TOMB RAIDER de Roar Uthaug (2018)

TOMB RAIDER

Titre original : Tomb Raider
2018 – Angleterre / Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h58
Réalisation : Roar Uthaug
Musique : Tom Holkenborg
Scénario : Geneva Robertson-Dworet et Alastair Siddons
Avec Alicia Vikander, Dominic West, Walton Goggins, Daniel Wu, Kristin Scott Thomas, Derek Jacobi et Alexandre Willaume

Synopsis : Lara Croft reprend les recherches archéologiques de son père disparu dans le but de le retrouver. Ses aventures vont l’amener sur une île isolée difficile à trouver où un groupe de mercenaires est après la même relique.

Les adaptations de jeux vidéo, on y va toujours à reculons, ça se pète toujours la gueule, mais vu que les joueurs sont de plus en plus nombreux, les studios y reviennent toujours. Après le gros ratage Assassin’s Creed l’année dernière, voilà que c’est Lara Croft qui revient avec un nouveau Tomb Raider. Là où les deux premières adaptations (je n’ai jamais vu la seconde) trahissaient les jeux, qui étaient de base des jeux d’aventures avec énigmes et tout (et maniabilité imprécise aussi), ce renouveau de Tomb Raider veut être fidèle, mais au reboot de 2013, qui n’avait plus grand-chose de Tomb Raider, mais ressemblait plus à un Uncharted avec un bon gros scénario nanar. Du coup, avec cette adaptation, je savais à quoi m’attendre, et je me disais qu’au moins, j’allais bien rire et en prendre plein la gueule. Car s’il faut rester fidèle, nous allions donc voir la fille de Rambo en prendre plein la gueule mais toujours avancer, et cette fille soi-disant fragile qui n’a jamais utilisée une arme va devenir une meurtrière de masse. Seul espoir, Roar Uthaug récupère la mise en scène. Si je ne comprend toujours pas pourquoi le projet lui est tombé dans les mains, il faut bien avouer que j’aime beaucoup ce réalisateur, notamment Cold Prey (un slasher) et The Wave (un film catastrophe). Et donc finalement, ce Tomb Raider ? Ben c’était pas terrible, et si dans le fond, ça reste fidèle avec des scènes carrément copier coller du jeu vidéo de 2013, ça fait des choix beaucoup plus discutables en rajoutant un arc narratif encore plus nanar que le reste. À savoir non, on ne commence pas avec Lara sur un bateau au large de l’île prête pour 2h d’action, mais une putain d’introduction de 45 minutes concernant le papounet de Lara.

Dans le fond, ça permet de nous présenter le personnage de Lara Croft au moins, de lui donner de l’épaisseur, sauf que non, l’épaisseur n’est pas présente. Cela ne sert qu’à nous donner les caractéristiques du personnage, mais non pas une personnalité. Donc Lara fait de la boxe = sait se battre. Elle fait plein de petits boulots pour vivre et ne pas signer les papiers concernant le testament de son père car elle refuse d’accepter son décès et puis… ben c’est tout en fait, pendant la première demi-heure, avant qu’elle ne retrouve sa trace et qu’on nous mette dans les pattes Lara à Hong Kong pour chercher un gars qui va l’amener sur la fameuse île. On remplace alors l’équipe de base du jeu (inutile) par un unique sidekick (inutile) en la personne de Daniel Wu. Sans doute pour ouvrir le film au marché Chinois, mais je dis ça, je dis rien. Après donc 45 très longues minutes pas franchement passionnantes mais plutôt bien torchées, on entre donc enfin dans le cœur de l’histoire, sur l’île du jeu, et là Lara va devoir survivre, faire des trucs de fous, tout ça tout ça. Sauf que tout ne marche pas, loin de là. En fait, on a surtout l’impression que l’équipe de scénariste a gardé quelques scènes clés, les plus gros éléments nanars (le méchant), et en a profité pour rajouter quelques éléments nanars, car on est plus à ça près. Ainsi, lorsque l’on retrouve la séquence de l’avion en ruine au-dessus d’une cascade (comme dans le jeu) après l’évasion de Lara Croft, celle-ci tombe nez à nez avec… son père bordel ! Le mec, 7 ans qu’il erre sur l’île avec des mercenaires à ses trousses, il va bien, personne ne l’a trouvé, mais par contre Lara tombe sur lui par accident après 15 minutes sur l’île.

Alors je sais, tous les films d’action ont des facilités, il ne faut pas trop perdre de temps en développement pour privilégier le spectacle, mais quand même, c’est gros. Mais comme je l’ai dit, tout n’est pas à jeter. Roar Uthaug livre par exemple une mise en scène fluide et plutôt inspirée même par moment, montre un certain savoir faire, et si quelques scènes à CGI sont proprement ratées (il n’a pas l’air bien à l’aise avec ça), pour le reste, ça passe, et ça respecte l’univers des jeux. On adhère ou pas, mais il y a du travail, et ça, c’est bien. C’est malheureusement comme je le disais bien le scénario en mode gros nanar qui blesse et anéantit tout, entre les idées citées qui sont nouvelles (et semblent provenir des deux précédentes adaptations), mais aussi dans les idées gardées issues des jeux. Et puis ce méchant, quel charisme… non je déconne. Le principal problème, c’est qu’à part Lara qui est plus ou moins définie, le reste du casting n’existe pas. Daniel Wu en sidekick est inutile, Walton Goggins en grand méchant ne représente absolument pas une menace, Dominic West en papounet est bien raté. Quand aux autres, ils sont relégués totalement au second plan (l’apparition éclair de Nick Frost, le rôle inutile de Kristin Scott Thomas). On suit donc une aventure assez insignifiante, assez longuette à démarrer, pas dénuée de qualités, mais surtout pas dénuée de défauts. Les fans du reboot de 2013 y trouveront peut-être leur compte, et si j’ai une sympathie pour le jeu (qui n’est pas un grand jeu), sans la manette en main, ce n’est pas pareil.

Les plus

Alicia Vikander crédible
La mise en scène plutôt bien torchée

Les moins

La longue intro de 45 minutes
Quelques CGI discutables
Les moments purement nanar
 

En bref : Sans être une catastrophe, ce Tomb Raider n’est pas bon non plus. Long à démarrer, pas toujours passionnant, souvent à la frontière du gros nanar. On sent l’envie de bien faire, mais le scénario et les choix n’aident pas toujours.

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