CINDERELLA (신데렐라) de Bong Man-Dae (2006)

CINDERELLA

Titre original : Sin-de-rel-la – 신데렐라
2006 – Corée du sud
Genre : Fantastique
Durée : 1h34
Réalisation : Bong Man-dae
Musique : Hyun Jin-yung 
Scénario : Soon Kwang-soo
Avec Ahn Ah-yung, Ahn Gyu-ryun, Jeon So-min, Shin Se-kyeong et To Ji-Won

Synopsis: La mère de Hyeon Su est une chirurgienne plastique un peu envahissante, voulant sans arrêt savoir où se trouve sa fille, et voulant la tenir éloignée de son père. Les amies de Hyeon Su ont pour la plupart déjà fait appel à sa mère pour se refaire faire une partie du visage, mais une terrible malédiction plane sur celles qui ont recourt à ce type d’opération, qui semble être liée à l’enfance de Hyeon Su.

Avec un tel titre, on pouvait s’attendre, pour ce petit film coréen depuis débarqué en France (avec beaucoup de retard comme souvent) à une métaphore intéressante et sensible du mythe de Cendrillon, un peu à la manière de l’exploitation du mythe du petit chaperon rouge lors de ces nombreuses adaptations libres, notamment dans le domaine du fantastique avec La compagnie des loups de Neil Jordon, ou dans un tout autre genre, Freeway, de Matthew Bright. Mais il n’en est rien, puisqu’en ce moment, en Asie, ce qui marche et ce qui se fait le plus, ce sont les films de fantômes, tout simplement. Les fantômes à longs cheveux noirs et gras, on commence à connaître, les films arrivent chaque année par dizaines, si ce n’est plus, et même si tout a été dit ou presque, certains films arrivent à nous faire encore frissonner. Ce n’est pas le cas de ce Cinderella, même si on est loin, et très loin même, de certains ratages du genre (The eye 3, Red eye, ou encore Cello, pour rester dans le cinéma coréen nous ayant pourtant fournit quelques perles dans le même genre). Le mythe de Cendrillon ne servira pas ici, si ce n’est par le thème de la chirurgie plastique, et donc, de la beauté. Il faut dire que dans le genre du film de fantôme, beaucoup de choses ont déjà été faites, et trouver de nouvelles idées se fait difficile, et tous les domaines y passent (le téléphone portable – La mort en ligne, Phone – Internet – La mort en ligne 3 – et les trains hantés – Ghost train, Red eye). C’est donc ici la chirurgie plastique, et dans un premier temps, ça fonctionne. Mais Cinderella va tout de même tenter de se démarquer un peu des autres métrages déjà existants, en minimisant les apparitions et en privilégiant les relations entre les personnages.

Après un début prometteur bien que classique, avec quelques apparitions dans une salle d’opération, réussies et oppressantes, vu que la future victime ne peut pas bouger et est sous sédatifs, et donc, totalement impuissante, le film va nous introduire les différents personnages principaux, que ce soit au niveau des jeunes prenant des cours d’art pendant les grandes vacances, ou les deux parents de Hyeon Su, l’héroïne. A partir de là, et passé les vingt premières minutes, les apparitions de femmes aux longs cheveux noirs vont vraiment se faire rare, et l’histoire va prendre une tournure inattendue, plus en forme de drame. L’histoire fantastique ne sera pas pour autant totalement délaissée, puisque la plupart des amies de Hyeon Su ont déjà fais appel à sa mère pour une opération quelconque, et donc, peuvent être victime de cette malédiction étrange, où les jeunes femmes prennent peur, peur d’abîmer leur joli visage, et finiront par trouver la mort. C’est après la mort d’une de leur camarade, le jour de son anniversaire, que les liens entre Hyeon Su et sa mère vont commencer à être tendus, la jeune femme voulant comprendre pourquoi ses amies que sa mère opère finissent toutes par mourir. Et on la comprend, puisqu’il faut avouer que cela n’est pas très normal. Le film va alors revenir sur le passé des deux personnages, comme dans tous les métrages du genre, certes, mais il va bien le faire, en mettant des flash-back au moments clés de la narration.

C’est là que le film trouve à la fois sa force et sa faiblesse, en développant une histoire dramatique bienvenue et plaisante, bien qu’assez dure, mais en négligeant totalement le côté horrifique de son histoire. Le côté horrifique ne reviendra sur le devant de la scène qu’assez tardivement, mais ne provoquera pas le moindre sursaut, pas le moindre frisson. Même les scènes censées provoquer de grands moments de peur ne fonctionnent pas. Dommage, car le réalisateur sait ce qu’il veut, et malgré un montage parfois étrange donnant l’impression d’avoir sauté quelques scènes, l’ensemble est beau, bien réalisé, éclairé, et joué. Quelques scènes seront tout de même troublantes, notamment dans l’atelier d’art où deux jeunes femmes vont s’amuser avec des scalpels en rigolant. Une scène forte et poignante comme on aurait aimé en voir plus dans le métrage. Finalement, le gros problème de Cinderella ne provient pas de sa mise en scène, mais de son scénario parfois hésitant, entre deux directions à prendre (le drame et le film de fantôme) et se révélant au final incohérent sur certains points, notamment lors de son final vite expédié, bien que bien trouvé. Cinderella souffre de ces défauts là, de scénario et de montage, nous faisant au final juste regarder un petit film sympathique qui fera passer la soirée, un film dramatique où le réalisateur semble bien peu intéressé par les sursauts des films de fantômes, mais qui en profitera néanmoins pour placer quelques scènes sanglantes. On a vu bien pire, mais on a vu également tellement mieux.

Les plus
Très correctement emballé
Quelques scènes chocs qui marquent
Les moins
Le film ne fait pas peur
Un scénario piquant un peu partout
Encore un fantôme

En bref : Une déception de plus dans le genre. Le film hésite dans la voie à prendre, ne fait pas peur, et pour couronner le tout, le montage est étrange et le scénario, bien qu’intéressant, parfois incohérent. Reste une belle musique et mise en scène, et des personnages travaillés, faisant de Cinderella un film tout juste sympathique.

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