ESTHER (Orphan) de Jaume Collet-Serra (2009)

ESTHER

Titre original : Orphan
2009 – Etats Unis / Canada / Allemagne
Genre : Horreur
Durée : 2h03
Réalisation : Jaume Collet-Serra
Musique : John Ottman
Scénario : David Leslie Johnson

Avec Vera Farmiga, Peter Sarsgaard, Isabelle Fuhrman, CCH Pounder, Aryana Engineer, Jimmy Bennett et Margo Martindale

Synopsis : Après avoir perdu son troisième enfant pendant sa grossesse, Kate décide d’adopter une fille. En se rendant à l’orphelinat avec son mari, elle craque pour une jeune fille nommée Esther. Sensible, intelligente, mature, polie, douée en dessin, elle semble parfaite. Mais les parents vont vite se rendre compte qu’elle cache quelques secrets…

Pendant de longues années, Esther (Orphan en VO) ne m’avait jamais emballé. Un film de genre distribué par la Warner, donc techniquement, un film de studio donc, j’avais bien peur d’un pétard mouillé. Le sujet avait beau être intéressant sur le papier et avoir quelques beaux noms devant la caméra (Vera Farmiga, Peter Sarsgaard) et même derrière (Joel Silver et Leonardo DiCaprio à la production), rien à faire. Un ami m’aura limite forcé à ce qu’on le regarde, en me ventant les mérites du film qu’il avait pu voir au cinéma à l’époque de sa sortie. Mon dernier argument étant refusé (Jaume Collet-Serra à la mise en scène, plutôt spécialisé dans l’actionner décérébré made in Hollywood avec Llam Neeson), on se lance dans la projection. Et dés la scène d’ouverture plutôt dérangeante et trash (un cauchemar bien sanglant où Vera Farmiga accouche d’un enfant mort et ensanglanté dans un hopîtal glauque et étrange), je me suis aperçu qu’il ne faut parfois pas laisser les préjugés nous stopper. Car oui, Esther fut une excellente surprise. Avec ses deux heures au compteur, oui Esther prend son temps et pose une ambiance (pouvant rappeler dans un premier temps la fameuse trilogie de Polanski sur la paranoïa et tout), et il le fait très bien. Plusieurs choses même sautent aux yeux. La mise en scène de Jaume Collet-Serra s’avère extrêmement sobre et fonctionne très bien d’ailleurs, mettant en valeur à la fois les décors (enneigés) et surtout les trois enfants du titre.

Car oui, Kate et John adoptent Esther, mais ont déjà deux enfants : Daniel qui va vite être jaloux car il n’aura plus la même attention de la part de ses parents, et surtout Max, jeune fille sourde muette. Mais autant le dire, le gros point fort du métrage sera bien entendu Esther, la découverte du film en l’actrice Isabelle Fuhrman (Cell récemment…). Agée de seulement 12 ans lors de la sortie du film en 2009, la jeune femme crève littéralement l’écran, autant lorsqu’elle joue la petite fille innocente que lorsqu’elle révèle sa véritable nature : manipulatrice, vulgaire, effrayante même. Capable de passer parfois lors d’un même plan de quelques secondes d’une tête toute souriante à un visage beaucoup plus dur et meurtrier, la jeune Isabelle Fuhrman est pour beaucoup dans la réussite du métrage. Au début oui, on a réellement envie de l’adopter tant la jeune fille semble avoir toutes les qualités du monde. Puis tout bascule dans une scène relativement anodine où l’on se rend compte déjà que quelque chose cloche. Oui, on comprend lorsqu’elle arrive en classe et qu’une élève lui fait une remarque que son long regard assassin ne veut pas seulement dire « ok je me tiens éloigné de toi » mais plutôt « toi je ne t’oublies pas tu vas prendre cher ». Et le film va alors monter à partir de là, progressivement, mais sûrement.

Car si Esther manipule son entourage pour arriver à ses fins, arrivant parfois à se faire passer pour la victime, à retourner une situation et surtout à faire croire aux autres que le souci ne vient pas d’elle mais plutôt de sa mère adoptive, elle en vient parfois aux mains. Et Esther surprend encore une fois dans ce sens, car la jeune fille n’y va pas avec le dos de la cuillère, mais plutôt à coups de marteau direct dans la face. Doucement, Esther rappelle alors des films comme le récent The Children, avec ses enfants tueurs. Sauf que Esther elle ne s’en prend pas qu’aux adultes, mais à quiconque se met au travers de sa route. Et c’est dans ses moments là que le métrage nous offre au final des scènes assez dérangeantes, n’hésitant pas à menacer les autres enfants où à les mettre en danger de mort, avec un grand sourire aux lèvres. En film de genre, Esther finalement s’avère clairement dans le haut du panier des productions actuelles, parvenant même à une chose de plus en plus rare : poser une ambiance lourde et malsaine. Tout en nous offrant des effets chocs et bien violents. Un film complet et solide, entre ce qu’il propose, et l’équipe délivrant donc la marchandise. Un excellent mix entre l’ambiance et le visuel, le calme et le démonstratif. Un peu comme Esther, changeant de visage lorsque cela l’arrange, lorsqu’elle approche de son but ou que sa vie est en danger ! Je conseille !

Les plus

Une très bonne ambiance

Des moments assez malsains

Un film bien construit

Esther, une enfant si parfaite… et si violente

Isabelle Fuhrman, clairement une révélation

Les moins

Pour chipoter, quelques CGI très furtifs mais que l’on remarque

 

En bref : Esther est une excellente surprise, à l’ambiance travaillée et réussie, et même parfois très violent pour un film de studio. Et il brille par un excellent casting, autant au niveau des adultes (Vera Farmiga) que d’Esther elle-même.

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