INVASION PLANÈTE X (怪獣大戦争) de Honda Ishirô (1965)

INVASION PLANÈTE X

Titre original : 怪獣大戦争 – Kaijū Daisensō
1965 – Japon
Genre : Kaiju Eiga de science fiction
Durée : 1h33
Réalisation : Honda Ishirô
Musique : Ifukube Akira
Scénario : Sekizawa Shinichi
Avec Takarada Akira, Nick Adams, Mizuno Kumi, Tazaki Jun, Kubo Akira, Sawai Keiko et Tsuchiya Yoshio

Synopsis : Deux astronautes partent en mission d’exploration sur une planète orbitant autour de Jupiter et récemment découverte. Arrivés sur place, ils rencontrent les habitants, les Ixiens, qui sont assiégés et contraints de vivre sous terre à cause de King Ghidorah. Les Ixiens proposent un marché aux Terriens : si ceux-ci acceptent de leur prêter Godzilla et Rodan pour chasser King Ghidorah, ils offriront à la Terre un vaccin capable de guérir toutes les maladies.

Il était temps de continuer la saga ! Godzilla, épisode 6. Après avoir réalisé pas moins de 4 opus sur les 5 précédents, Honda Ishirô continue sur sa lancée. Malheureusement, ce Invasion Planète X marque le début de la fin pour la saga. Nous sommes bien loin de Mothra vs Godzilla l’année précédente. Invasion Planète X semble d’ailleurs reprendre les éléments marquants du précédent film (Ghidrah) en se faisant s’affronter encore 3 monstres tous issus du film précédent donc, à savoir Godzilla, Rodan et King Ghidorah, et mélange le tout avec une histoire de science fiction que n’aurait pas reniée la série Star Trek, le tout en continuant de viser un public de plus en plus jeune. Si bien que Invasion Planète X paraît à bien des niveaux bancal, le Kaiju Eiga classique ne se mariant pas forcément très bien à la science fiction, et que certains moments laissent clairement dubitatifs les fans. Si en plus, l’on n’adhère de base pas aux deux genres auxquels Invasion Planète X appartient, c’est un festival de kitch absolu qui se présente sous nos yeux. Malgré tout, le métrage possède encore quelques bons moments et peut compter sur la présence de King Ghidorah pour rester un opus divertissant. Car le pire est à venir, dés l’année suivante avec Ebirah, mais là est une autre histoire. Invasion Planète X commence comme un film de science fiction classique, avec deux astronautes en mission autour de Jupiter. Rapidement, ils rencontrent le peuple de cette planète, les Ixiens, qui vivent dans la peur de King Ghidorah, et vont demander l’aide des Terriens. Le deal est simple : leur permettre d’amener Godzilla et Rodan sur leur planète pour éliminer King Ghidorah, et en échange, le vaccin pour le cancer sera offert aux humains. Alléchant, sauf que bien entendus, les fameux aliens mentent, ont un but caché, et veulent plutôt nous éliminer.

Il est d’ailleurs amusant de constater que des années plus tard, pour l’épisode anniversaire des 50 ans de Godzilla, Kitamura reprendra basiquement la même histoire pour son film. En encore moins bien. Pour Invasion Planète X, nous pourrons dire que la première partie fonctionne bien, à condition de ne pas être totalement allergique à l’aspect kitch qui s’en dégage. Un aspect très présent mais qui peut donner un côté plutôt attachant à l’œuvre. On alterne donc des maquettes plutôt réussies avec des plans qui nous montrent des décors en carton un peu ridicules et des costumes… totalement ridicules. Quand on pense que trois ans plus tard, Kubrick réalisait 2001 L’odyssée de l’espace… il y a un fossé, mais il serait vain de comparer les deux œuvres, qui n’ont rien à voir de toute manière. Mais je vous dirais que la première partie fonctionnait bien, et étonnement, les Kaiju sont totalement absents de cette partie là. Si Honda Ishirô nous offre un deux en un, les deux parties ne se mélangent pas vraiment entre elles, la partie Kaiju Eiga étant même plutôt inutile à l’intrigue en elle-même, tandis que lorsque les combats débarquent, ils ne font que nous rappeler le film précédent de la saga, en moins bon puisque Godzilla devient véritablement gentil à présent, et se retrouve plus à prendre des poses ridicules qu’à détruire son environnement. La destruction, on la devra plutôt à King Ghidorah, qui lui en impose encore, et surtout s’impose comme un des méchants Kaiju de la Toho, voir LE méchant.

On notera la présence d’un Américain dans un rôle important, avec la présence donc de Nick Adams en astronaute, qui sera intégralement doublé en Japonais. Sa présence ne changera rien à la qualité finale du film, ni à son accueil commercial, le film ne débarquant en Amérique que 5 ans après sa sortie au Japon. Entre science fiction kitch, effets un peu risibles, moins de destructions et des Kaijus peu utiles à l’histoire, on pourrait croire que Invasion Planète X est un très mauvais Kaiju Eiga. Dans le fond, oui, ce n’est pas totalement bon, mais le film bénéficie encore de quelques arguments, se laisse plutôt bien suivre, sait se faire rythmé, et Honda à la mise en scène livre encore une copie propre malgré un budget un peu plus limité. Ce qui explique d’ailleurs des effets moins nombreux et parfois moins travaillés. Il l’aurait lui-même avoué dans une interview, disant clairement qu’à cette période, la production des films Godzilla manquait de temps et d’argent, et que la production recyclait parfois des plans des anciens films. Un cercle vicieux d’après lui, puisque les fans remarquaient cet élément et se sentaient roulés, alors que la Toho pensait que le genre ne marchait plus et continuait de baisser les budgets. Invasion planète X avait sans doute trop d’ambitions pour lui au vu de son budget, entre ses extra-terrestres, ses voyages dans l’espace, ses trois monstres… Le spectacle plaira encore à l’amateur malgré la baisse de qualité, mais la fin pour Godzilla est bel et bien là !

Les plus

On retrouve King Ghidorah
La première partie plutôt plaisante
Un film qui veut faire beaucoup

Les moins

Moins de destruction
Les Kaiju, inutiles au final
Des moments sacrément kitch

En bref : Invasion Planète X est souvent à la frontière du kitch et du ridicule. Par moment, il plonge littéralement dedans, et intéresse à d’autres moments. Assez bancal, mais encore divertissant.

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