HITMAN : AGENT 47 de Aleksander Bach (2015)

HITMAN : AGENT 47

Titre original : Hitman: Agent 47
2015 – Etats Unis / Allemagne / Angleterre
Genre : Action
Durée : 1h36
Réalisation : Aleksander Bach
Musique : Marco Beltrami
Scénario : Skip Woods et Michael Finch

Avec Rupert Friend, Hannah Ware, Zachary Quinto, Ciaran Hinds, Thomas Kretschmann et Angelababy

Synopsis : Une organisation appelée le Syndicat projette de fabriquer génétiquement des agents surpuissants, capables de tuer n’importe qui. Pour ce faire, ils veulent retrouver le scientifique ukrainien qui est à l’origine des premiers agents, vingt-cinq ans auparavant. Dans ce but, ils essayent de mettre la main sur la fille du scientifique. L’agent 47, envoyé par la mystérieuse Diana, est là pour empêcher la création de ces nouveaux surhommes.

Ah les adaptations de jeux vidéo en films, elles sont rarement bonnes, souvent catastrophiques. Soit car le film ne respecte en rien l’univers du jeu (Super Mario Bros, Alone in the Dark), soit un tâcheron (Uwe Boll, Paul Anderson) réalise. Parmi les rares réussites, on pourra citer le premier Silent Hill de Christophe Gans, ou encore Forbidden Siren. Hitman avait déjà eu son adaptation en 2007, signée Xavier Gens, avec Timothy Olyphant dans le rôle titre, une adaptation souvent considérée comme catastrophique (bien que je ne l’ai pas vu). La 20th Century Fox ne compte pas rester sur cet échec et c’est en 2015 qu’une nouvelle version débarque. Skip Woods (X-Men Origins Wolverine, Die Hard 5, Sabotage…) reste au scénario, aidé par Michael Finch (Predators), Rupert Friend (Le Garçon au Pyjama Rayé) récupère le rôle de notre agent 47, tandis que Aleksander Bach signe là son premier métrage pour 35 millions. Résultat ? Ce n’est toujours pas bon. Pas la catastrophe annoncée non plus, mais pas loin. Car ce nouveau Hitman parvient par moment à être fun et décomplexé, mais on ne sait jamais si cela est voulu ou totalement involontaire, puisque l’instant suivant, le métrage part dans une intrigue over the top sur un ton totalement sérieux. La seule chose qui est sûre, c’est que Aleksander Bach semble livrer une mise en scène par moment intéressante, un poil au dessus de certains tâcherons du genre, mais anéantis par un budget beaucoup trop faible pour les ambitions du métrage.

Ne connaissant que peu l’univers des jeux, n’ayant joué qu’à un seul opus (Absolution sur PS3), le premier point qui fâche ne sera pas sa fidélité ou non aux jeux. De ce que je connais, le film reprend quelques éléments, comme les éliminations discrètes, les costumes pour passer inaperçus, quelques armes (la corde à piano, les pistolets silencieux), et le système pour avoir des indices sur les déplacements des gardes. Pas si mal donc. Et bien entendu, le personnage de l’agent 47, qui doit protéger une fille, ayant ce qu’il faut pour être agent également (comme dans le jeu Absolution non ?). Mais ici, en tant que métrage de cinéma, le premier point qui fâche et que le réalisateur affiche clairement sans détours dés la scène d’introduction, c’est son utilisation du numérique. C’est souvent moche, mal animé, et semble tout droit sortir d’une cinématique de niveau ps2. Une voiture qui explose, une autre qui fonce dans un mur et ricoche plusieurs fois de manière pas du tout naturelle, une chute sur un train, le tout sera en CGI franchement ignoble où les personnages deviennent des pantins numériques qui rebondissent sur tout et n’importe quoi. Le film accumule les effets de ce style, franchement catastrophique. Et vu que le film veut aller dans l’action toujours plus over the top, et bien, ça fâche. Oui, un hélicoptère qui traverse une fenêtre et dont les hélices vont découper du garde, un réacteur d’avion qui va happer des soldats, les idées sont funs, la mise en image moins.

Et pourtant, paradoxalement, certaines de ces scènes sont plutôt funs tant leur but semble d’être un gros défouloir. L’agent 47 va parfois faire un carnage qui n’hésitera pas à faire gicler le sang dans tous les sens, et oui, j’admet, ces moments là paraissent tellement décomplexés qu’ils sont funs. Alors pourquoi à côté, l’intrigue nous balance des éléments totalement WTF avec un sérieux à toute épreuve, comme ces soldats qui ont une armure en métal sous la peau (aucun doute, le scénariste a bien bossé sur Wolverine…). On navigue constamment entre premier et second degré, entre fun et consternation. Et c’est franchement dommage, car le métrage, numérique dégueu de côté, n’est pas si mal torché que ça, Aleksander Bach prouvant qu’il a un sens du rythme et des images, et il se lâche totalement dans l’action improbable et donc fun passé la moitié du métrage, à coups de poursuite en voitures, d’assauts dans un immeuble, et fatalement, gros cliché, de fusillades sur le toit d’un immeuble (ouais, Max Payne, le remake de Robocop, on en a marre de ce cliché). Hitman Agent 47, ce n’est pas un bon film suivant les standards normaux, son numérique est moche, baveux et peu naturel, son intrigue est conne, ses rebondissements ne fonctionnent que rarement, et pourtant par moment, il divertit et nous en met plein la gueule sans se soucier de cohérence ou autre. Mais indéniablement, ce n’est pas bon !

Les plus
Par moment fun
Une mise en scène pas si dégueu
Des moments limite gore
Les moins
Le numérique dégueu
L’intrigue totalement nawak
Hésite toujours entre premier et second degré

En bref : Pauvre Hitman, on se demande s’il aura un jour un bon film ! Entre son intrigue qui fait sourire ou crier, ses effets numériques finis à la pisse, on se dit que c’est dommage puisqu’à d’autres instants, le film se montre divertissant.

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