ALIEN LE HUITIÈME PASSAGER (Alien) de Ridley Scott (1979)

ALIEN LE HUITIÈME PASSAGER

Titre original : Alien
1979 – Etats Unis / Angleterre
Genre : Science Fiction
Durée : 1h57 (version cinéma), 1h56 (Director’s Cut)
Réalisation : Ridley Scott
Musique : Jerry Goldsmith
Scénario : Dan O’Bannon
Avec Tom Skerritt, Sigourney Weaver, Veronica Cartwright, Harry Dean Stanton, John Hurt et Ian Holm

Synopsis : En 2122, le Nostromo retourne sur Terre lorsque l’ordinateur de bord arrête le voyage et le sommeil de ses passagers pour les amener vers un signal de détresse inconnu émis d’une planète nommée LV-426. Le capitaine Dallas se rend sur la planète avec Kane et Lambert et découvrent un vaisseau extra-terrestre…

Ah Alien ! Qui ne l’a pas vu de nos jours ? Il y a à la fois tellement de choses à en dire, et tellement peu de choses puisque tout le monde sait déjà tout. L’aventure Alien commence en réalité dés 1974, cinq ans avant sa sortie, puisque Dan O’Bannon, le scénariste du film, a travaillé sur le film de fin d’études de John Carpenter, Darkstar, qui reprend un peu la même idée mais sur un ton disons plus léger. Il développe donc la même histoire mais en lorgnant carrément vers l’horreur. Quelques rencontres plus tard, notamment avec H.R. Giger (RIP), puis quelques réécritures, et le scénario tombe entre les mains de David Giler, Walter Hill et Gordon Carroll, qui se lancent dans la production. Ils sont séduits par le concept du film et le réécrive un peu, ajoutant un androïde à l’histoire par exemple, et la Fox aide et lance la production. Chose étonnante, Walter Hill devait au départ réaliser le film, mais face au nombre d’effets spéciaux du film, il passe son tour, lui qui n’avait que deux films à son actif, dont l’excellent Driver en 1978. Ridley Scott est alors choisi, son premier film, Les Duellistes sorti en 1977 avec Harvey Keitel ayant fait bonne impression avec un budget ridicule, moins d’un million. Pour Alien, il obtient 11 millions, pas rien à l’époque. Reste plus qu’à réaliser le meilleur film qui soit, à rendre les très nombreux effets spéciaux crédibles et à obtenir de grands acteurs. Car Alien prend majoritairement place dans un seul vaisseau, et s’apparente à une chasse, et donc, un survival. Il faut donc des acteurs de talents. Tom Skerritt qui a déjà une longue carrière devant lui rejoint le projet, et on trouve à ses côtés John Hurt (qui deviendra célèbre avec Alien puis ses quelques rôles suivants, comme dans Elephant Man de David Lynch), Veronica Cartwright (L’Invasion des Profanateurs, Les Oiseaux), Ian Holm (Brazil, Le Festin Nu, From Hell, Le Seigneur des Anneaux), Harry Dean Stanton (New York 1997 et Christine de Carpenter, Sailor et Lula, Twin Peaks le film de Lynch). Le premier rôle est donné à Sigourney Weaver, qui avait été aperçue dans Annie Hall de Wood Allen, et dont Alien deviendra le rôle de sa carrière.

La suite, on l’a connaît. Un gigantesque succès au box office, des suites, des spin off, des jeux vidéos, un monstre devenu aussi célèbre que la saga, et un Alien Covenant bientôt en salle. Alien premier du nom donc, tout le monde connaît, tout le monde l’a vu, tout le monde connaît l’histoire, celle de ces sept membres de l’équipe du Nostromo qui se rendent sur une planète et y découvrent un vaisseau d’origine inconnue, avec à son bord, des œufs, dont l’un s’ouvrira et contaminera Kane (John Hurt). La force d’Alien, celle qui lui permet de franchir les années et d’être toujours aussi passionnant à regarder, c’est qu’il en met plein la vue tout en ayant conscience des moyens à sa disposition, et donc en sachant jouer sur la suggestion. Le fameux Alien devenu si célèbre depuis n’arrivera à l’écran qu’après une première heure, nous faisant découvrir l’univers, les personnages, la planète, et en nous impressionnant avec ces décors. L’exploration du vaisseau Alien par exemple est un grand moment, entre les designs de Giger (autant pour la planète, le vaisseau que les créatures), la musique de Jerry Goldsmith et la mise en scène sobre et lente de Scott. Oui aujourd’hui, on pourra par contre toujours pester contre tous ces films de science fiction qui imaginaient notre futur et sont maintenant dépassés, et nous offrent des ordinateurs géants avec des touches colorées, alors que la technologie n’a fait que baisser de taille avec les années. Et pourtant, Alien fonctionne à merveille tant son ambiance se fait forte. Lente et forte. On sent toujours cette menace qui plane lorsque les membres du Nostromo explorent l’inconnu, trouvent des vestiges, un pilote fossilisé, puis des œufs.

La seconde partie, mettant alors beaucoup plus en avant l’Alien, fait également des choix certes surprenants mais qui s’avèrent payants. Premier choix surprenant, celui de tuer le personnage que l’on considérait jusque là comme principal, à savoir le capitaine du Nostromo (Tom Skerritt) pour dévoiler le vrai personnage principal, le personnage de la saga, à savoir Ripley (Sigourney Weaver). Second choix étonnant, celui de garder le plus souvent dans l’obscurité l’Alien du titre, de le montrer peu, de jouer sur l’attente, sur la suggestion, sur la peur de l’inconnu et de ce qu’on ne voit pas. Choix payant puisque la peur débarque, et qu’en plus, cela permet, malgré son design magnifique, de ne pas révéler pleinement la nature trop humanoïde de la créature, et donc clairement, qu’il s’agît d’un homme en costume. L’illusion fonctionne, l’Alien ne sera que rarement aperçu dans son intégralité, et un mythe est né ! Datant de 1979, Alien paraît en avance sur son temps, transcende son cadre, à la fois celui de la science fiction que celui du film d’horreur, devenant bien plus que ça, et donnant aussi naissance à un nombre incalculable de copycat, qui feront la joie de Roger Corman (La Galaxie de la Terreur, Mutants Non Identifiés, Dead Space pour ne citer que ceux-là) et de bien d’autres producteurs, particulièrement dans le bis italien. Bref, Alien, ça ne vieillit pas, malgré ses aspects qui étaient déjà vieux quelques années après sa sortie (l’informatique), ça garde un charme inouï, les scènes cultes s’enchaînent et fonctionnent toujours aujourd’hui, jusqu’à un final, visuellement et musicalement épuisant et stressant pour le spectateur, autant que pour Ripley. Oui, regarder Alien sur un grand écran le son à fond, avec ces lumières stroboscopes et son alarme à fond, ça fait toujours son petit effet. Si bien que l’on ne rigolera même pas devant ce cliché qui n’en est devenu un que des années après dans les blockbusters, à savoir, il faut toujours sauver les animaux (ici, le chat donc). Culte, et chef d’œuvre.

Les plus

Un univers magnifique
Une ambiance prenante et stressante
L’Alien, parfait, peu montré, intriguant
Très solide techniquement, encore aujourd’hui

Les moins

Oui bon, les gros ordinateurs, ça peut faire rire

 
En bref : Culte, Alien franchit en même temps le cap des années tout en gardant sa force, son côté stressant. L’ambiance aide, les effets spéciaux tiennent la route, et on se prend toujours au jeu.

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