LE CHEMIN SANS RETOUR (Yellow Brick Road) de Jesse Holland et Andy Mitton (2010)

LE CHEMIN SANS RETOUR

Titre original : Yellow Brick Road
2010 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h38
Réalisation : Jesse Holland et Andy Mitton
Musique : –
Scénario : Jesse Holland et Andy Mitton

Avec Michael Laurino, Anessa Ramsey, Alex Draper, Cassidy Freeman, Clark Freeman, Tara Giodano et Sam Elmore

Synopsis : Dans les années 1940, toute la population de la ville de Friar dans le New Hampshire emprunte un chemin de montagne en laissant tout derrière eux. Certains meurent, la majorité disparaît. En 2008, une expédition de sept personnes décide de chercher ce fameux chemin pour résoudre le mystère.

Sorti très discrètement en France sous le titre le Chemin Sans Retour, Yellow Brick Road est un film étrange, autant aimé que mal aimé, puisque souvent incompris. Oui, en se lançant dans un film d’horreur où des jeunes sont en forêt, en général, deux choix se posent devant les équipes de tournage. À savoir, celle du slasher comme Vendredi 13 et compagnie, soit celle du paranormal, comme Le Projet Blair Witch et pas mal d’autres found footage récents. Yellow Brick Road décide de n’emprunter aucune de ses voies là, et surtout, se décide à faire des choix exigeants envers le spectateur. Les deux auteurs du film auraient pu aisément choisir la facilité, à savoir livrer un énième found footage en forêt, en accumulant les jumpscares, mais à la place, ils font le choix de placer leur film sous le signe du thriller psychologique plutôt que de l’horreur pure. Oui, pas de tueur en série ni de fantôme ou de monstre dans Yellow Brick Road. Avec un budget de 500 000$, les deux réalisateurs tentent de livrer une ambiance pesante qui enveloppe à la fois les personnages et les spectateurs pour ne plus les lâcher pendant quasi 1h40. Le souci, c’est que malgré d’excellentes scènes, de très bonnes intentions et une ambiance il est vrai réussie, les deux réalisateurs étirent un peu trop leur concept, l’ennui n’est jamais bien loin. Du coup il est vraiment difficile de descendre Yellow Brick Road vu que le métrage en contient des qualités, mais il est également difficile de le défendre totalement voir de le conseiller.

Après une rapide vidéo nous présentant le point de départ de l’aventure, à savoir la disparition d’une ville entière dans les années 40 après que les habitants aient empruntés un mystérieux chemin, nous voici avec nos personnages principaux, 7 personnages pour être exact, qui vont s’aventurer sur les lieux et trouver le fameux chemin afin de découvrir la vérité. Rien de franchement original dans la mise en place de cette intrigue, que l’on aura vu des dizaines de fois ailleurs, ni dans les personnages, en soit plutôt classiques, mais dés que ceux-ci débarquent sur le fameux chemin, le métrage commence à distiller une ambiance étrange. Le film a beau se dérouler intégralement en extérieur, en forêt précisément, on sent très rapidement les lieux écraser les personnages, comme si chaque chemin ramènerait au point de départ, comme si les lieux devenaient de plus en plus petits pour ne laisser aucun échappatoire. Et rapidement, des éléments étranges surviennent, nos personnages semblent perdus, physiquement mais également mentalement, et une musique étrange se fait entendre. Musique qui peut rassurer, mais qui au final est vite inquiétante, vu qu’elle semble constante et venir de… et bien de nul part au final. Une musique jazzy des années 30, à longueur de journée, il y a de quoi devenir fou non ? Et ben justement, ça aura cet effet là sur les personnages.

Mais même dans son traitement de la folie, Yellow Brick Road ne cède pas à la facilité, et prend son temps. Trop peut-être. Les personnages déambulent, se questionnent, se remettent eux-mêmes en question, s’engueulent, et puis la musique s’arrête, pour revenir, faire mal à la tête. L’expérience est éprouvante pour les personnages, perdus et déboussolés, mais également pour le spectateur, qui ne comprend pas forcément ce qu’il se passe, et qui se retrouve devant un spectacle auquel il ne s’attendait sûrement pas. Mais par moment, le temps paraît long, surtout que le premier vrai élément choc n’arrivera qu’à la moitié du métrage environ, avant que l’ambiance ne se fasse plus tendue durant une vingtaine de minutes, puis retombe légèrement, avant de redémarrer à nouveau sur la fin en nous offrant enfin quelques éléments de réponses. Pavé de bonnes intentions, plutôt bien filmé compte tenu du budget avec des effets allant avec le sujet traité, sujet par ailleurs intéressant, plutôt bien joué sans être transcendant, Yellow Brick Road a vraiment beaucoup de bonnes choses, mais son traitement, à force de laisser trainer les choses et de vouloir à tout prix reposer quasi intégralement sur son ambiance, finit par se retourner contre lui. Intéressant donc, mais pas toujours captivant. Énigmatique mais parfois trop lent.

Les plus

Une ambiance réussie
Quelques bonnes scènes chocs
Un bon point de départ
De bonnes idées

Les moins

Un concept trop étiré
Un peu longuet par moment

 
En bref : Beaucoup de potentiel et une jolie ambiance. Dommage que le rythme soit si lent, mais son orientation avant tout atmosphérique est à souligner.

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