WRONG COPS de Quentin Dupieux (2013)

WRONG COPS

Titre original : Wrong Cops
2013 – Etats Unis / France
Genre : Comédie
Durée : 1h23
Réalisation : Quentin Dupieux
Musique : Mr Oizo
Scénario : Quentin Dupieux

Avec Mark Burnham, Eric Judor, Steve Little, Marilyn Manson, Arden Myrin, Eric Roberts, Eric Wareheim, Daniel Quinn, Isabelle Palmieri, Hillary Tuck, Ray Wise et Grace Zabriskie

Synopsis : Los Angeles 2014. Duke, un flic pourri et mélomane, deale de l’herbe et terrorise les passants. Ses collègues au commissariat: un obsédé sexuel, une flic maître chanteur, un chercheur de trésor au passé douteux, un borgne difforme se rêvant star de techno… Leur système fait de petites combines et de jeux d’influence se dérègle lorsque la dernière victime de Duke, un voisin laissé pour mort dans son coffre, se réveille.

Pour certains cinéphiles avertis, les films de Quentin Dupieux sont toujours attendus au tournant, et ce depuis son premier ovni, très mal vendu par les distributeurs et donc peu apprécié du public à sa sortie, j’ai nommé l’énorme Steak, comédie décalée aux punchlines hilarantes. S’exilant après ce film aux Etats Unis, Dupieux continue sur sa lancée d’un cinéma différent et assez expérimental avec Rubber et son pneu tueur, puis Wrong et son personnage cherchant son chien. Deux métrages se déroulant dans un univers différent du notre, un univers absurde où tout est possible. Avec Wrong Cops, il continue sur sa lancée, et pourtant, des changements majeurs s’opèrent, non pas dans la forme, mais dans le fond. Cette fois-ci, ce n’est pas l’univers en lui même qui est étrange et absurde, mais les personnages qui peuplent un univers tout ce qu’il y a de plus banal : le Los Angeles de nos jours. Wrong Cops nous conte donc les mésaventures de plusieurs flics tous plus barrés les uns que les autres, et nous propose de les suivre sur plusieurs jours. Le fil conducteur est maigre, très maigre, et on pourra lui reprocher, mais à côté de tout cela, Dupieux redouble d’inventivité pour nous faire rire de bout en bout, situation après situation, dialogue après dialogue.

Nous suivons tour à tour différents flics, dont chacun à ses obsessions, ses vices, ses rêves, et tout commence lorsque Duke (l’énorme Mark Burnham, déjà vu dans le même rôle dans Wrong), vendeur de drogue qu’il cache dans des rats, tue par accident un de ces voisins et va vouloir se débarrasser du corps, qui va passer de mains en mains (ou de coffre en coffre), et s’avérer n’être pas si mort que ça. Si sa technique n’a pas évoluée d’un poil depuis Steak, ou plutôt depuis Rubber (même appareil photo qui sert de caméra, même style de photographie, de plans, même budget – 1 million – et même temps de tournage – 2 semaines), Wrong Cops se révèle sans aucun doute être son film le plus accessible depuis Steak, grâce à sa qualité d’écriture et au soin porté à ses personnages. Outre Duke, énorme donc, nous avons Rough, joué par Eric Judor, flic borgne qui rêve de faire de la musique, Sunshine joué par Steve Little, en flic consommateur de drogue après le détective space de Wrong, Arden Myrin en flic qui rêve de se faire refaire le nez pour la troisième fois (elle aussi déjà vue dans Wrong), Eric Wareheim qui veut voir des seins à tout prix, Daniel Quinn en pauvre victime mourante tout le long du film. Les habitués du cinéma de Dupieux sont tous là. Mais le casting s’étoffe également de têtes bien connues des cinéphiles, et de fans de l’œuvre de Dupieux.

C’est ainsi que l’on trouve dans le rôle d’un jeune ado séquestré par Duke (qui veut lui faire découvrir la bonne musique…) Marilyn Manson, et dans des rôles malheureusement un peu trop courts le grand Eric Roberts (vous savez, le mec capable de jouer dans The Dark Knight, puis la même année dans Sharktopus et DOA), mais également Grace Zabriskie et Ray Wise (Twin Peaks). Leurs apparitions sont souvent hilarantes. Wrong Cops est définitivement un film de personnages, et donc de dialogues et de situations. Dupieux rythme tout ça comme souvent en utilisant sa propre musique sous le pseudo de Mr Oizo, et continue de donner avec ça un aspect comique et divertissant à son film, et rend la musique encore une fois indissociable de son œuvre, voir plus puisque intégrée à son histoire. Les détracteurs de Dupieux risquent de ne toujours pas adhérer à son univers, et trouver l’ensemble plutôt maigre, mais pour le fan, une nouvelle perle qu’il aura plaisir à voir et revoir lors de sa sortie DVD (déjà dispo en Amérique, pour la France, la sortie cinéma est encore trop récente), prenant à chaque fois le même plaisir à voir Marilyn Manson se faire kidnapper, Eric Judor survendre son ignoble musique et Mark Burnham vendre de la drogue dans des rats, ou des poissons à l’occasion !

Les plus

Très drôle et de bout en bout

Les personnages tous fous

L’univers de Dupieux

Les moins

Scénario un peu maigre

 

En bref : Dupieux continue d’étendre son univers absurde. Cette fois-ci, l’absurdité provient des personnages, et on en rigole du début à la fin avec un sourire enfantin au visage. Encore une réussite.

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