AMBITION WITHOUT HONOR (仁義なき野望) de Miike Takashi (1996)

AMBITION WITHOUT HONOR

Titre original : Jinji Naki Yabô – 仁義なき野望
1996 – Japon
Genre : Policier
Durée : 1h35
Réalisation : Miike Takashi
Musique : Tsushima Toshikai
Scénario : Kishi Muneo

Avec Sone Hideki, Amihama Naoko, Kitajima Saburô, Nagato Isamu, Omori Yoshiyuki, Shimizu Kôjiro et Sone Harumi

Synopsis : Âgé de dix-sept ans, Tetsuya décide de tuer le chef d’un gang afin de devenir Yakuza et de rejoindre le gang rival. Il passe sept ans en prison, et se rend compte que tout a bien changé à sa sortie. Les deux familles rivales se sont réconciliées. Souhaitant devenir Yakuza, Tetsuya va emprunter le chemin de la destruction en parasitant les activités illégales des gangs.

En 1996, Miike Takashi signe le remarqué Shinjuku Triad Society, qui lui permet enfin d’avoir un peu de reconnaissance et de doucement faire des films à destination des salles de cinéma. Ce qui ne l’empêchera pas de continuer à tourner pour le marché de la vidéo à côté pendant encore une dizaine d’années avec des titres divers et variés. Tourné la même année que Shinjuku Triad Society, Ambition Without Honor est, comme son nom l’indique, un hommage à la série Combat Sans Code D’honneur de Fukasaku Kinji. Miike réalisera d’ailleurs par la suite un remake du Cimetière de la Morale du même Fukasaku en 2002, avec Graveyard of Honor. Tourné donc pour le marché de la vidéo, Ambition Without Honor est un petit film très classique dans son scénario, mais également dans sa mise en scène, mais contenant déjà des thèmes que Miike abordera encore par la suite, notamment dans Ley Lines en 1999. Il nous dépeint le portrait d’un jeune, Tetsuya, joué par Sone Hideki, dont c’est le premier vrai rôle et qui deviendra par la suite un acteur récurent de la filmographie de Miike (Agitator, Gozu, Yakuza Demon, Zebraman, Waru). Tetsuya n’a que dix-sept ans, mais rêve de devenir Yakuza. Son ambition le poussera à assassiner le chef d’un gang, avec la promesse d’intégrer les rangs du gang rival en retour, à sa sortie de prison. Mais dés sa sortie, Tetsuya va tomber de haut et voir ses illusions réduites en cendre.

Car à sa sortie, personne n’est là pour le saluer, l’accueillir et le prendre sous son aile. Non, Tetsuya est seul. Sa petite amie sera là bien entendu, mais ce n’est pas ce qu’il voulait, ce qu’il attendait. Alors qu’il va rendre visite au clan qu’il devait rejoindre, la réalité vient s’abattre sur lui : les deux clans ont fait la paix, il est très mal vu, et personne ne veut de lui. Il est sujet de toutes les moqueries, il n’est accepté nul part. Au mieux, les gens du milieu parlent dans son dos et l’évitent, au pire, il devient gênant et se fait même virer de certains lieux publics. Peu décidé à se laisser faire, il va mettre des bâtons dans les roues des vieux Yakuza, quitte à ce que l’aventure tourne mal pour lui. Jeune et fougueux, inconscient des conséquences qui l’attendent, il n’hésitera pas à se mettre sur le chemin d’une voiture, persuadé que les Yakuza l’épargneront, avant de se faire renverser et de finir simplement à l’hôpital. Aidé par quelques amis, il n’y a bien que sa petite amie qui s’inquiète pour lui et pour la vie qu’il veut à tout prix emprunter. Dans ce scénario classique et un peu convenu, Miike traite pourtant ses personnages avec beaucoup de talent, les faisant exister au sein de son récit sans vraie surprise, entre coups bas, exécutions, humiliations et interventions de la police.

Certaines scènes fonctionneront très bien, comme lorsque Tetsuya ira au cimetière voir la tombe de sa mère, et où il nous délivre une des clés de sa personnalité, en reniant son père et en considérant le chef du clan qu’il veut rejoindre comme un substitut de son père. Le jeune Sone Hideki livre une très honnête prestation dans le rôle de ce jeune paumé voulant aller jusqu’au bout des choses. Dans sa mise en scène par contre, on pourra dire que Miike reste très classique. Aucun éclair de génie, aucune scène ne sortant véritablement du lot (visuellement), mais l’ensemble tient la route et reste propre. On reste bien loin de certains ratages dans la carrière de Miike datant de cette époque, comme Bodyguard Kiba 2, Salaryman Kintaro ou encore le téléfilm en deux parties N-Girls Vs Vampire (là, on touchait le fond tout de même). Mais Ambition Without Honor reste suffisamment solide et sérieux pour intéresser les fans de films de Yakuza, et reste une curiosité dans la carrière de Miike, dont ces débuts restent encore assez rares en France. Un film classique mais intéressant.

Les plus

Bien mené

Des personnages intéressants

Les moins

Classique dans son histoire et sa mise en scène

 

En bref : Miike met en scène sans génie une histoire classique et un peu prévisible, mais avec des personnages intéressants et sans baisse de rythme. Sympathique hommage à Fukasaku.

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