THE SLEEPER de Justin Russell (2012)

THE SLEEPER

Titre original : The Sleeper
2012 – Etats Unis
Genre : Slasher made in 80
Durée : 1h30
Réalisation : Justin Russell
Musique : Gremlin
Scénario : Justin Russell

Avec Brittany Belland, E. Ray Goodwin, Jason Jay Crabtree, Elizabeth Lane, Jenna Fournier et Jessica Cameron

Synopsis : Nous sommes en 1981, et toutes les filles de la maison Alpha Gamma font une soirée. Elles ignorent qu’elles sont surveillées par un homme, à chaque instant, attendant le moment parfait pour les assassiner.

C’est en continuant mon exploration du cinéma à très petit budget que je me suis lancé dans The Sleeper, modeste production de 30 000 dollars ayant pour simple but de rendre hommage aux slashers des années 80. Rien d’étonnant donc à nous retrouver devant une ouverture au grain VHS très prononcé, à une musique au synthé d’ambiance signée Gremlin, à une esthétique typée, avec un tueur portant des gants noirs et amateur du marteau. Ce qui est plus surprenant, c’est que l’on s’aperçoit très rapidement que l’influence première du métrage n’est pas tant les slashers des années 80, bien que l’on reconnaîtra lors de certaines scènes des hommages à des films en particulier (Graduation Day par exemple, de 1981, année où se déroule le métrage, mais aussi Le Bal de L’horreur pour le plan du rouge à lèvres sur les photos des victimes), mais plutôt vers le film Black Christmas, de 1973. Film certes plutôt oublié sauf des cinéphiles, malgré la présence de Margot Kidder, et qui eu droit en 2006 à un remake peu passionnant (avec Mary Elizabeth Winstead). The Sleeper donc ne prend pas beaucoup de risques, et on pourrait même rapidement dire que son intrigue est basiquement calquée sur le film cité. Pour autant, The Sleeper parvient à effectuer un vrai retour dans le temps, et à nous plonger dans une ambiance fort appréciable et si peu présente de nos jours, à l’heure où les slashers ont gardés tous les défauts du genre mais éclipsés petit à petit la tension et l’ambiance.

The Sleeper donc, l’histoire d’un tueur (logique) qui va s’en prendre à plusieurs femmes, résidant dans la même maison. Dès le début, on baigne dans l’ambiance. De la musique, de l’alcool, des jeunes, une vue subjective à l’extérieur, des mouvements de caméra lents et plutôt classes. Ce qui surprend à première vue, c’est la qualité visuelle du métrage vu son très faible budget, et cela, on le doit à Justin Russell, réalisateur, scénariste, mais également monteur et directeur de la photographie de son film. Il fournit un boulot très propre et professionnel, et on sent à chaque instant qu’il aime le genre qu’il aborde. Le scénario, et bien, là par contre, on ne pourra pas dire la même chose, il respecte le genre à la lettre, peut-être un peu trop par moment, respectant les clichés du genre. Oui, les femmes qui perdent leur virginité sont tuées les premières (pauvre Jessica Cameron), dés que le tueur avance vers une porte, elle est ouverte, un flic partira sans renfort à la poursuite du psychopathe. Rien de bien dramatique pour peu que l’on rentre dans l’ambiance ceci dit, puisque l’on retrouve également tous les bons clichés du genre, avec donc la vue subjective du tueur, les plans serrés, les meurtres violents, les voix étranges au téléphone, l’ultime retour du tueur.

Bon, au niveau du cahier des charges, il faut bien avouer que Justin Russell par contre a oublié la nudité au placard, mais du coup, il se venge sur les meurtres. Car si les armes du tueur ne sont pas bien originales ni même variées (souvent un marteau), il va s’en servir pour frapper ses victimes de manière toujours différente, amenant des effets spéciaux à chaque fois différents des précédents, ce qui permet de ne jamais tomber dans la routine. Les meurtres ne sont pas pour autant nombreux, mais on peut compter sur l’ambiance années 80 et le score musical très efficace du groupe Gremlin pour faire passer la pilule. Aucun doute que ceux qui ont grandis avec les slashers de ces années là trouveront leur compte dans The Sleeper, malgré ses défauts évidents. Il est dommage par exemple que le métrage abandonne passé l’ouverture son grain typé années 80, ou qu’il ne fasse parfois pas preuve de plus d’inventivité. Mais le métrage aura délivré ce que j’attendais de lui pendant 1h30, et au final, c’est déjà très bien !

Les plus

Un bel hommage aux années 80
Techniquement solide
Superbe score musical
Divertissant

Les moins

L’aspect VHS vite oublié
Quelques clichés persistants
Manque d’inventivité sur certains points
 

En bref : The Sleeper rend hommage aux slashers des années 70 et 80, et emprunte beaucoup à la trame de Black Christmas (1973). L’hommage n’est pas dénué de défauts, mais reste divertissant et sérieusement emballé.

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