THE AUTOPSY OF JANE DOE de André Øvredal (2016)

THE AUTOPSY OF JANE DOE

Titre original : The Autopsy of Jane Doe
2016 – Angleterre
Genre : Horreur
Durée : 1h26
Réalisation : André Øvredal
Musique : Danny Bensi et Saunder Jurriaans
Scénario : Ian Goldberg et Richard Naing

Avec Emile Hitsch, Brian Cox, Ophelia Lovibond, Olwen Kelly et Michael McElhatton

Synopsis : Dans la cave du lieu d’un crime, la police trouve le corps d’une femme nue. La jeune femme ne pouvant être identifiée et étant renommée Jane Doe est emmenée à la morgue de la ville où Tommy Tilden va effectuer l’autopsie avec son fils Austin, et découvrir les secrets entourant la mort de la jeune femme.

The Autopsy of Jane Doe s’est fait remarquer en festival malgré des avis très tranchés. On adore ou on déteste. Pour ma part, je ne connaissais pas l’histoire, et on ne m’avait absolument rien raconté (heureusement d’ailleurs, je remercie encore mes proches pour ça), mais j’étais très curieux de voir le premier métrage tourné en anglais de André Øvredal après avoir beaucoup aimé son précédent film, le Norvégien Troll Hunter (oui, quand c’est bien fait, je peux aimer le found footage). Et au final, The Autopsy of Jane Doe aura été à la fois une excellente surprise et un film qui m’aura rassuré. Oui, le cinéma de genre est encore capable de bien belles choses, le cinéma de genre peut encore surprendre, et surtout peut encore nous livrer des ambiances bien tendues, comme l’avaient aussi prouvés en 2016 Don’t Breathe et Green Room. Mais le métrage m’aura aussi rassuré sur le talent de André Øvredal. Oui, même s’il est dur de faire un bon found footage et que lui avait réussit, je ne l’avais pas encore vu à l’œuvre sur un film tourné plus traditionnellement. Et bon dieu qu’il a maîtrisé son métrage et son ambiance. The Autopsy of Jane Doe, tourné donc pour un petit budget à Londres dans un lieu très restreint, c’est-à-dire une morgue, un bureau et deux couloirs, est clairement découpé en deux parties, et les avis variés des spectateurs s’expliquent facilement. Le métrage change de genre en cours de route, et on y adhère, ou pas du tout. Je serais tenté de dire trois fois de genre même, puisque le premier virage, à la moitié du métrage, nous fait croire à une chose particulière, avant que le final nous amène vers la vérité.

The Autopsy of Jane Doe commence en nous amenant dans un univers froid et clinique. Normal, puisque les Tilden, père et fils, doivent mener au plus vite l’autopsie de Jane Doe. Une jeune femme trouvée dans une cave, nue, morte, sans blessures apparentes. La première partie du métrage nous plonge donc en plein mystère, dans un univers très froid. La mise en scène d’André Øvredal est dans un sens parfaite, nous montrant des détails très visuels, mais ne s’attardant pas dessus avec complaisance. Oui, on sait tous qu’une autopsie, c’est autant l’analyse de l’extérieur du corps que son intérieur. Et ils ont du boulot avec le corps de Jane Doe, car dés qu’ils commencent à examiner son corps, rien ne va. Les poignets et chevilles sont brisés, la langue tranchée, une dent est manquante, quelque chose est dans sa bouche, sa taille semble ne pas aller avec le reste de son corps, comme compressé. Doucement, le réalisateur pose son mystère, et surtout son ambiance, lourde, pesante. Oui, voir pendant de longues minutes deux personnages examiner un cadavre dans une pièce aurait pu être redondant, complaisant, gratuit. Et pourtant non, l’ambiance se pose, et on est fasciné. Bien entendu, ça ne s’arrête pas là, et lorsqu’il faut examiner l’intérieur du corps de Jane Doe, les surprises continuent. Le mystère devient de plus en plus épais, et déteint sur le moral des personnages. Surtout qu’ils sont seuls, qu’il fait nuit, qu’une tempête fait rage dehors.

Alors que la tension continue de monter et que l’ambiance nous met sur les nerfs, le film effectue en effet un virage, changeant de genre et de style. On y accroche ou pas. Pour ma part, ça a parfaitement fonctionné, et je n’ai pas décroché une seule seconde au métrage, malgré les derniers instants il est vrai un peu faciles et prévisibles. Rien de dramatique, puisque jusqu’au final, le réalisateur nous met mal à l’aise avec son ambiance, si bien que malgré tout ce qu’il montre, c’est finalement ce qu’on ne voit pas qui nous terrifie. On lui pardonne du coup aisément ces quelques égarements, comme, outre ses derniers instants, quelques réactions faciles des personnages. D’autant plus que dans les rôles principaux, Emile Hirsch (Killer Joe) et Brian Cox (X-Men) fournissent un boulot impeccable et nous offrent même quelques scènes dramatiques franchement réussies (la scène de l’ascenseur). Et bien que ne parlant pas, forcément puisqu’elle est morte du début à la fin, Olwen Kelly joue une Jane Doe à la beauté morbide à la fois attirante, intriguant, et bien entendu parfois beaucoup plus brute lorsqu’elle se retrouve ouverte. Alors oui, The Autopsy of Jane Doe, malgré quelques défauts, m’a totalement convaincu, parvenant même à trouver un équilibre plutôt convaincant entre la suggestion et l’ambiance pure et le démonstratif et l’effet sanglant. Tout n’est pas parfait, mais André Øvredal a fait un excellent travail.

Les plus

L’ambiance pesante
À la fois sanglant et suggestif
Une intrigue en deux parties qui fonctionne
Emile Hirsch et Brian Cox, excellents

Les moins

Quelques facilités dans les personnages
Les derniers instants

 
En bref : The Autopsy of Jane Doe est une excellente surprise, un film prenant, pesant, parfois sanglant, parfois plus suggestif. Pas parfait, mais prenant, rythmé, et court.

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