BLOW OUT de Brian De Palma (1981)

BLOW OUT

1981 – Etats-Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h48
Réalisation : Brian De Palma
Musique : Pino Donnagio
Scénario : Brian De Palma

Avec John Travolta, Nancy Allen, John Lithgow, Dennis Franz, Peter Boyden et Curt May

Synopsis : Jack Terri est preneur de son pour des films de série Z. Il se rend une nuit sur un pont près d’une forêt pour enregistrer des sons. Bruit du vent dans les feuilles d’arbres, un couple d’amoureux qui passe, hululement d’une chouette… Soudain, le bruit d’une voiture qui s’approche… et qui quitte brusquement la route dans un crissement de pneus, avant de tomber dans la rivière. Jack est témoin d’un « accident ». Il se précipite à l’eau, et extrait de l’arrière de la voiture Sally, une call girl. Dans la voiture se trouvait le gouverneur Mc Ryan, alors en campagne présidentielle…

Le début des années 80, le début de la gloire pour De Palma. Après de superbes films dans les années 70 non reconnus à leur sortie, c’est à cette période qu’il fera de plus en plus parler de lui. Des films reconnus aujourd’hui, comme Body double, Scarface, ou le film qui nous concerne ici : Blow out. De Palma, en forme comme souvent, nous sort une histoire, en partie inspirée du film Blow up, et en profite pour nous ressortir ces thèmes, tels que le complot, la manipulation, et tout ce qui fait qu’on l’aime. Le film commence donc, et nous voilà devant un extrait du film sur lequel travaille Jack, le personnage interprété par Travolta. Un début faisant un peu Z au niveau des effets sonores et de l’histoire, mais où est le soucis, Jack faisant le son de séries Z ? Il n’y en a pas, et quoi qu’on puisse dire de cette séquence d’ouverture, on peut apprécier la mise en scène toujours virtuose de De Palma, et la mise en abîme, qui reviendra dans le final. Long plan séquence en vue subjective, scène de la douche, aucun doute, un ultime hommage à Hitchcock.

Puis, le film commence véritablement. Jack est en extérieur, avec son matériel, il enregistre des sons pour le film. Et c’est alors qu’il enregistre le son de l’accident. Ce fameux son sera l’élément déclencheur de l’histoire, mais aussi son conducteur. Jack se lie d’amitié avec Sally presque immédiatement, d’abord par intérêt, puis autre chose naîtra de leur relation. Bien entendu, quelque chose de plus fort. Les personnages sont tous extrêmement bien définis, écrits, et interprétés. Travolta retrouve De Palma quelques années après Carrie au bal du diable, et trouve ici ce qui restera sans doute son meilleur rôle. Nancy Allen est loin d’être effacée, et on le sait, les rôles féminins ont toujours une grande importance dans les films de De Palma, et Blow out n’est certainement pas une exception à la règle. Le personne se révèle petit à petit, et nous  fera découvrir par la même occasion le passé de Jack lorsqu’ils apprendront à se connaître pendant l’avancée de l’enquête. L’histoire avance lentement, mais on ne s’ennuie jamais, pour la bonne et simple raison que l’ensemble est prenant, réaliste, et réalisé de mains de maître. Les plans de caméra sont toujours ingénieux, parfois virtuoses, prenant. L’éclairage du film aide à l’immersion également, comme par exemple cette magnifique photographie rouge lors d’un meurtre dans un chantier.

Pour couronner le tout, en plus de nous sortir une histoire pleine de suspense, très prenante, de bons acteurs, un bon enjeu dramatique et une réalisation de maître, le film peut aussi compter sur la partition de Pino Donnagio, qui a travaillé sur Carrie, Hurlements, et plus tard, Body Double et Le fils de Chucky. Sa musique colle parfaitement aux images du film, fais encore plus monter la tension dans les scènes nécessaires, sans tenter d’en faire trop (erreur qui arrivera bien plus tard avec Mark Isham sur Le Dahlia Noir). Le film atteindra son point culminant lors d’une sorte de course poursuite dans une gare (scène en partie refaite encore avec virtuosité dans L’Impasse).  Sans être pour autant le chef d’œuvre du réalisateur, Blow Out se hisse facilement parmi ses meilleurs films, les plus maîtrisés de bout en bout, à tout point de vue, comme d’habitude, avec un début surprenant, un superbe suspense et un final excellent de beauté, pouvant rappeler en quelque sorte Phantom of the Paradise, ou tant d’autres films de De Palma.

Les plus
Un chef d’oeuvre de De Palma
Travolta dans un de ses meilleurs rôles
Le final grandiose
La musique de Pino Donnagio
Les moins
Rien, peut-être un petit coup de vieux qui ne plaira pas aux nouveaux spectateurs

En bref : Blow out est une œuvre superbement mise en scène, avec un Travolta excellent, une intrigue prenante et un suspense atteignant  son apothéose lors du final.

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