EMELIE de Michael Thelin (2015)

EMELIE

Titre original : Emelie
2015 – Etats Unis
Genre : Suspense
Durée : 1h22
Réalisation : Michael Thelin
Musique : Phil Mossman
Scénario : Rich Herbeck

Avec Sarah Bolger, Joshua Rush, Carly Adams, Thomas Bair, Chris Beetem et Elizabeth Jayne

Synopsis : Les Thompson peuvent enfin profiter d’une soirée en amoureux pour fêter leurs 13 ans de mariage. La baby-sitter habituelle est malade, mais leur conseille son amie Anna. Le souci, c’est que la jeune femme qui se présente n’est pas Anna, et que son but n’est pas de gagner quelques dollars en gardant trois enfants. Commence une nuit traumatisante…

Emelie part d’un pitch simple : une jeune femme brisée par la vie qui va traumatiser les enfants qu’elle garde et tenter de s’en approprier un. Je ne savais pas grand-chose du métrage avant de me lancer dedans. Je l’avais, et la vision un peu par hasard du trailer m’a rappelé son existence et m’a fait dire « hey mais ça a l’air pas mal du tout ça, un petit film d’ambiance ». 1h20 en plus, court donc même si ça ne tient pas ses promesses, on ne s’y ennuiera pas. Et au final, même si ce n’était pas parfait, c’était franchement pas mal. Emelie, ce n’est pas le film pété de tunes, loin de là, c’est d’ailleurs quasi un huit clos entre quatre personnages, dont trois enfants en bas âge (le plus âgé a 11 ans), et malgré son sujet, ce n’est pas le film qui va aller clairement dans la provocation gratuite. Il va plutôt miser sur son ambiance, bien conscient que certaines de ses scènes et son concept même sont déjà assez malsains comme ça. Bon point donc. Passé sa rapide introduction, nous faisant comprendre les choix du réalisateur d’emblée de jeu (caméra distante, scènes préférant jouer sur l’ambiance et la distance plutôt que le rentre dedans) et plaçant le cadre (une ville de banlieue New Yorkaise), nous voilà plongé dans le vif du sujet, lorsque le père de la famille Thompson croit récupérer Anna, la sauveuse, celle qui gardera ses trois enfants afin que lui et sa femme puissent aller au restaurant fêter leurs 13 ans de mariage.

Sauf que le spectateur sait d’emblée qu’il ne s’agît pas d’Anna, capturée dés le début, mais d’Emelie. On ne comprend pas trop le pourquoi du comment, mais tant pis. Et voilà que le cauchemar de tous les parents se déroule sous nos yeux. Il est souvent difficile de confier ses enfants à une personne que l’on ne connait pas, aussi souriante cette adolescente soit. Mais ici, Anna (bon même si ce n’est pas elle) et souriante, a l’air heureuse d’être là, et puis, elle a été recommandée par la baby-sitter habituelle. La soirée commence calmement d’ailleurs, dés le départ des parents, Emelie autorise les trois enfants à briser les règles habituelles de la maison. Mais on s’en doute, les choses vont rapidement dégénérer, et sans jamais en faire trop, le métrage parvient à installer un climat assez malsain et prenant. Il aurait été simple de provoquer frontalement, mais le réalisateur choisit la subtilité, c’est tout à son honneur. Pas de torture ou d’éléments trop physiques, Emelie joue surtout au niveau psychologique, en essayant d’aller toujours un peu plus loin.

Une chose est sûre, ces enfants se souviendront de cette nuit, la petite Sally fera attention avant de choisir son prochain animal de compagnie, et les parents devraient faire beaucoup plus attention à ce qu’ils filment avec leur caméra vidéo. Si tous les éléments du film ne sont pas aussi réussis, avec notamment un final à la fois simpliste mais refusant pas mal d’explications, voir quelques éléments un peu tirés par les cheveux, il faut reconnaître que les situations s’enchaînent bien et que la tension reste relativement présente tout le long, avec un certain malaise qui ne fait que grandir au fur et à mesure des situations. Et pour cela, il faut féliciter le casting, car il n’est jamais simple d’avoir dans les premiers rôles trois enfants. Mais c’est bel et bien Sarah Bolger dans le rôle d’Emelie qui m’aura surprise le plus. Cette jeune actrice Irlandaise de seulement 25 ans aperçue par exemple dans The Moth Diaries en 2011 ou The Lazarus Effect en 2015 crève l’écran, jouant cette baby-sitter psycho avec subtilité et charisme, sans jamais en faire trop. Bon, peut être que le rôle en rajoute un peu sur la fin quand tous les enjeux sont placés, mais sa prestation m’aura convaincu. Emelie fut donc une bonne surprise. Ça aurait pu aller plus loin et son final aurait pu être clairement meilleur, mais j’aime ces films jouant sur l’ambiance et reposant sur les acteurs.

Les plus

Des situations assez malsaines

Sarah Bolger, charismatique

Court et prenant

Les moins

Un final en dessous du reste

 

En bref : Emelie propose un bon suspense et une bonne tension pendant 1h20. On se prend au jeu même si on pouvait en attendre plus.

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