DÉTOUR MORTEL 4 (Wrong Turn 4 Bloody Beginnings) de Declan O’Brien (2011)

DÉTOUR MORTEL 4

Titre original : Wrong Turn 4 Bloody Beginnings
2011 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h33
Réalisation : Declan O’Brien
Musique : Claude Foisy
Scénario : Declan O’Brien

Avec Jennifer Pudavick, Tenika David, Kaitlyn Wong, Terra Vnesa, Ali Tataryn, Samantha Endrick, Victor Zinck Jr. et Dean Armstrong

Synopsis: Un groupe de plusieurs amis partent faire de la motoneige pour les vacances d’hiver. Mais ils s’égarent rapidement dans une tempête et trouvent alors refuge dans un ancien asile pour les patients difformes et aliénés. Malheureusement pour eux, trois des anciens patients ont élus domicile dans la demeure.

Les Détour Mortel, on n’aurait jamais cru un jour atteindre le quatrième opus. Et pourtant. Un peu comme la saga Saw (mais en moins lucrative et productive), la saga Détour Mortel continue son bonhomme de chemin, par le biais des DTV et ce depuis le second opus. Le premier avait convaincu tout le monde. Même s’il était parfois soft et n’inventait rien, le film baignait dans une ambiance assez crade et réussie. Le second proposait une réalisation de téléfilm, des clins d’œil à Massacre A La Tronçonneuse, des meurtres beaucoup plus brutaux et gore et un brin de sexe bienvenu. Le troisième opus bénéficie d’une bien mauvaise réputation, si bien que je n’ai pas encore trouvé le courage de m’y attarder. Et depuis deux semaines, voilà qu’à débarqué un nouvel opus, DTV toujours, sous forme de préquelle. Qu’est ce que cela va changer. Finalement, pas grand-chose, le but du film étant d’être toujours plus gore, toujours plus fun, toujours plus con. Pris avec ces arguments, le film touche au but, et il faut bien avouer, on passe un bon moment. Si on veut l’analyser comme un film sérieux, c’est là que ça coince par contre. Car nous sommes bel et bien en face d’un nanar qui se prend parfois trop au sérieux, mais qui parvient tout de même à plaire. Tout d’abord, terminé la forêt et ce genre de décors, il faut dire que la saga a du faire le tour, en trois films. Le prologue met le ton en essayant de nous ramener à tous les films d’horreur se passant dans les hôpitaux ou les prisons, et ça, il faut avouer qu’ils étaient bien nombreux dans les années 80. On se retrouve avec une classique émeute en hôpital, sur de la musique classique s’il vous plait en fond sonore. Et cette ouverture met le niveau assez haut niveau gore et folie, si bien que l’entrée en matière est tout sauf désagréable pour l’amateur de films de genre. Passé cela, le film reprend la route du slasher tout ce qu’il y a de plus banal, on nous présentera divers jeunes, assez portés sur le sexe (nous aurons droit à une longue scène d’ébats, ou pour innover un peu, nous n’aurons pas juste un couple, mais deux, dont un lesbien, voilà qui comblera le spectateur masculin). Le scénariste (également réalisateur) ne se prendra pas vraiment la tête avec ses personnages, après tout, ce n’est pas ce qu’on demande à ce genre de films. Rapidement, la troupe, réunie pour passer des vacances funs, se retrouvera perdue en plein blizzard. Forcément, parmi eux, il y a le con qui fait les blagues, le gars sur de lui, les lesbiennes, la cochonne, la prude, et ce bon monde trouve rapidement où se réfugier pour la nuit.

Bien entendu, il s’agît du fameux hôpital de l’ouverture, mais quelques temps après l’émeute. Premier bon point pour le métrage, les décors sont sympathiques et bien mis en valeur, et une ambiance assez lugubre s’en dégage. Et après trois opus en forêt, il faut bien avouer que ça fait du bien. On se retrouve donc dans de très longs dédales vides, mal éclairés, ou la peur peut surgir à chaque couloir, dans chaque recoin d’ombre. Bon on s’en doute, quand une saga arrive au quatrième opus, le but n’est plus de faire peur, et ce 4ème Détour Mortel n’y parvient pas, et d’ailleurs n’essaye même pas. Une fois dans l’hôpital, le réalisateur prend le temps de poser son ambiance, ce qu’il fait de manière plus ou moins habile d’ailleurs, malgré l’imbécilité des personnages (oh une pièce sombre, si j’y allais pour faire peur aux filles), mais l’ensemble est suffisamment maîtrisé pour que le temps passe vite. Par contre, dés le retour des 3 dégénérés dans l’hôpital, le rythme s’emballe et le vrai gore qui tâche, lui, est de retour. On se retrouve devant tous les poncifs du genre, mais tant que c’est rythmé et fun, le spectateur de ce genre de spectacle appréciera. C’est donc le cas ici, avec des mises à mort sauvages et variées, du gore qui part dans tous les sens, le tout bien entendu sans se prendre trop au sérieux. Les têtes volent, les corps sont découpés, transpercés, on aura même droit en milieu de métrage à quelques tortures longues et bienvenues. Et pour une fois, ce n’est pas la femme qui en prend le plus dans la tronche, mais bel et bien les hommes (minoritaires dans le film toutefois), et ça fait plaisir. Certains personnages sont d’ailleurs tellement détestables dans leur façon d’être stéréotypée que c’est un vrai plaisir de les voir crever. Seulement dans cette grande force (voir crever de manière sadique des cons), le film détient aussi sa plus grande faiblesse.

Certains personnages sont tellement cons que certaines situations en deviennent ridicules, mais pas forcément pour les bonnes raisons. Imaginez vous en train d’entendre votre amis crier jusqu’à la mort au loin. Vous allez l’aider, ou bien vous vous dites que c’est un piège n’est ce pas ? Les personnages penseront comme vous, mais préféreront bavarder pendant 3 bonnes minutes avant de se décider, pendant que leur pote est en train de s’en prendre plein la gueule et de crier comme pas permis. Des erreurs comme ça, parfois énervantes, le film en compte par dizaines malheureusement. Et seule la générosité dans ses effets et le rythme soutenu du métrage parviendront parfois à nous faire oublier ces grossières erreurs. Et ce jusqu’à son final totalement expéditif et poussif, malheureusement. Détour Mortel 4 au final, c’est un DTV honnête, calibré, rythmé, bien gore, mais il ne faut attendre rien de plus. Ceci dit, quand on le compare à l’âge d’or du slasher, avec tous les Vendredi 13, Halloween et autre, on se dit finalement que c’est le public qui est devenu plus difficile, tant les produits proposés sont identiques, seul le gore évolue pour aller toujours plus loin.

Les plus
C’est fun
C’est bien gore
La neige et un hôpital désaffecté, ça change
Les moins
Les dialogues parfois ridicules
Un scénario basique
Le final

En bref : Une préquelle qui n’ajoute rien de neuf, mais se permet de beaux nouveaux décors et du gore qui tâche toujours plus. C’est toujours ça de pris, et ça fait passer le temps.

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