CHOCOLATE (ช็อคโกแลต) de Prachya Pinkaew (2008)

CHOCOLATE

Titre original : ช็อคโกแลต
2008 – Thaïlande
Genre : Arts martiaux
Durée : 1h50
Réalisation : Prachya Pinkaew
Musique : –
Scénario : Chukiat Sakveerakul et Nepalee Sakweerakul
Avec Yanin Vismitananda, Ammara Siripong, JeeJa Yanin et Abe Hiroshi

Synopsis: Une jeune femme du nom de Zen autiste a développé des compétences d’arts martiaux en regardant la télévision, elle vit à proximité d’une école de Muay Thai. La jeune fille est la fille de Zin, maîtresse de Masashi chef des Yakuza. Zin est battu par une bande de criminels et tombe malade. Zen découvre un jour une liste des débiteurs dans le journal de sa mère, elle décide de percevoir les dettes, ce qui la conduit à des affrontements avec différents gangs criminels.

Pour beaucoup, Ong Bak aura révolutionné le cinéma d‘arts martiaux. Personnellement, je ne vois pas du tout où était la révolution dans ce film, tant même les plus récents films de Jackie Chan avaient un scénario plus développé que ça, et que les scènes d’action devenaient très vite répétitives (c’est bon, on a compris que tu sais donner des coups de coude, calme toi !). Ainsi, pour beaucoup, l’annonce de Chocolate, dont l’actrice principale s’est entraînée plusieurs années pour, faisait saliver beaucoup de monde. Et encore une fois, le film va diviser. Il y aura donc d’un côté ceux qui veulent de l’action, de l’action et de l’action, et qui se contrefichent totalement de l’histoire, des personnages, de la répétition du scénario (même si celui ci est vide) et de la niaiserie des situations, et les autres. Le pire dans tout ça, outre le fait que le metteur en scène n’a vraiment pas peur du ridicule, c’est bel et bien que le talent martial de l’actrice principale, Yanin Vismitananda, vienne de se perdre au milieu de tout ça. Le point de départ offrait pourtant beaucoup de possibilités, bien vite gâchées par un manque évident de talent et d’ambitions en dehors des combats, mais encore une fois, certaines idées gênantes voir ridicules viennent gâcher les meilleures parties de ce métrage. Même l’excellent acteur japonais Abe Hiroshi, que l’on a pu voir dans des films cultes tels Crazy lips, Gore from outer space ou encore Man behind the scissors et le récent Forbidden siren vient se perdre dans cette ridicule histoire. Le début aurait pu donner quelque chose de nouveau, mais le réalisateur se complait rapidement dans une histoire d’amour entre Masashi (Abe Hiroshi Abe), chef Yakuza et Zin. Seulement Zin est déjà avec un criminel de Thaïlande, mais elle va quand même tomber sous son charme, et une histoire d’amour passionnelle va commencer. Et malheureusement pour le pauvre spectateur, va durer pendant la première demi heure.

On aura rapidement envie de zapper tout ça, pour aller plus loin au cas ou il y aurait quelque chose d’intéressant à se mettre sous la dent, ou carrément changer de film. Le tout est long, à l’eau de rose, profondément chiant, et ce n’est pas un malheureux coupage de doigt de pied qui va nous réveiller. Zin va alors décider de mettre fin à sa relation, pour sa propre sécurité et celle de Masashi. Mais, enceinte, elle mettra Zen au monde, une jeune fille qui va rapidement s’avérer avoir quelques problèmes d’autisme. Parlant peu, n’ayant que très peu d’intérêt, heureusement, la télévision va révéler à Zen sa passion et sa vocation. Et oui, si tout va enfin bouger, ce sera uniquement grâce à la télévision qui diffusera le film Ong Bak. Bravo l’autocitation inutile et ringarde. Zen va alors décider de s’entrainer, d’abord en arrêtant des balles, puis des couteaux, puis en se battant contre certaines personnes dans la rue. Rien de bien folichon jusque là. Avec son meilleur ami, Moom, elle va tomber sur le carnet des personnes devant des dettes à sa mère, tombée gravement malade et ayant besoin de médicaments. Vous vous en doutez, les deux jeunes vont décider d’aller voir les différentes personnes pour leur demander l’argent, et comme cela n’aurait pas d’intérêt s’ils donnaient, il va falloir mériter cet argent en se battant, ce qui permettra parfois à Zen de vaincre certains de ses handicaps, dont la peur des mouches……. Pourquoi pas, même si cela est finalement totalement inutile au récit. A partir de là, il ne va pas falloir chercher trop loin, puisque le scénario n’évoluera plus (même s’il n’avait pas déjà grandement évolué depuis le début). Zen va se battre, ramener de l’argent. Masashi va revenir en Thaïlande, et se battre pour récupérer la femme qu’il aime et découvrir sa fille. Point barre, rien de plus, et encore, le film voudra tellement enchaîner les combats par la suite, pas toujours top, que les personnages ne feront qu’apparaître pour se battre, laissant toute intensité dramatique à la porte.

Enfin, il reste les combats pensez vous, sauf que pour la plupart d’entre eux, rien d’extraordinaire, ou du moins, rien de novateur. L’actrice sait se battre, aucun doute à ce sujet, a fait toutes les cascades elle même (traduction, s’est souvent blessée), mais les chorégraphies sont souvent classiques et répétitives, même si le souplesse de l’actrice fera tout de même son petit effet. De nombreux coups marqueront donc quand même les esprits, mais vu le nombre de combats, et finalement, le nombre de combat qui n’est pas gâché par des idées ridicules, le plaisir s’en retrouve divisé par deux. Pour son premier combat, qui devait donc marquer le coup sans trop en faire, pour garder le gros spectacle pour la suite, le réalisateur se casse totalement la gueule en faisant crier son héroïne à chaque coup et à chaque pose (donc, entre chaque coup, ce qui peut paraître long et énervant). Premier combat décevant, mais heureusement, la suite se révèlera d’un meilleur niveau, malgré quelques défauts encore trop souvent apparent nous empêchant de savourer ce que le film a de mieux à proposer. L’ennui guette vraiment, et il faudra attendre la dernière demi heure de combat quasi non-stop pour pouvoir se dire que cela valait le coup de prendre son mal en patience, même si encore, la déception sera de mise. Les figures sont variées et acrobatiques, les combattants au style divers, mais le réalisateur ne peut s’empêcher de nous ramener à sa triste et pourrie histoire d’amour, et de nous glisser un clin d’œil vers ce que le cinéma américain nous a donné dans le genre récemment. Ainsi, pas de surprises, Chocolate va également se retrouver avec son combat à un contre 100 au katana dans un lieu identique à celui du premier volet de Kill Bill, mais fort heureusement, sans la tenue jaune et les effusions de sang. Après cette nouvelle déception, le réalisateur peut clore son film avec leur des meilleures séquences, une course poursuite sur les corniches d’un immeuble entre Zen et la grand méchant, attention, avant de repartir dans sa séquence finale vers le drame intimiste (et raté) qu’il avait tenté de construire en début de métrage. Et dire qu’ils étaient deux au scénario pour nous pondre ça ! Comme Ong Bak, Chocolate ne va pas révolutionner le genre, mais nous fera découvrir une jeune actrice pleine de talent dont on souhaite un avenir intéressant dans ce domaine.

Les plus
Quelques combats sympathiques
Yanin Vismitananda
Les moins
Une histoire foutrement mauvaise
Ça pique où ça peut, même dans Kill Bill
Des acteurs mauvais
La première demi-heure

En bref : Consternant de bêtise, il ne reste que les talents martiaux de l’héroïne, ce qui est bien peu, mais certains combats valent le détour, à défaut d’être un film sympathique.

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