DRAGON TIGER GATE (龍虎門) de Wilson Yip (2006)

DRAGON TIGER GATE

Titre original : 龍虎門
2006 – Hong Kong
Genre : Action
Durée : 1h34
Réalisation : Wilson Yip
Musique : Kawai Kenji
Scénario : Edmond Wong

Avec Donnie Yen, Nicholas Tse, Shawn Yue, Dong Jie, Chen Kuan-Tai, Yuen Wah et Yu Kang

Synopsis : Le Dragon Tiger Gate est une école d’arts martiaux fondée par Wong Fuhu pour protéger les citoyens des agissements des triades. Celui-ci a eu deux fils, Dragon et Tiger, de deux femmes différentes. Lorsque sa mère décède, Dragon est pris sous l’aile de Ma Kun, un chef de triade d’une école rivale nommée Luosha Gate. Au fil des années, Dragon devient aussi le garde du corps de Ma Kun. Les deux demi-frères sont alors amenés à s’affronter.

En 2006, quand Dragon Tiger Gate est annoncé, tout le monde l’attend. En effet, il s’agît des retrouvailles entre le réalisateur Wilson Tip et l’acteur chorégraphe Donnie Yen un an après le choc que fut le polar sombre SPL. Les attentes étaient donc hautes… Plus dure sera la chute. Car si SPL a relancé la mode des polars sombres et sans concessions tout en lui ajoutant des combats spectaculaires (le combat dans la ruelle est resté dans les mémoires), Dragon Tiger Gate lui commence mal, très mal. Adapté d’un comic Coréen, le film s’ouvre sur un générique très typé comic, avant de nous lancer dans l’univers du film, regorgeant de numérique plutôt raté, de combats abusant du câble et défiant les lois de la gravité, de personnages et de longs dialogues creux. Adapter un comic autorise certaines choses, mais ne doit pas servir d’excuses pour des plans à côté de la plaque. On suit donc l’histoire de deux frères qui sont séparés jeunes et qui vont se retrouver. D’un côté, Nicholas Tse qui aura fait bien mieux par le passé (Time and Tide de Tsui Hark, New Police Story de Benny Chan) mais qui se défend plutôt pas mal dans les combats qu’il a, et de l’autre, Donnie Yen qu’on ne présente plus. Ici, il ne joue pas très bien, mais pas grave, il a la classe, avec son manteau et sa mèche rebelle. Après quelques plans à la qualité discutables, le film se décide à nous offrir deux combats qu’il enchaîne plutôt rapidement. Le premier dans un restaurant mettant en avant Nicholas Tse, un combat plutôt sobre et efficace malgré quelques câbles bien voyant.

Le second sur tout un étage, où tous les personnages se tapent un peu sous une pluie de figurants. Malheureusement, le fun disparaît vite du métrage, Wilson Yip voulait s’essayer à la stylisation extrême de ces plans, à coup de caméra positionnée au plafond passant d’une pièce à l’autre dans un numérique assez hideux, des coups improbables et parfois ridicules. L’aspect comic en film live ne passe que très rarement, et dans Dragon Tiger Gate, qui se veut la plupart du temps très sérieux, ça ne passe pas du tout. Surtout que passé ces deux combats à la qualité discutable (je suis méchant, le premier est sympathique), le rythme du film se tasse totalement, pour nous présenter les personnages, leur passé, les petites amourettes sur des musiques niaises, et finalement, plus rien de passionnant ne se passe à l’écran pendant 40 minutes. Surtout que l’on comprend bien vite qui est le méchant, où le combat final aura lieu, que Donnie Yen est le frère de Nicholas Tse, qu’ils vont forcément s’allier. Ça parle beaucoup pour ne rien dire, les effets numériques deviennent envahissants et donc encore plus voyants. On pourra d’ailleurs reconnaître dans le rôle du maître de l’école ce bon vieux Yuen Wah, auparavant bien plus habitué aux rôles de méchants, que ce soit dans les comédies (Dragons Forever, Les Guerriers du Temps) ou dans les gros nanars (Super Lady Cop). Ici un peu vieillissant, il n’a qu’un petit rôle et ne semble pas s’amuser des masses.

Après un gros ventre mou, le film se réveille enfin, non pas pour devenir bon, mais pour se décider à mettre enfin un peu d’action dans un récit pourtant pas spécialement long (1h35 environ). Donnie Yen nous livrera alors le meilleur combat du métrage dans un stade, combat pourtant anecdotique vu sa durée beaucoup trop courte, mais faisant plaisir pour son côté beaucoup plus terre à terre que tout ce qui avait précédé, et surtout, sur tout ce qui suivra. Puisqu’au lieu de démarrer franchement pour nous en mettre plein la vue et en faire un mauvais film sympathique, Wilson Yip et son scénariste vont ralentir encore une fois le rythme avant d’amener à un combat final absolument ridicule et baignant dans un numérique constant plutôt désagréable, achevant la vision de Dragon Tiger Gate sur une note plutôt négative dont on ne retient finalement que peu de choses, du moins positives. Quelques rares combats, quelques plans quand ils ne font pas appel à un numérique trop voyant, c’est bien peu pour le sauver du naufrage. Au moins, le métrage suivant réunissant Wilson Yip et Donnie Yen, s’il sera toujours de mauvaise qualité, pourra se venter de nous offrir un final géant de 10 minutes.

Les plus

Quelques rares moments plus maîtrisés

Les moins

Un rythme très mal géré
Pas intéressant
Beaucoup de numérique de mauvaise qualité
Un combat final raté

En bref : Une grosse déception de la part du duo Wilson Yip / Donnie Yen. Inutilement long et peu passionnant, même les combats sont décevants.

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