V : LA MINI SÉRIE ORIGINALE (V) de Kenneth Johnson (1983)

V LA MINI SÉRIE ORIGINALE

Titre original : V
1983 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1 épisodes d’1h30 chacun
Réalisation : Kenneth Johnson
Musique : Joe Harnell
Scénario : Kenneth Johnson

Avec Jane Badler, Michael Durell, Faye Grant, David Packer, Marc Singer, Blair Tefkin, Michael Wright, Frank Ashmore et Robert Englund

Synopsis : Cinquante vaisseaux, de 5 kilomètres de large chacun, planent au-dessus des principales capitales de la Terre. Les Visiteurs qui en sortent sont humains en apparence et tendent une main fraternelle. Les ressources de notre planète sont justes celles dont ces extra-terrestres ont besoin pour survivre. Et pour sa future survie, l’humanité peu soupçonneuse aura besoin…d’un miracle ! Un groupe de résistants composé d’hommes et de femmes de tout milieu et de toute origine va se soulever face à la volonté d’extermination des extraterrestres.

Dans les années 80, V, les deux mini séries, puis la série télévisée (malgré sa qualité plutôt discutable et l’arrêt de la série avant la fin de l’histoire, sur un gros cliffhanger), auront l’effet d’un choc sur le public lors de ses diffusions sur M6, provoquant l’engouement du public et un fort taux d’audience. Encore aujourd’hui, cette saga de science fiction reste une référence pour beaucoup et reste d’un haut niveau malgré quelques effets datés, notamment les incrustations. Mais V, il faut le rappeler, même si son budget était à l’époque le plus élevé pour une mini série à la télé, reste un produit de télévision, avec un budget moindre qu’un film de cinéma, et un temps de production plus court (Kenneth Johnson parle de seulement deux semaine de préproduction, si bien que le casting continuait le soir après les journées de tournage). La raison d’un tel succès est simple pourtant. D’un côté, pour l’époque, V était un gros budget de science fiction tourné pour la télévision, et donnait aux spectateurs ce qu’ils souhaitaient voir. Car au début des années 80, après la sortie de Star Wars quelques années avant, la science fiction explose et est en vogue. Des vaisseaux spatiaux, des poursuites improbables, une invasion extra-terrestre, de l’action.

Le tout avec des trucages allant du très bon au passable (ayant tout de même vieilli), mais au-delà de son aspect visuel, V avait tout autre chose à proposer aux spectateurs attentifs : des personnages variés et intéressants permettant une identification rapide et sincère, tout en donnant à chacun son heure de gloire, et bien que l’histoire baigne dans le domaine de la science fiction (et donc, est vouée à prendre un coup de vieux), son traitement restera toujours d’actualité grâce au talent de son créateur, traitant de cette nouvelle guerre comme d’une nouvelle guerre mondiale, et mettant ainsi en image tout ce que cela implique, avec les résistants se cachant et commençant à former des groupes, les affiches de propagandes dans les rues, les envahisseurs, les traités au sein des deux camps, les héros de guerre, la manipulation de la jeunesse, le contrôle des médias et de l’information… La parallèle entre la seconde guerre mondiale, avec les états fascistes, la manipulation du peuple et tant d’autres choses et cette invasion venant de l’espace est troublante, et cela fait toute la force de V. Une œuvre qui ne sera jamais vraiment dépassée dans ses propos.

Tout commence lorsqu’une série de vaisseaux spatiaux arrivent au-dessus des plus grandes villes de la planète : Los Angeles, New York, Paris, Rome… Aucun pays ne sera épargné. Emmerich se serait-il inspiré de V pour son premier Independence Day et l’apparition des vaisseaux ? Possible. Dans un premier temps, ces visiteurs nous apparaissent comme des êtres sympathiques, ayant notre apparence, venant en paix afin d’échanger certaines de nos ressources contre des avancées technologiques, notamment dans le domaine médical. Les hauts dirigeants ne peuvent rester de marbre face à de telles déclarations de paix et une amitié entre deux peuples si éloignés. La population sera, elle, un peu moins dupe, comme c’est souvent le cas, et cette première mini série, en deux parties d’une heure trente chacune va se permettre de détailler toute une galerie de personnages, tous très divers, venant d’horizons différents, apportant beaucoup de variété, et surtout, empêchant V d’avoir un seul et unique personnage principal, et les autres autour. Ici, il s’agît bel et bien d’un groupe, ou chacun aura son importance et sera développé comme il se doit.

Aujourd’hui, tout le monde connaît Mike Donovan (Marc Singer, vu dans Dar l’invincible), le journaliste ayant découvert la véritable identité des visiteurs, ou Juliet Parish (Faye Grant), étudiante en médecine, qui va rapidement devenir, malgré elle, une meneuse d’hommes, la chef des résistants. Car très rapidement, les visiteurs vont s’imposer sur notre planète, contrôlant nos forces de l’ordre, les médias, le prix des produits de consommation va augmenter. Deux choix vont alors s’imposer aux habitants de la terre : se battre pour défendre leur vie et leurs idéaux ou capituler avec l’ennemi, n’hésitant pas une seule seconde à trahir des proches et à les livrer à l’ennemi. Et la qualité générale d’écriture fait le boulot, on aime certains personnages, et on aime en détester d’autres. Diana par exemple reste une méchant inoubliable, alors qu’elle n’a que très peu de dialogues durant les trois heures. Quelques lignes, tout au plus, mais une présence à l’écran qui marque les esprits. Pareil pour Daniel, ce jeune humain qui va se laisser manipuler par les aliens, et devenir un homme de main qui n’hésitera pas à livrer sa propre famille à l’envahisseur afin d’assouvir ses propres envies.

Pendant près de trois heures, le rythme restera soutenu, et le récit restera passionnant et structuré de manière intelligente. A aucun moment l’ennui ne viendra guetter. Les personnages sont tous intéressants, soit touchants comme Juliet Parish devenant du jour au lendemain une meneuse, soutenue par le reste du groupe, Donovan à la recherche de son fils, ou même Willie, le gentil visiteur un peu niais joué par Robert Englund avant qu’il ne devienne le tueur de Elm Street dans la saga des Freddy ou Robin, jeune adolescente tombant amoureuse d’un visiteur (rôle qui devait être au départ tenu par Dominique Dunne, actrice vue dans Poltergeist, malheureusement décédée peu après le début du tournage…), soit détestables au possible. Quand on pense à V, on pense à l’héroïsme de la résistance, mais également à leur ennemi, et donc, bien entendu, à Diana, encore peu présente dans la première mini série (mais prenant du grade dans la seconde et encore plus dans la série télévisée), mais marquant les esprits par la froideur de son personnage et par sa simple présence à l’écran. Oui je sais, je l’ai déjà dit, mais que voulez-vous, il y a des personnages qui marquent les esprits. Bien entendu, V n’est pas parfait pour autant, et ces effets spéciaux, notamment lors des scènes de poursuite en vaisseaux, accusent le poids des années, même si cela donne un certain charme à l’oeuvre. Mais en ce qui concerne le reste, à savoir les décors intérieurs, les effets de maquillages, le look des visiteurs, et même certains arrières plans, et bien ça a toujours de la gueule. Et moi, je regarde toujours V après tant d’années avec le même plaisir. Sauf la série car là c’est plus possible vraiment…

Les plus

Un récit de 3h rythmé
Scénario intéressant
Une vision intéressante
Très bon casting

Les moins

Quelques incrustations bien ratées aujourd’hui

En bref : Une œuvre culte des années 80, ayant un peu vieillie visuellement, mais conservant tout son charme grâce à une distribution parfaite, une mise en scène fluide et surtout un scénario en béton. L’invasion extra-terrestre façon dictature fasciste.

2 réflexions sur « V : LA MINI SÉRIE ORIGINALE (V) de Kenneth Johnson (1983) »

  1. Très belle note pour cette vieille série qui me ramène 35 ans en arrière, et les soirées où exceptionnellement, j’avais le droit de me coucher plus tard 🙂
    Après les Envahisseurs de David Vincent et sa paranoïa anti-communiste, c’est une séduisante dictature fasciste qui descend du ciel, en tenue rouge doublée de vert. Diana, je me souviens, c’état un peu la J.R. de la SF à l’époque, comme tu dis, on adorait la détester. Quant à Richard Herd (aka John), on dirait qu’il a piqué les lunettes d’Orlando. Je ne sais pas si j’aurais le courage de m’y remettre aujourd’hui néanmoins.
    Et tu m’en apprends sur Dominique Dunne, qui est en fait la sœur de Grffin Dunne, l’acteur de « After Hours » de Scorsese. La petite est morte assassinée à 22 ans par son petit copain !

    1. Perso, j’ai revu l’intégrale (des téléfilms, pas la série !) ce weekend, et à part les incrustations, ça passe comme une lettre à la poste encore aujourd’hui je trouve.
      Pour Dominique Dunne, je savais, m’étant renseigné en écrivant à l’époque mes chroniques sur la saga Poltergeist, mais là j’ai eu plus de détails avec l’interview présente sur le dvd. Elle avait déjà tourné ses scènes pour V, du moins une partie, était proche du réalisateur, et s’est arrivé à ce moment là, un soir…..

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