TERMINATOR DARK FATE de Tim Miller (2019)

TERMINATOR DARK FATE

Titre original : Terminator Dark Fate
2019 – Etats Unis / Espagne / Hongrie / Chine
Genre : Science Fiction
Durée : 2h08
Réalisation : Tim Miller
Musique : Junkie XL
Scénario : David S. Goyer, Justin Rhodes et Billy Ray
Avec Linda Hamilton, Arnold Schwarzenegger, Mackenzie Davis, Natalia Reyes, Gabriel Luna, Diego Boneta et Ferran Fernandez

Synopsis : De nos jours à Mexico. Dani Ramos, 21 ans, travaille sur une chaîne de montage dans une usine automobile. Celle-ci voit sa vie bouleversée quand elle se retrouve soudainement confrontée à 2 inconnus : d’un côté une machine Terminator des plus évoluées, indestructible et protéiforme, un « Rev-9 », venue du futur pour la tuer ; de l’autre Grace, un super-soldat génétiquement augmenté, envoyée pour la protéger. Embarquées dans une haletante course-poursuite à travers la ville, Dani et Grace ne doivent leur salut qu’à l’intervention de la redoutable Sarah Connor, qui, avec l’aide d’une source mystérieuse, traque les Terminators depuis des décennies. Déterminées à rejoindre cet allié inconnu au Texas, elles se mettent en route, mais le Terminator Rev-9 les poursuit sans relâche, de même que la police, les drones et les patrouilles frontalières… L’enjeu est d’autant plus grand que sauver Dani est l’avenir de l’humanité.

I’ll Be Back ! Il le disait, depuis le premier opus. Mais la saga Terminator en a connu des vertes et des pas mûres depuis ses premiers pas sur les écrans en 1984. Un premier opus génial, sombre, certes de la série B mais de la série B super efficace et généreuse, iconique. James Cameron faisait fort pour son premier vrai long métrage. 1991 était une révolution. Terminator 2 débarquait. L’exemple de la suite réussie. De série B, la saga passe à blockbuster qui révolutionne les suites, mais également les effets spéciaux. Plus optimiste, plus impressionnante, sans renier ses origines. Le futur peut être changé, Arnold passe de méchant froid à héros et figure paternelle, et la saga aurait pu s’arrêter. Seulement He’ll Be Back ! Seulement il faudra attendre 2003 pour ça, et un changement de réalisateur. James Cameron n’est plus dans la saga. Frileux, les producteurs livrent une copie très proche de Terminator 2, et c’est Jonathan Mostow (Breakdown) qui signe le film. 200 millions de budget, pour un film considéré comme un échec (150 millions au box office US). Un film efficace, un peu inutile, mais divertissant et avec un grand final. La saga aurait pu s’arrêter mais c’est là que tout devient intéressant. 2009 ! Schwarzenegger n’est plus là, trop occupé par la politique, et les producteurs décident de lancer une suite se déroulant dans le futur. Enfin du changement donc. Le but : lancer une nouvelle trilogie. Gros casting, McG aux commandes, encore 200 millions de budget, mais le film sera encore une fois un échec (125 millions sur le sol US). Adieu tentative de trilogie. 2015. Schwarzenegger is back ! Alan Taylor à la mise en scène, gros casting, 155 millions de budget, pour une tentative de soft reboot, pour un nouvel échec au box office. Comme si la saga était de toute façon morte après Terminator 2. Seulement entre temps, une nouvelle attira les fans. Les droits de la saga doivent retomber entre les mains de James Cameron, et un nouvel opus doit voir le jour. Pour lancer une nouvelle trilogie, amusant non ?

C’est Tim Miller (Deadpool) qui est embauché pour réaliser, Cameron produit et écrit les grandes lignes. Schwarzenegger reste fidèle au poste, Linda Hamilton revient, et parce que c’est la mode, le film est une suite à Terminator 2. Les trois opus suivants n’existent plus. Comme pour le dernier Halloween, ou la tentative avortée d’Alien 5. Un budget de 185 millions, pour un nouveau flop avec à peine 62 millions de dollars récoltés aux Etats Unis, et 261 millions dans le monde (donc entre le budget et la promo mondiale, autant dire que c’est un gros flop). Terminator est la saga qui peut se vanter d’avoir une trilogie de premiers opus de trilogie au sein de son univers ! Alors, échec justifié ? Oui et oui ! Si récemment, la trilogie Star Wars est un cas d’école de fan service qui ne sait pas où il va, Terminator Dark Fate est un cas d’école de suite/remake qui n’invente rien, et qui fait mal ce qu’il reprend aux autres. L’argument de la vraie suite à Terminator 2 est sans aucun doute son plus grand défaut. Effacer Terminator 3, 4 et 5 pour faire pire, c’est déjà pas terrible. Vouloir être la vraie suite pour faire revenir Linda Hamilton, Schwarzenegger, tout ça pour nous livrer au final un remake de ce second opus et cracher à la gueule de l’univers dés la première minute, c’est fort. Car tout le monde le sait, Sarah Connor et son fils, héros de la future résistance, John Connor, ont arrêté le jugement dernier. La guerre n’a pas eu lieu. Sauf qu’en fait, si. Dès les premiers instants, Dark Fate crache sur la mythologie. C’est un choix osé, qui aurait pu être payant, mais qui ne fonctionne jamais. Du coup à peine 30 secondes après le début, John Connor se fait flinguer, froidement, par un autre Terminator, car Skynet avait envoyé plusieurs robots dans le passé. Personne n’était au courant, les coquins ! Du coup en un instant, adieu l’avenir de l’humanité. Pourquoi pas, si ce qu’il y avait derrière suivait. Sauf que… Sauf que Dark Fate n’est qu’un remake du second opus, en nous introduisant de nouveaux personnages. Dani Ramos est la future chef de la résistance contre une nouvelle intelligence artificielle, Legion, qui domine le monde dans le futur en guerre. Grace est une humaine envoyée dans le passé pour la protéger, tandis qu’un robot, le REV-9 est envoyé pour la tuer. Ça vous dit quelque chose ?

Le souci premier de cette nouvelle suite, c’est son scénario. Il est rare de voir autant d’incohérences et de facilités en aussi peu de temps, mais il faut croire qu’entre Dark Fate et Star Wars 9, les blockbusters ont décidé de faire fort en 2019. Incohérences au sein du film et au sein de son univers. Facilités de tous les instants. Un film avec un rythme de croisière qu’il ne faut surtout pas perturber. Des exemples ? Le nouveau robot, mélange de métal et de métal liquide, peut à présent former des armes à feu (ce qui était impossible et expliqué dans le 2), ce qui en fait un robot encore plus mortel. Sauf que ce côté ultra dangereux, il le fait uniquement quand les personnages peuvent riposter. Lorsque nos héros sont dans un hélico hors de danger, et bien là il reste connement à les regarder s’éloigner. Là vous me direz « roh c’est du gros divertissement, ça passe ». Oui, sauf que lorsque le film entier enchaîne ses moments là, ça devient plus difficile à accepter. Quand aux facilités, elles sont à l’écran par paquet de 12. Passer la frontière ? Pas de soucis, notre héroïne à un oncle passeur. Encore une fois, une facilité de temps en temps, passe encore. Mais lorsque le scénario lui-même et une facilité. Le gros souci était qu’au delà de ça, Terminator Dark Fate à la prétention de faire suite à Terminator 2 et d’effacer trois opus de la franchise, mais il reprend des idées à chacun des opus pour faire pire. Un Terminator à la fois en métal et en métal liquide ? Terminator 3 ! Un humain augmenté ? Terminator 4. Skynet n’existe plus et remplacé par une autre menace ? Terminator 5. Oui, le film pique pas mal d’idées venant tout simplement des opus reniés. C’est fort ça ! Le film souffre de ce scénario, de ces idées, surtout que si le scénario a été écrit à trois, et bien l’histoire dans ses grandes lignes a été écrit à six. Six personnes, aux idées opposées. Ce n’est pas un secret, James Cameron ne fut pas présent sur le tournage, n’aimait pas le scénario et envoyait des révisions le jour même du tournage. Tim Miller s’est plaint du manque de liberté, qu’il a du se battre pour des scènes ou des dialogues, et n’a pas eu le final cut.

Et en tant que remake de Terminator 2, c’est fade. Les nouveaux personnages sont peu intéressants, peu charismatiques. Les autres personnages débarquent dans l’intrigue juste pour faire avancer celle-ci, sans aucune justification et cohérence (l’oncle, le militaire qui vient aider). Pire, visuellement, ce n’est pas très beau, en terme d’effets, de photographie. Et que penser du traitement de notre bon vieux T-800 ? Arnold est là oui, tardivement, et si votre rêve après avoir vu Terminator 2 était de voir le personnage marié, avec un fils, vivant dans une cabane au Texas, changeant des couches et accrochant des rideaux, et bien Dark Fate est pour vous, mais il vous manque une case. Et ne parlons pas du nouveau Terminator, peu intéressant. Et quand Dark Fate ne copie pas Terminator 2, ou ne reprend pas des idées aux métrages reniés de la saga, il reprend des idées à d’autres films, comme cette scène dans un avion rappelant énormément Fast and Furious 6 (ou 7, je ne sais plus à force). Un ratage intégral, d’autant que l’action n’est pas si bien que ça, souvent filmée sans conviction (mais pas déshonorante non plus), sans saveur, sans ampleur, et que le film se vante de son R-Rated (les deux précédents étaient PG-13), qui est finalement bien soft, et ne change rien à la qualité du film. Au final, oui, Dark Fate n’est qu’un remake de Terminator 2, et sans doute le film le plus faible de la saga (oui, le 5 m’a parfois fait rire). Les deux derniers au moins assumaient leurs idées et y allaient à fond. Pas comme là. Au moins, étant le plus gros flop de la saga, celle-ci va peut-être pouvoir enfin se reposer en paix.

Les plus

Retrouver Linda et Arnold
Quelques petites scènes efficaces

Les moins

Un simple remake du 2
Le non respect de la saga
Pas très passionnant
Reprend des idées des trois précédents
Une suite inutile de plus

En bref : Terminator Dark Fate veut être la vraie suite du 2, mais est en fait un remake, qui reprend de nombreuses idées des cinq précédents. Pas très passionnant, souvent ridicule, on se demande bien quel était l’intérêt !

9 réflexions sur « TERMINATOR DARK FATE de Tim Miller (2019) »

  1. Je ne sais plus combien tu avais mis à Star Wars 9, mais là ça m’a l’air pire que tout ! On peut trouver bien des défauts au dernier Star Wars (et aussi beaucoup de qualités 😉), mais au moins il réussit à fermer une histoire, à achever la saga.
    Mais à quoi sert ce Terminator ? Qui en voulait sinon Cameron qui espérait peut-être récupérer quelques dollars sur cette vieille guimbarde pour éponger son arlesienne Avatar ? Le fait est que le résultat est un désastre, que j’ai bien fait d’éviter. Je pense même n’avoir aucune curiosité pour cet épisode.
    Par contre, une suite au McG, je suis preneur. Je suis peut être un des rares à avoir aimé cette déclinaison post-apo. Heureux aussi de lire dans ton texte un hommage (certes mesuré) à l’efficacité de la suite signée Mostow.

    1. J’ai, même si je n’ai pas aimé, mieux noté le Star Wars 😉 Même si on ne sera pas d’accord sur ce point (fermer l’histoire et achever la saga, bon oui, pour moi, la saga est achevée, mais pas pour son scénario, mais plutôt par son échec sur la trilogie entière.
      Ce Terminator ne sert à rien. Ces créateurs ont espéré simplement que la fibre nostalgique amène les fans dans les salles, au final, c’est l’opus le moins rentable de toute la saga, un comble.
      C’est vrai que j’ai revu le McG récemment, et à part un aspect dans son final qui me fait grincer les dents (la transplantation qui sort de nul part), c’est un opus qui osait ne pas refaire enfin la même chose. Et en vrai, j’aime bien le 3, je le revois de temps en temps. Mais je suis conscient de ses limitations et de son gros côté copié collé. Peut-être qu’un jour, si l’envie me prend, j’écrierais sur chaque opus de cette licence.

      1. Ce serait une bonne idée ça. J’ai moi même en magasin des articles sur les trois premiers et un autre, moins dense sur Renaissance. Il faudrait que je m’y recolle tiens. Je suis d’accord avec toi sur la fin de celui-ci. Mais c’est tout de même autre chose que les films qui ont suivi (ach, Genisys, quelle purge déjà).

        1. Pourquoi pas, ce serait intéressant, même si en vrai, sur les deux premiers films, tout a déjà été dit au final (pour ça que je n’ai jamais tenté d’écrire dessus de mon côté).
          Genysis, ou Genisys, je sais plus à force avec ce nom débile, j’aime bien le début perso. Après le film n’est pas bon, clairement, mais il avait des idées, certaines bonnes, d’autres stupides, et il a été à fond dans son délire. Quitte à s’y perdre, mais ce côté « je fonce » a au moins le mérite d’être là. Alors que dans Dark Fate, non, le vide, rien. Rien que d’y repenser rahhhhh je vais devoir taper quelqu’un 😀 (oui, mon article a été écrit il y a bien deux mois, mais je n’ai pris des captures que hier, d’où l’apparition bien tardive). En parlant de ça, j’ai mon article sur Rambo Last Blood à poster aussi…. Mais je pense que je posterais plutôt Jumanji Next Level avant, histoire d’avoir un bon film entre deux mauvais 😉

  2. Je l’ai loué. Pffff. Parfois je me dis « trop bon, trop con ». Un truc comme ça mérite d’être récupéré par « d’autres moyens »… Rien à ajouter à ta chro, d’accord de A à Z. Les prod et les scénaristes, ils débarquent en crachant sur T3, T4 et T5, mais… ILS FONT PIRE ! Parce que T3 restait divertissant (avec une super fin), T4 était assez original, il tentait quelque chose de différent, et T5… bon je déteste T5, mais lui aussi on pourra dire qu’il a tenté quelque chose de différent. Mais DARK FATE… Quelle honte. C’est pire que les autres, tout en les copiant – la scène de l’avion Rick, ça me fait penser à un UNCHARTED (le 3, de mémoire). Tellement de trucs ridicules, de dialogues vides, d’acteurs pas assez charismatiques (la cheffe de la résistance dans le futur, franchement qui a cru à ces scènes ?). Et l’oncle qui sort du chapeau pour leur faire passer la frontière, ahahah ! Et le militaire à la fin ! Il sort d’où ? On a l’impression d’être dans un jeu vidéo, on invoque des PNJ qui apparaissent juste au bon moment pour nous aider !

    1. La location coûte toujours moins cher qu’une place de cinéma, tu as malgré tout fait le bon choix. Même si il est vrai que cet opus, le pire, aurait pu tout simplement être zapé, boycotté, on n’aurait rien perdu. Pour T3, la fin est sublime pour moi, je l’ai revu ainsi que le 4 récemment. Même l’action est plutôt bonne dans le 3, avec la course poursuite certes juste là pour en mettre plein la vue, mais ça fonctionne. T4, j’étais resté à l’époque sur l’impression du final, que je n’avais pas aimé, et je n’avais pas voulu le revoir. Chose que j’ai finalement fait après la vision de ce sixième opus, et à part la fin, je le trouve au final très sympathique, en plus d’avoir un bon casting et d’oser faire un film différent, dans le futur. Je comprend bien que tu détestes le 5 par contre, je ne suis pas fan, mais je le trouve malgré tout divertissant et allant au bout de son délire, même quand il ne le faut pas. Il ose au moins. Tout ce que ce sixième opus ne fait pas, il n’ose rien, il recycle, honteusement, et en moins bien.
      Honte à moi peut-être Oli, mais je n’ai pas fais un seul UNCHARTED, du coup je ne peux pas comparer. Je n’avais testé que la démo du 2 à l’époque de la sortie des remasters. Mais je n’ai pas été plus loin.
      Le coup de l’oncle, je crois que j’ai eu un rire étouffé à ce moment là, de honte pour les scénaristes. Je sais pas, je sais que moi-même, mes scénarios sont plus des concepts que de la narration pure (de par mon style avant tout visuel), mais j’oserais pas sortir de mon chapeau ce genre de trucs tellement énormes que tu ne peux plus rien prendre au sérieux après !

        1. C’est un peu ça vu la pauvreté du truc. Trois scénaristes pour ce traitement et ces dialogues, et six personnes pour les grandes lignes de l’histoire quand même…. Faut le faire ! Sans oublier sans doute les réécritures sur le tournage qui ne sont pas toujours faite par le scénariste de base, et voilà le bordel.
          Étonnant qu’Asylum n’ai pas fait un mockbuster pour la sortie d’ailleurs…. Ou alors ils l’ont fait, je ne suis plus au courant je me tiens éloigné de leurs productions depuis quelques années haha.

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