GODZILLA II : ROI DES MONSTRES (Godzilla: King of the Monsters) de Michael Dougherty (2019)

GODZILLA II : ROI DES MONSTRES

Titre original : Godzilla: King of the Monsters
2019 – Etats Unis / Japon
Genre : Kaiju Eiga
Durée : 2h12
Réalisation : Michael Dougherty
Musique : Bear McCreary
Scénario : Michael Dougherty et Zach Shields
Avec Kyle Chandler, Vera Farmiga, Millie Bobby Brown, Watanabe Ken, Ziyi Zhang, Bradley Whitford et Charles Dance
Synopsis : L’agence crypto-zoologique Monarch doit faire face à une vague de monstres titanesques, comme Godzilla, Mothra, Rodan et surtout le redoutable roi Ghidorah à trois têtes. Un combat sans précédent entre ces créatures considérées jusque-là comme chimériques menace d’éclater.

Godzilla en 2014, c’était à la fois bien et très décevant. C’était bien car ça faisait plaisir de voir un film Godzilla réalisé en Amérique et qui respectait le mythe, notre lézard radioactif, savait faire monter la tension et les enjeux. Mais à côté, c’était quand même un film très frustrant de voir toute cette montée en puissance être très souvent désamorcée par un hors champ, l’insertion au montage d’une autre scène et j’en passe. Pour voir Godzilla péter des trucs et foutre sur la gueule à des monstres, il fallait au final attendre la toute dernière partie. Godzilla 2 allait avoir la lourde tâche de faire suite au film et d’en corriger les défauts pour faire plaisir aux fans du lézard, sans pour autant trahir l’univers créé. L’arrivée de Michael Dougherty à la mise en scène mais également au scénario était une bonne chose. Le bonhomme avait surprit son monde avec Krampus. Bien qu’imparfait, le film était un hommage aux séries B familiales des années 80, et le réalisateur montrait son amour pour les créatures de son film. Qu’est ce que ça allait donner en le mettant à la tête de Godzilla 2, blockbuster au budget estimé à 170 millions de dollars, devant à la fois faire suite au premier film, et faire le lien avec le suivant, le versus entre Godzilla et King Kong, prévu pour 2020 et dont le réalisateur fait immédiatement plus peur (Adam Wingard, réalisateur sur les deux VHS, du Death Note pour Netflix, du dernier Blair Witch, et d’un remake déjà annoncé pour J’ai Rencontré le Diable). Et bien, malgré des défauts encore présents dont certains qu’il partage avec son ainé, c’était pas mal du tout, et ça envoi même parfois du pâté quand il le faut pour donner aux fans de Kaiju quelques frissons dans le dos. De toute façon, il ne fallait pas qu’ils se plantent, en mettant Godzilla, Mothra, King Ghidorah et Rodan dans leur film. Mais oui, ce n’est toujours pas parfait.

Car si Godzilla 2 fait grandement plaisir, et m’aura apporté quelques frissons, pour son visuel, ses monstres et ses combats grandioses, il faut également avouer que niveau personnages humains, ce n’est pas toujours la joie. C’était déjà le cas dans le précédent, qui voulait à tout prix s’axer sur les humains, qui pourtant ne servent à rien dans des combats à une telle échelle. Pratique pour le drame humain par contre, mais ça ne fonctionnait pas vraiment. Même cas de figure dans cette suite, avec la mise en avant de la famille Russell, brisée depuis les événements du précédent film. Mark s’est retiré loin de tout, Emma travaille pour Monarch, la société qui surveille les monstres, délaissant tous les deux leur fille Madison. On aura donc notre lot de famille déchirée, se cherchant, de rédemption, de sacrifices, et même de décisions stupides ou maladroites. Ce qui est dommage vu le solide casting (Kyle Chandler et Vera Farmiga jouent les parents). Mais à côté, pas forcément mieux, notamment avec l’humain méchant pas du tout gentil, joué par ce bon vieux Charles Dance, mais qui au final, fait plus de la figuration qu’autre chose, autant par son temps de présence à l’écran que par ses actes ne changeant pas grand-chose, le scénario ayant décidé que ce seraient la famille au centre de tout, et c’est tout. Niveau humain, ce n’est pas encore ça donc, même si face à la générosité du reste, on peut dire qu’il y a du mieux comparé au premier opus. Et donc, à côté, il y a ce qu’on était venu chercher dans un tel blockbuster. De la destruction de tous les côtés, du Godzilla en veux tu en voilà, du Mothra, du Rodan, du King Ghidorah, d’autres monstres peu intéressants bien en arrière plan, des plans iconiques, des idées (stupides parfois, mais belles à l’écran). Limite par moment, on se dit que Dougherty en fait un peu trop.

Car oui, chaque apparition de monstre, chaque plan, chaque scène, tout semble être fait pour mettre en avant les créatures, pour iconiser l’ensemble. Donc on a des monstres, mais à côté, des ouragans magnétiques, des tornades, des volcans en éruptions, de la pluie. Ça a de la gueule, peut-être même trop il est vrai. Mais parfois, ça fait clairement mouche. La scène de Rodan au Mexique est par exemple magnifique et fonctionne très bien. Idem pour la scène où Godzilla est caché au fond des eaux, magnifique scène. En ce sens, il est très difficile d’en vouloir à Dougherty, il se fait plaisir avec les gros moyens qu’on lui donne, et il essaye de nous faire plaisir par tous les moyens le plus souvent possible, quitte à se planter sur quelques scènes. Mais au fond, Godzilla, il est majestueux, cela fait plaisir de revoir Mothra (elle me manquait), même si son design lors des gros plans ne m’a pas complètement convaincu, Rodan revient de loin, et King Ghidorah est majestueux en plus d’avoir quelques idées intéressantes dans son design. Même niveau musique, le film reprend pas mal d’éléments de la saga made in Japan, avec le thème de Godzilla, quelques notes du thème de Mothra, en plus de reprendre des éléments de la mythologie que le connaisseur validera. C’est de ce côté là que Godzilla 2 est une grande réussite, bien qu’au final un film parfois bien bancal. Si le premier Godzilla rendait hommage au premier film de la saga, cette suite rend hommage à tout ce qui a suivi.

Les plus

Des scènes qui ont de la gueule
Des Kaijus, et bien présents à l’écran
Quelques sublimes plans iconiques
Des idées intéressantes

Les moins

Des incohérences et facilités
Le drame humain, facile et prévisible
Peut-être par moment un peu trop d’esbroufe visuelle

En bref : Godzilla revient, avec Mothra, Rodan et King Ghidorah, pour un spectacle visuel qui en met plein la vue, malgré des défauts certains dans l’écriture. Mais on passe un bon moment.

9 réflexions sur « GODZILLA II : ROI DES MONSTRES (Godzilla: King of the Monsters) de Michael Dougherty (2019) »

  1. Tout à fait d’accord, les humains ne servent pas à grand chose mais dans le même temps on n’est pas vraiment là pour ça, le but c’est de voir Godzilla et ses amis se foutre sur la gueule, et au moins là dessus on est royalement servi, avec des scènes cinématographiquement extraordinaires et des plans qui assument leur ambition – ce que les films japonais ont parfois du mal à faire. J’ai également adoré la réinterprétation du thème musical de Godzilla par Bear McCreary !

    1. Oui voilà, comme dans le premier film, avec des monstres d’une telle taille, que peut-on faire de toute façon ? Michael Dougherty a fait de l’excellent travail visuellement, c’est clair, on sent qu’il s’est fait plaisir. Mais il en fait malgré tout à mon goût parfois un peu trop, niveau effets : tempête, orage électrique, pluie, sable, lave. Oh attention, il y a des excellents opus Japonais. Le GMK de Shusuke Kaneko en 2001 par exemple.
      Bear McCreary, je n’étais pas fan de son style à ses débuts (je l’avais découvert je crois avec Détour Mortel 2), mais depuis quelques temps, il fait du boulot de plus en plus intéressant je trouve.

  2. Mais… mais… MAIS CE SITE EST ENCORE ENTRETENU ?!?!?!? Ah, ah, ah ! Je pensais que Loving Movies était mort depuis darksidereviews ! Le choc ! 🙂

    Longue vie à Rick ! Longue vie à Loving Movies ! Longue vie au cinéma !

    1. Bien évidemment, je ne vais pas l’abandonner OH HEY !!!
      J’en profite justement pour poster des inédits ici (les films déjà chroniqués par Ced, ou même certains films que je préfère mettre en avant ici ! (Captain Marvel ahaha. Et bientôt Avengers Endgame que je n’ai pas aimé).

      Et n’oublie pas Loving Games, vu que maintenant j’ai séparé les jeux et les films pour que ce soit moins le bordel ! Et qu’il faut d’ailleurs que je poste un jeu car ça va faire un mois si c’est pas déjà le cas).

      1. Je suis tombé par hasard sur ton site en cherchant des images de MAREBITO. Mais finalement j’ai décidé de faire des captures moi-même tirées de mon DVD. Toujours bien sympa ce film, bancal mais surprenant. Bien plus qu’un ENDGAME mon dieu… Qu’est-ce que ce film m’a gonflé au ciné… Plus jamais, PLUS JAMAIS je n’irai voir un film du MCU au cinéma. Je pensais vraiment que ton site était fermé… Désolé ! Je vais remettre le lien sur échec et (ciné)mat, et ajouter aussi lovingames en lien sur Jeux vidéo et des bas. 😉

        1. MAREBITO, sans doute un de mes Shimizu préféré, alors qu’objectivement, clairement pas le meilleur. Tiens j’ai ces derniers films à voir d’ailleurs, et un sur lequel je dois écrire (THE INNOCENT CURSE, bien aimé d’ailleurs). Quelque chose se dégage en tout cas de MAREBITO, et le côté Mini-DV crade et granuleux colle bien au sujet.
          ENDGAME, vu car…ben… je venais de me taper le précédent, donc dans la foulée, j’ai voulu quand même savoir la fin de l’histoire, la fin du cycle. Bon tout n’est pas à jeter, il y a quelques bonnes choses au début, et dans la dernière heure en terme de grand spectacle. Mais la seconde heure est ratée à mes yeux, totalement, et 3h pour ça franchement.
          Je tente de poster ma chronique cet aprem en rentrant du taf 🙂

          Haha aucun souci va. Entre les changements sur Dark Side et les changements sur le site même (la séparation des jeux n’aura pas fait du bien aux jeux, j’avais pas mal de coms avant de gens qui tombaient dessus un peu par hasard, maintenant, c’est souvent le vide).

  3. Je suis d’accord avec la plupart des choses dites dans ta review, mais je trouve la note finale un peu sèche. Ce film, c’est quand même un sacré kaijû eiga Rick, non ? Du grand divertissement pour le genre, à mon sens.

    1. Il est vrai que depuis qu’on en a furtivement parlé sur twitter, j’hésite à monter la note à 14/20, n’en déplaise aux très très nombreux détracteurs du film, en tout cas en France où il a été pas mal descendu !
      Après les notes, je trouve toujours l’exercice difficile de résumé un film par un chiffre, avec le bon et moins bon, je pense que le texte est bien plus important, même si le public actuel veut vite savoir si ça vaut le coup et donc, file voir la note.
      En terme de Kaiju par contre, force est de constater que c’est sans doute le meilleur depuis, à me yeux, le Godzilla X MechaGodzilla de 2003, car bon, le Tokyo SOS sympa mais un peu une redite, le Kitamura on sait ce que j’en pense, le Godzilla 2014 sympa mais trop frustrant, le Shin Gojira très sympa mais il manque un truc. Quand à la trilogie animée sortie sur Netflix, vrai que j’ai 3 longues chroniques à poster de prête, et autant le premier est sympa, autant l’intérêt général vu la qualité désastreuse du troisième film…

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