LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE (The Last House on the Left) de Wes Craven (1972)

LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE

Titre original : The Last House on the Left
1972 – Etats Unis
Genre : Rape & Revenge Familial
Durée : 1h24
Réalisation : Wes Craven
Musique : David Hess
Scénario : Wes Craven

Avec Sandra Peabody, Lucy Grantham, David Hess, Fred Lincoln, Jeramie Rain, Marc Sheffler et Richard Towers

Synopsis : Mari et une amie décident de se procurer de la marijuana. Elles ne se doutent pas que le dealer fait partie d’une bande de sadiques meurtriers.

Certains films cultes ont littéralement lancés la carrière de leur metteur en scène. En 1972, c’était la carrière de trois artisans du genre qui commençaient. Wes Craven déjà, scénariste et réalisateur, Sean S. Cunningham, ici producteur qui réalisera par la suite Vendredi 13, et Steve Miner, assistant de production, qui fera par la suite quelques opus pour Vendredi 13, House, ou bien plus tard Lake Placid premier du nom et Halloween H20. David Hess commence également sa carrière d’acteur ici. Le souci, c’est que culte ou pas, remake récent ou pas, aura autour du film ou pas, La Dernière Maison sur la Gauche n’est pas bon. Il part d’une bonne idée pour changer de l’histoire classique que l’on attend de lui, il lancera la mode des Rape & Revenge des années 70 il est vrai, mais il est surtout bancal, filmé n’importe comment, et souffre de deux gros défauts qui viennent lui retirer toute crédibilité et l’enfoncer. Ainsi, nous suivons Mari et son amie qui en voulant acheter de la drogue (c’est mal), tombent sur de gros psychopathes en puissance, qui vont s’amuser à les couper au couteau, les violer, et les tuer pour finir. La routine en soit. La première partie du film a au moins pour mérite de ne pas perdre de temps. La Dernière Maison sur la Gauche se veut être une plongée dans la crasse humaine, un film sans espoir aucun. Et de ce côté, oui, Craven y parvient, au bout de 10 minutes, Mari et son amie sont capturées, et leurs sévices vont durer pendant bien 45 minutes avant d’arriver à la partie Revenge.

Là aussi pour la partie Revenge, le film innove, et peu le feront par la suite, puisque ce sera les parents de Mari qui se vengeront en comprenant ce qui est arrivé à leur fille. Un choix intéressant, montrant toute la violence contenue chez des gens normaux, chez des parents aimant, qui avec une bonne raison, explose. Mais ça, c’est sur le papier, car à l’écran, bordel de dieu que ce n’est pas franchement bon. Pour continuer sur les qualités, on pourra dire que malgré un tournage aux conditions précaires, les acteurs s’en sortent bien. David Hess est convaincant la plupart du temps, et les deux jeunes actrices qui se font tuées font le boulot convenablement pour des rôles physiques pas simples du tout. Maintenant, passons à tout ce qui ne va pas. La mise en scène de Craven, qui s’occupe également du montage, est par moment assez catastrophique, amateur, voir dégueulasse. Les actions sont peu crédibles, les plans s’éternisent car face à l’horreur humaine la nature c’est beau pouet pouet tralala, on sent une mise en scène hésitante qui fait que les coups de poings sont bien fake comme il faut, certaines scènes frisent le ridicule total (je pense à la scène du bras, partant d’une idée malsaine mais oh combien risible à l’écran). Deuxième point, la musique.

David Hess est devenu un icône du genre malgré peu de films au final, et malgré le fait qu’il aura rejoué le même rôle dans La Maison au Fond du Parc en 1979, mais Craven lui offre ici la musique également. Et mon dieu. Voir des gens courir dans la forêt, ou même un viol sur une musique country avec de biens jolies paroles, et bien désolé, mais moi ça ne marche pas. Je comprend l’intention de faire un décalage entre l’image et le son pour créer le malaise, mais excusez du peu, non c’est non. Mais il y a le pire du pire, pour atteindre la durée de 1h24, Craven insère dans son récit deux personnages secondaires qui n’ont rien à foutre là, à savoir le shérif et son adjoint. Deux gros blaireaux qui passent le film à passer par là, à réagir comme des cons, et à faire les cons. On leur parle d’une disparition, mais ils retournent au poste jouer aux cartes. Ils passent devant une voiture avec le coffre ouvert, mais non continuent leur chemin. Le pire du pire est atteint lorsqu’ils vont enfin faire quelque chose d’intelligent, prennent leur voiture, puis… tombent en panne, et tente de monter sur le toit d’une voiture pleine de poulets pour continuer leur route. De l’humour débile qui n’a rien à faire là et continue de plonger le film vers le bas. Pour le coup, le film a eu droit à son remake, qui a eu la bonne idée d’avoir un vrai score musical discret, qui a eu l’excellente idée de buter les deux flics en scène d’ouverture, et qui a eu le budget pour une vraie mise en scène et pour rendre crédible ces atrocités.

Les plus

Sur le papier de bonnes idées malsaines
David Hess pas mauvais dans son rôle

Les moins

La musique country
Les deux flics énervants
Mise en scène amateur

 
En bref : Culte oui, bon sûrement pas. La Dernière Maison sur la Gauche est amateur, longuet, bancal, et même parfois ridicule. On est loin du film choc annoncé.

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