, Point Break version 2015 part avec de bonnes intentions, notamment celle de s’éloigner du métrage original. Le souci, c’est qu’en cherchant à s’en éloigner tout en gardant grosso modo la même structure, les grandes lignes et les scènes clés, et bien, ce n’était pas la chose à faire. D’ancien joueur qui a arrêté suite à un souci au genoux et qui commence au FBI en enquêtant sur une série de braquages, Johnny Utah, le personnage principal, devient ici un sportif de l’extrême qui raccroche suite à la mort de son meilleur ami, devient agent du FBI, et va enquêter sur une bande de fous qui effectuent 8 exploits de fous en faisant 8 actes criminels. Bon voilà, c’est planté. À l’image, on a plus souvent l’impression de voir Fast and Furious 8 que Point Break justement.

Comme dit, le premier souci de ce remake, c’est son scénario, et ses personnages. En voulant changer pas mal de données pour mettre le film au goût du jour MAIS en gardant la structure, les moments clés et les personnages, rien ne fonctionne. Ainsi, Johnny Utah dans l’original mène une enquête logique, rencontre Bohdi, va se lier d’amitié avec lui, et ne sait pas encore qu’il est le responsable des braquages pendant un bon bout de temps, partant même sur une fausse piste durant un moment. Il va surfer pour se rapprocher de lui, et va par la même occasion apprendre à se connaître lui-même, se découvrir un goût pour les sensations, pour la liberté, et ceci va le rapprocher encore plus de Bohdi. Une relation logique oui. Ici, ben, aussi sauf que ce n’est pas logique. Utah comprend ce que les braqueurs font, et se rend en France (oui c’est exotique) pour surfer, et alors qu’il se prend une vague dans la gueule, il est sauvé par Bohdi. Du coup, ben il le suit, et immédiatement, ben voilà, il se dit que ça doit être lui. Logique je vous dis… Ne parlons même pas du personnage féminin, qui apportait de la profondeur dans le récit du premier film et avait une place importante dans la narration, car ici, elle ne sert qu’à être filmée en bikini, Utah se la fait, puis voilà. Elle apparaît 5 minutes puis disparaît du récit pendant 30 minutes. Rien n’est logique, tout est du au hasard basiquement. Et l’amitié entre Bohdi et Utah, elle est artificielle, en plus de ne pas avoir de vrai sens. Ainsi reprendre la fameuse scène où Utah tire en l’air fait plus office de « t’as vu on a repris la scène culte » plutôt que d’élément utile à la narration et aux personnages.

Point Break 2016, bien qu’il cherche souvent à s’éloigner de la version d’origine, ne parvient jamais à couper le cordon et se plante lamentablement. Alors quand en plus les acteurs sont plutôt vides, comme leurs personnages, ça fait mal. Alors oui, je sens qu’on me dit que je suis méchant, mais dans le fond, s’ils cherchaient à faire Point Break tout en s’éloignant, soit il fallait le respecter plus, soit changer tout et appeler le film autrement. Alors oui, on pourra me dire que ce remake propose de belles images. Quand les personnages font des sports extrêmes, il est vrai que le métrage délivre des images saisissantes et de très beaux panoramas. Montagnes, avalanches, escalades, surf, tout y passe. C’est beau et impressionnant même parfois c’est vrai. Mais comme on s’en fou des personnages et des risques qu’ils encourent, contrairement justement à l’original, ces scènes se regardent uniquement pour en prendre plein la vue, mais on ne ressent rien. Du très beau vide donc. Beau mais totalement vide. Alors oui, si vous n’avez pas vu ou n’aimez pas le film de 1991, et que vous voulez voir toutes les 20 minutes une épreuve de sport extrême sponsorisée par Red Bull et Gopro, Point Break est fait pour vous. Si vous aimez le film original et voulez un minimum de logique et de substance, ben… Diantre, fuyez !

Les plus
De belles images
Des sports variés
Les moins
Un scénario qui joue sur le hasard et l’incohérence
Les personnages
Un film vide
La reprise des scènes cultes sans justifications

En bref : Un remake qui a le cul entre deux chaises. Il veut s’éloigner du film original, mais reprendre toutes ces scènes clés. Mais reprendre des scènes sans ce qui les justifie, ça ne fonctionne absolument pas.

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